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Calls for Papers and Contributions

Appel à communications : 35e Congrès annuel du Conseil International d’Études Francophones
Posted: Monday, September 14, 2020 - 14:36

Madère, 6-13 juin 2021

Propositions: le 30 octobre 2020

Thème directeur du congrès 2021 : Vivre, survivre, revivre                                                         

L’édition 2021 du congrès du Conseil International d’Études Francophones est prévue se dérouler du 6 au 13 juin à Madère (Portugal), dans l’espoir que la situation sanitaire mondiale nous permettra de nous réunir en présentiel.

Les multiples crises – sanitaire, écologique, politique, sociale et économique – associées à la pandémie de Covid-19 invitent à réfléchir aux menaces contre l’existence des individus et des communautés ainsi qu’aux innombrables formes du combat pour la vie dans l’espace francophone.

Ce thème d’actualité nous fournit l’occasion d’ouvrir un cadre de réflexion transhistorique et transdisciplinaire sur des questions pérennes telles que le génocide des populations et l’anéantissement des cultures locales ; la traite des Africains, l’esclavage et la culture plantationnaire ; les formes de domination et d’aliénation coloniales ; l’exploitation des ressources humaines et naturelles ; la médicalisation des corps dominés ; les catastrophes environnementales en contexte colonial, postcolonial et néocolonial ; la perte de mémoire et la disparition des langues autochtones ; les nombreuses stratégies de survie politiques, économiques, genrées, linguistiques et artistiques mobilisées par les groupes colonisées et dominées ; la renaissance collective à travers le combat anti-colonial ; le renouveau identitaire des minorités opprimées ; la « vie nue » et la valeur de la vie individuelle ;  l’émergence des politiques et des esthétiques écologiques.     

Nous nous attacherons à comprendre les enjeux touchant à la langue, la culture, la littérature envisagée aussi dans ses rapports avec les autres arts, la traduction, le cinéma, les nouveaux médias, la chanson, la politique, l’histoire et la pédagogie avec un accent particulier sur les formes et les usages de la biopolitique ainsi que les théories et les pratiques du développement durable, pour ne nommer que quelques-uns des domaines d’étude possibles.

 Axes potentiels pour les propositions individuelles et de sessions complètes

Colonisation, conquête – catastrophes humaines et écologiques

L’esclavage et la traite des Africains. Histoire, mémoire, représentations

Hybridités, créolités

La nécropolitique et le droit à la vie

Néolibéralisme et exploitation néocoloniale

Récits de vie

Les arts de la mémoire

Génocides et fémicides

Racisme, sexisme et médecine

La médecine coloniale et ses avatars contemporains

Les humanités médicales

L’école et les pédagogies du vivant

Perspectives (post)coloniales sur l’anthropocène

Éco-critique et humanimalité

Parcours de vie - immigration, exil, migration

Le français – langue de domination, langue de survie

La mort des langues

Théâtres de guerre, scènes de survie

Esthétiques intermédiales : cinéma, bande dessinée, blogue, vidéo etc. 

Les pratiques culturelles et artistiques du vivre-ensemble

Lyrisme et commémoration

Donner la mort, donner la vie

Rhétoriques de la violence et de la renaissance

Pédagogies de l’empathie et de l’altérité

Spectres de la mondialisation, visages de la mondialité   

 

Afin d’encourager de manière interdisciplinaire le développement des études, de la recherche, et des publications portant sur la littérature, la langue, la culture, les arts et les sciences sociales dans tout le monde francophone, le CIÉF accueille chaque année à son congrès un large éventail de sessions regroupées sous ces catégories. Nous acceptons aussi des propositions dans lesquelles la francophonie est un facteur principe et qui permettront de rassembler les intervenants autour de problématiques d’actualité, sous les grandes catégories de LANGUE-CULTURE-LITTÉRATURE-HISTOIRE-PÉDAGOGIE.

Vous souhaitez participer à notre congrès en 2021 ? Il y a deux façons de faire des propositions sur un thème lié aux études francophones :

1. Proposer une session complète regroupant trois ou de préférence quatre communications autour d’un thème commun.

Les propositions doivent être soumises en ligne.

Nous vous encourageons à réunir des communications autour d’un thème avec des collaborateurs membres du CIÉF ou encore à lancer un appel à communications qui paraîtra dans le Bulletin du CIÉF. Pour ce faire, il faut être membre en règle du CIÉF, c’est‐à‐dire avoir payé votre adhésion. Ces appels peuvent être aussi diffusés à travers d'autres reseaux savants.​

Date limite pour lancer un appel à communications : 30 septembre 2020

Date limite pour proposer une session complète : 30 octobre 2020

Si vous souhaitez proposer une communication dans une session, veuillez contacter directement le/la président-e de session avant le 15 octobre 2020. Vous êtes priés de proposer votre communication dans UNE SEULE session.

2. Proposer une communication individuelle

Date limite pour proposer une communication individuelle : 30 octobre 2020

Les propositions doivent être soumises en ligne.

Les membres sont priés de ne soumettre qu’UNE proposition ; le cas échéant, la proposition faisant partie d’une session complète aura automatiquement priorité. Les propositions individuelles multiples ne seront pas considérées. Si votre proposition peut s’insérer dans une des thématiques proposées ci-dessus, veuillez indiquer la thématique pertinente entre parenthèses à la fin de votre proposition.

Par ailleurs, les membres dont les propositions sont acceptées doivent s’attendre à remplir l’office de président ou de secrétaire de session. Pour faciliter la tâche des organisateurs, nous vous prions de consulter l’horaire provisoire sur le site Web dès le début du mois de février et prévenir la présidente (présidente@cief.org) uniquement dans le cas d’une impossibilité à accomplir cette tâche. Nous comptons sur votre collaboration et vous remercions d’avance.

Les sessions et communications individuelles acceptées au congrès de Gdansk de 2020 (annulé) seront incluses d’office dans le programme du congrès du CIÉF de 2021. Nous vous rappelons que les statuts de l’association ne permettent de faire qu’une seule communication dans le cadre du congrès. Aussi les membres figurant au programme du congrès de 2020 et désireux de participer au congrès de 2021 devront-ils nous signaler leur intention de garder ou de changer le sujet de leur communication dans un délai qui sera annoncé ultérieurement. Les conditions de participation au congrès restent les mêmes : le règlement des frais d’adhésion à l’association pour l’année en cours et celui des frais d’inscription au congrès. Cependant, en 2021, les membres ayant déjà réglé leur inscription au congrès de 2020 seront exemptés de ce second paiement. 

Pour obtenir des renseignements sur le CIÉF et son congrès, prière de consulter notre site web ou de communiquer avec la présidente du CIÉF, Mme Oana Panaïté (presidente@cief.org). Pour en savoir davantage sur le CIÉF et sa revue Nouvelles Études Francophones (NEF), veuillez consulter notre site Web.

Le Prix Jeune Chercheur est décerné chaque année à la meilleure communication doctorante au Congrès.

https://secure.cief.org/wp/?page_id=265

"France 1600" (journées d'études, 25-26 mai 2021)
Posted: Friday, September 11, 2020 - 10:31

En 1989, l’exposition tenue au musée de Meaux « De Nicolo dell’Abate à Nicolas Poussin : aux sources du classicisme », proposait un nouvel angle d’étude pour la création artistique en France entre XVIe et XVIIe siècle. Déplacer le curseur historique de cinquante ans, en étudiant comme une époque cohérente la période 1550-1650, et en plaçant les années 1600 comme l’acmé d’une ère culturelle, plutôt que sa fin ou son commencement, permettait pour la première fois de reconsidérer la place de la création artistique en France, entre les feux du maniérisme de Fontainebleau et les maîtres canoniques du « Grand Siècle » français.

Depuis, une longue période de commémorations liées au règne d’Henri IV voyait les expositions et colloques se succéder à l’occasion du quatrième centenaire de l’avènement du roi (1989), de son couronnement (1994) de l’édit de Nantes (1998), et dernièrement de sa mort (2010) donnant lieu à une exposition d’envergure au château de Fontainebleau, et à un colloque international à Paris (actes publiés en 2016). Il est temps, dix ans après la fin de cette époque riche pour la recherche, de rassembler et de questionner l’état du savoir sur l’art autour du premier Bourbon. Les expositions et colloques sur la Renaissance dans les grandes villes de France (Lyon, Langres, Toulouse, Dijon, Rouen, Bourges récemment), et le programme de l’INHA sur le « Recensement de la peinture française du XVIe siècle » ont montré que l’étude des foyers régionaux apportait un nouveau regard sur la discipline, et constituait un horizon pour la recherche.

A la lumière de ces nouvelles approches, il devient nécessaire d’actualiser l’état des connaissances, de diffuser les nouvelles méthodes de recherche, et de permettre aux chercheurs et chercheuses de se réunir, pour partager les réflexions d’une nouvelle époque qui s’ouvre, favorisée par les humanités numériques, l’open data, et les plateformes collaboratives.

 

Ces journées d’études sont organisées par l’Institut national d’histoire de l’art en partenariat avec le musée du Louvre, associés dans le cadre du programme de recherche « Recensement de la peinture française du XVIesiècle ».

Ces journées auront pour objectif de mettre en lumière l’actualité de la recherche et d’interroger l’état des connaissances sur l’histoire de l’art en France à la charnière entre Renaissance et Grand Siècle, prise dans une fourchette large (entre 1580 et 1620 environ). Il s’agira de proposer à la fois une synthèse des savoirs, et de communiquer sur les nouvelles pistes de la recherche récente. Ces journées seront aussi un moment de discussions et d’échanges, abordant à la fois les potentialités offertes par l’étude des styles, l’histoire sociale, les transferts culturels dans un contexte européen, le connoisseurship, et l’exploitation des sources d’archives.

Le comité scientifique sera particulièrement attentif aux propositions explorant l’étude des foyers régionaux, les transferts culturels et les phénomènes de migrations d’artistes (à l’intérieur du territoire français, mais aussi entre la France et l’Europe), le mécénat (notamment en dehors de la cour), la transversalité des techniques, les notions de création individuelle ou collective, le regard des voyageurs et chroniqueurs de l’époque, les études de corpus (servant notamment à des reconstitutions critiques et à l’étude des sources et des techniques). Le comité exprime son intérêt pour les études de cas comme pour les approches transversales. Le comité souhaite encourager les propositions émanant de jeunes chercheurs et chercheuses. 

 

Modalités pratiques :

Les candidatures sont ouvertes aux personnes titulaires d’un master 2 minimum ou équivalent. Les communications, de 20 minutes maximum, pourront être données en français ou en anglais.

Les propositions de communication devront comporter un titre et un résumé (2000 signes maximum), ainsi qu’une présentation personnelle du candidat ou de la candidate (1000 signes maximum). Elles devront être envoyées par mail avant le 1er novembre 2020 à l’adresse suivante : vladimir.nestorov@inha.fr

Les deux journées d’études se tiendront les 25 et 26 mai 2021 à l’Institut national d’histoire de l’art (2 rue Vivienne, Paris, 2e arrondissement). Le déplacement des intervenants hors Ile-de-France pourra être pris en charge. Une publication des actes est prévue.

 

Organisation :

Vladimir Nestorov (Paris, INHA)

Cécile Scailliérez (Paris, musée du Louvre)

Isabelle Dubois-Brinkmann (Paris, INHA)

 

Comité scientifique :

Geneviève Bresc-Bautier, conservatrice générale honoraire du patrimoine au musée du Louvre, Paris

Thierry Crépin-Leblond, directeur du musée national de la Renaissance, Ecouen

Isabelle Dubois-Brinkmann, conservatrice en chef du patrimoine, pensionnaire à l’INHA, Paris

Guy-Michel Leproux, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, Paris

Emmanuel Lurin, maître de conférences en histoire de l’art moderne à l’Université Paris-Sorbonne, Paris

Audrey Nassieu Maupas, maître de conférences à l’Ecole pratique des hautes études, Paris

Vladimir Nestorov, doctorant en histoire de l’art

Cécile Scailliérez, conservatrice générale du patrimoine au musée du Louvre, Paris

Vanessa Selbach, conservatrice en chef du patrimoine à la Bibliothèque nationale de France, Paris

https://www.inha.fr/fr/actualites/presse/communiques-et-dossiers-de-presse/en-2020/france-1600.html

CfP: Visualizing, Materializing, and Embodying Environmental Change in the Early Modern World
Posted: Sunday, August 30, 2020 - 17:22

Session at 109th College Art Association (CAA) Annual Conference

CFP deadline: September 16, 2020

Conference dates: February 10–13, 2021

"Shifting Grounds: Visualizing, Materializing, and Embodying Environmental Change in the Early Modern European World (ca. 1400–1700)"

Chairs: Caroline E. Murphy (MIT) and Chloé Pelletier (University of Chicago) / Discussant: Lauren Jacobi (MIT)

During the early modern period (ca. 1400–1700), European communities conceptualized environmental change in new ways. As the so-called "Little Ice Age" increased the frequency of tempests and floods, among other catastrophic hydraulic events, and while slower cycles of erosion, ruination, and pollution continued their gradual and perpetual menace, humans yearned to understand the causes of these natural calamities, and to interpret what they might have meant about their place in the temporal world and the spiritual realm. While literary scholars have long been interested in cultural responses to ecological phenomena, historians of art and architecture have only begun to scratch the surface on these issues. This panel therefore solicits papers that examine how early modern environmental change was visualized, materialized, and embodied in the form of images, objects, monuments, and landscapes.

Recognizing the radical entanglements among human and nonhuman agents (both natural and divine) in processes of environmental transformation, we welcome diverse topics from across Europe and its varied global contact zones that draw from and expand upon approaches in ecocriticism and the environmental humanities. We especially invite contributions exploring the viability of a longer history of the Anthropocene. In engaging environmental change within histories of early modern European art and architecture, our objectives are twofold: to reconfigure a subfield traditionally delimited by the anthropocentric, individualist narratives of Renaissance humanist and Christian historiographies, and to confront the origins of ideological assumptions that landed us in our current global climatic crisis—but may also suggest ways out of it.

To apply, please email the following to cemurphy@mit.edu and chloepelletier@gmail.com by SEPTEMBER 16, 2020:

Abstract (250 words maximum)

Shortened CV (~2 pages)

For more information on the 2021 CAA Annual Conference and general participation guidelines, please see the Call for Participation at the following URL: https://caa.confex.com/caa/2021/webprogrampreliminary/meeting.html

Contacts: Caroline Murphy (cemurphy@mit.edu) Chloé Pelletier (chloepelletier@gmail.com)

Appel à contributions : Ordre des textes, ordre des savoirs dans les recueils épistolaires (XVIe-XVIIe siècles)
Posted: Thursday, August 27, 2020 - 10:34

Revue Arts & Savoirs, automne 2021

S’il s’agit d’attirer l’attention sur les recueils épistolaires, qui constituent un genre très en vogue tout au long des XVIe et XVIIe siècles, ce n’est pas pour les soumettre à un regard historiciste – que celui-ci soit motivé par un but patrimonial (les tirer de l’oubli), documentaire (se renseigner sur l’évolution du genre épistolaire) ou encyclopédique (inventorier l’immense corpus que constituent ces recueils). Qu’ils soient composés de lettres fictives ou authentiques, inédites ou déjà connues du public, données à lire par les auteurs épistolaires eux-mêmes ou par des éditeurs aux statuts extrêmement différents, les recueils de lettres semblent voués à susciter toutes sortes de lectures et d’interprétations – à l’instar de toutes les écritures fragmentaires. Dans la mesure où un recueil provoque en général autant une impression d’ordre (il est possible de déceler des principes de composition qui définissent une structure générale) que de désordre (certains éléments textuels s’avèrent irréductibles à la hiérarchisation et à l’enchaînement d’ensemble), ce type d’ouvrage engendre des attitudes lectoriales fort variées.

Mettre au jour les savoirs et les représentations que le lecteur d’un recueil épistolaire mobilise dans l’optique, plus ou moins spontanée, de trouver un ordre, une disposition voire une unité à l’ouvrage : tel est l’objectif de ce numéro. En se situant du côté non pas de la production mais de la réception, non pas des intentions mais des effets, il s’agit d’analyser quelles sont les compétences et les moules de pensée qui incitent le lecteur à trouver, au-delà des phénomènes de discontinuité entre les pièces, des modèles d’organisation et de cohérence – manière de souligner le rôle du lecteur dans la perception du recueil comme une entité ordonnée. Comprendre dans quelle épistémè s’ancre le savoir-lire qui consiste à établir des liaisons entre les différentes lettres permet par ailleurs de mieux cerner les raisons de l’engouement dont bénéficie alors le genre du recueil de lettres.

Divers corpus pourront servir de point de départ à cette réflexion - anthologies de lettres de différents auteurs (plus ou moins classées, avec ou sans table), recueils de lettres d’un seul auteur (à visée tantôt utilitaire tantôt davantage divertissante), manuels (dont la proportion d’exemples assortissant les préceptes est très variable). Pour repérer et décrire les procédures textuelles qui président aux effets de structuration du recueil, c’est-à-dire qui sont perçues par le lecteur, à l’aune d’une configuration des savoirs historiquement datée, comme autant d’indices d’ordonnancement, les contributions pourront s’inscrire, sans exclusive, dans un ou plusieurs des axes suivants :

La tradition rhétorique

Comment les éléments du paratexte (préfaces, tables des matières, index, titres des parties) ordonnent-ils les recueils ? Dans quelle mesure les titres-arguments des lettres, irréductibles à de simples indications thématiques, font-ils signe vers les types de discours rhétoriques en général et les nomenclatures épistolographiques en particulier ? De quelle manière la lecture des lettres est-elle orientée par les outils descriptifs que divulguent les traités de rhétorique (perception et identification des ressources disponibles pour l’inventio, la dispositio et l’elocutio) ?

Les pratiques socio-discursives

 Dans quelles proportions les lettres des recueils sont-elles dotées d’une valeur descriptive (elles reflètent les usages épistolaires courants) et d’une valeur prescriptive (elles apparaissent comme autant de modèles à suivre) ? En quoi la brièveté, la généralité et la répétitivité de certaines lettres leur confèrent-elles un rendement didactique particulièrement efficace ? Quel est le mode de lecture spécifique qu’appelle, pour l’épistolier soucieux d’améliorer la rédaction usuelle de ses lettres, la mise en série de textes qui exposent de manière voyante les composantes du bien-dire épistolaire (reconnaissance de circuits argumentatifs standardisés, repérage de marqueurs stylistiques, intériorisation d’unités phraséologiques) ?

Les lieux communs de la morale et de la religion

Certains recueils ont-ils tendance à privilégier ou au contraire à minimiser la dimension morale et religieuse ? Comment s’opère, à la lecture, la mise en réseau des réflexions, préceptes ou enseignements éparpillés au fil du recueil ? Les lieux communs de la sagesse chrétienne sont-ils signalés par le paratexte, exhibés dans les lettres par des formes sentencielles ou bien suggérés de manière implicite ? Selon quelles modalités les schémas de pensée propres aux moralistes sont-ils sélectionnés, dosés et redistribués ? La disposition d’ensemble du recueil crée-t-elle l’impression d’un agencement à visée démonstrative ?

La culture lettrée

De quelles productions appartenant à la sphère des Belles-Lettres peut se servir le lecteur d’un recueil épistolaire ? Quels sont les différents projets de lecture possibles, selon que le lecteur préfère apprécier le recueil comme un ouvrage à teneur philosophique (dans le sillage d’auteurs antiques tels que Sénèque), comme de la poésie (rappelons la prédominance du modèle ovidien en matière de lettres amoureuses), comme un exercice de virtuosité stylistique (Marot ou Guez de Balzac faisant figure d’autorités), comme un réservoir d’exemples offerts à l’imitation (on connaît le succès des manuels d’art épistolaire de Puget de La Serre), comme une anthologie de morceaux de bravoure (notamment celle des « plus belles lettres françaises » que Richelet a « tirées des meilleurs auteurs »), ou encore comme l’incarnation d’un idéal sociolinguistique (les lettres de Voiture illustrant l’enjouement, la grâce et le badinage définitoires de la galanterie) ? Comment ces protocoles et ces parcours de lectures naissent-ils de la capacité des lecteurs à investir, de manière plus ou moins intuitive, certains signaux textuels ? Dans quelle mesure l’actualisation des différentes hypothèses de lecture dépend des références, des goûts et des attentes des lecteurs ?

*

Les propositions de contribution (d'une à deux pages) seront envoyées à l'adresse suivante:

Suzanne.Duval@u-pem.fr, avant le 15 septembre 2020.

Les articles sont attendus pour le 30 avril 2021, pour une parution à l'automne 2021.

Appel à contributions : Les paradoxes de la perfection féminine : corps, beauté et violence aux temps de la Querelle des Femmes (XIVe-XVIIe s.)
Posted: Thursday, August 13, 2020 - 20:22

En grammaire, la catégorie verbale du « parfait » désigne l’état de plénitude d’un fait ou d’une action. Hors du temps historique, hors de la description, cette valeur aspectuelle marque l’absolu, tout comme la perfection telle que l’envisagent, à la suite d’Aristote, philosophes et théologiens. La première mention en français de cette catégorie est relevée (Trésor Informatisé de la Langue Française, www.atilf.atilf.fr  ) au XIVe siècle et s’inscrit dans le cadre, plus large, d’une effervescence intellectuelle autour de la notion de perfection. En effet, tant dans les débats philosophiques et religieux que dans les discours médicaux et esthétiques, la notion de perfection, jointe à celle de dignité occupe une place et une fonction centrales : elle permet de juger de la création, dans ses êtres et dans ses œuvres.

C’est dans ce contexte que nous souhaitons examiner la construction intellectuelle de la différence des sexes ainsi que sa remise en question, depuis le Débat de la Rose jusqu’au traité de Poulain de la Barre, De l’égalité des deux sexes (1673) en passant par les méandres de la Querelle des Femmes. L’imperfection supposée de la nature féminine, étayée par les autorités philosophiques et médicales de l’Antiquité et continuée par l’exégèse chrétienne, définit le rapport entre hommes et femmes comme une hiérarchie et non une différence : sous le signe du défaut, la femme est caractérisée par son incapacité à penser, créer et agir. Son imperfection serait inscrite dans son corps, présenté comme inachevé, tandis que la reproduction en fournirait la seule « utilité » causale. Bref, la femme appartiendrait à la catégorie de l’imparfait, dans l’incomplétude et la répétition. Préfiguration de la construction des races comme hiérarchie des communautés humaines, ce déni d’humanité fait aux femmes, aux temps de la construction humaniste de modèles de perfection pour l’être humain et ses créations, n’est pas sans contradiction : dans tous les domaines, il est remis en question, non tant pour son dogmatisme que pour ses incohérences, jusqu’à la proposition d’une notion de la perfection humaine qui se déclinerait au pluriel pour y inclure la femme.

Au prisme des usages (et abus) de la notion de perfection dans les discours que consacrent à la « nature de la femme » médecins, artistes, poètes et philosophes de la première modernité, nous proposons de mettre en regard les modèles de l’absolu et leurs questionnements : la forme du paradoxe, si souvent adoptée lors des joutes oratoires en philogynes et misogynes qui constituèrent le débat sur les femmes, nous paraît refléter une transition intellectuelle dans la construction du sujet qui, entre les catégories du parfait et de l’imparfait, fait entrer le sujet dans l’histoire, la société et le genre. Ainsi, l’indécision de contenu propre au message du paradoxe permet de mettre au jour une indécision quant au statut des autorités, des concepts et des traditions. Parallèlement, l’intérêt nouveau et grandissant pour le corps féminin, objet poétique du désir, figuration de la beauté esthétique ou lieu inconnu de l’anatomie humaine semble tout aussi paradoxal que les discours pour ou contre les femmes de la fameuse Querelle. En effet, l’aimée des poètes pétrarquistes est le reflet de la vieille femme des invectives humanistes, la beauté de Vénus recèle une profonde hideur morale et le mystère de la génération se situe dans les obscures entrailles d’un corps inconnaissable. Dans ces ambivalences, se fait entendre non pas la résolution mais la reconnaissance des contradictions : une culture en mouvement, où la question féminine génère de nouvelles conceptions de la perfection et de l’humanité.

Les articles de ce recueil traiteront, entre 6000 et 8000 mots, en français et en anglais de ces des « paradoxes de la perfection féminine ». Ils examineront comment, entre le XIVe et le XVIIe siècles, les notions de perfection et d’imperfections lancent et relancent le débat sur le déni d’humanité fait aux femmes. Ils porteront sur la représentation paradoxale des femmes dans la littérature, l’art et les discours de savoir.

Pluridisciplinaire, le volume envisagé pourra accueillir, toujours autour de la problématique du paradoxe et de la perfection, des études sur l’art, l’esthétique, les normes de genre, le corps féminin ou la Querelle des Femmes. Les propositions d’articles seront évaluées par le comité éditorial pour leur pertinence vis-à-vis du sujet du recueil et pour leur rigueur scientifique. Afin d’assurer l’unité de la collection, le comité accordera une attention particulière à la cohérence et la complémentarité des soumissions.

Nous voudrions proposer un numéro spécial à la revue Renaissance et Réforme/Renaissance and Reformation (https://rr.itergateway.org/fr), qui publie en français ou en anglais, et assure une double évaluation par les pairs, à l’aveugle. Les volume de cette revue sont accessibles en ligne en accès ouvert, par la plate-forme https://www.erudit.org/fr/ depuis 2018, et auprès des services  University of Toronto Libraries’ Journal Production pour les volumes parus depuis 1964.

La date de tombée pour la remise des textes serait le 30 avril 2021, si le projet de numéro est accepté par la revue.

Pour soumettre une proposition, envoyer avant le 25 septembre 2020 par courriel, aux trois membres du comité organisateur [Mercedes Arriaga marriaga@us.es,  Patrizia Caraffi patrizia.caraffi@unibo.it et Hélène Cazes hcazes@uvic.ca] un fichier Word comprenant :

vos nom, adresse courriel et coordonnées institutionnelles

le titre de l’article

le résumé de l’article, en anglais ou en français (en moins de 200 mots chacun)

une courte liste des œuvres étudiées dans l’article (3 max.)

éventuellement, vos travaux antérieurs (3 max.) sur des sujets proches.

Le comité éditorial vous reviendra avant le 25 octobre 2020 avec la décision de la revue.

Jobs

Professeur·e associé·e en littérature française, XVIIe-XVIIIe siècles, Lausanne
Posted 20 Jan 2020 - 19:29

Introduction

Institution d’enseignement et de recherche de premier plan au niveau international, l’UNIL compte près de 5’000 collaboratrices et collaborateurs et 15’500 étudiant·e·s, réparti·e·s entre le campus de Dorigny, et les sites du CHUV et d’Epalinges. En tant qu’employeur, elle encourage l’excellence, la reconnaissance des personnes et la responsabilité.  

Présentation

La Section de Français de la Faculté des lettres de l’Université de Lausanne met au concours un poste de professeur·e associé·e en littérature française, avec spécialisation en dramaturgie et histoire du théâtre (XVIIe et XVIIIe siècles). Informations complémentaires Entrée en fonction : 1er août 2020 Durée du contrat : 6 ans, renouvelable Taux d’activité : 100 % Lieu de travail : Lausanne-Dorigny  

Vos activités

Assurer une charge d’enseignement de 6 heures (six périodes de 45 minutes) hebdomadaires, notamment des séminaires d’«Analyse de textes dramatiques» et d’«Histoire littéraire» (niveau bachelor), des séminaires en dramaturgie et histoire du théâtre (niveau master), des enseignements spécifiques au «Programme de spécialisation en dramaturgie et histoire du théâtre», en particulier en «Analyse de spectacles» et en «Atelier de critique dramatique» (niveau master avec spécialisation), ainsi que l'encadrement des travaux de mémoire et la prise en charge des examens.

Diriger des thèses dans le/s domaine/s de spécialisation, et participer, dans ces domaines de compétence, à des programmes doctoraux, dans le cadre de la Conférence universitaire de Suisse occidentale (CUSO) ou de la Formation doctorale interdisciplinaire de la Faculté des lettres (FDI).

Développer des recherches personnelles et en collaboration avec des collègues de la Faculté et des autres universités romandes (CUSO).

Favoriser les collaborations interdisciplinaires au sein du Centre d’études théâtrales et les collaborations interinstitutionnelles avec les universités romandes partenaires du «Programme de spécialisation en dramaturgie et histoire du théâtre», ainsi qu’avec les universités et les HES suisses du domaine «Arts de la scène» (en particulier avec La Manufacture – Haute école des arts de la scène) et les institutions théâtrales de Suisse romande.

Participer aux activités de médiation culturelle et de formation continue développées par la Section de français et le Centre d’études théâtrales, ceci dans le cadre de la troisième mission de l’université (mission exercée dans la «Cité» et s’ajoutant à celles de l’enseignement et de la recherche). Participer à l'administration et à l’organisation de la Section de français et du Centre d’études théâtrales.  

Votre profil

Doctorat ès lettres en Littérature française et habilitation (dans les pays où elle existe) ou qualification équivalente. Profil de recherche confirmé en dramaturgie et histoire du théâtre classiques (XVIIe et XVIIIe s.), avec de fortes compétences concernant les conditions de production et de réception.

Capacité à obtenir des subsides et financements et à promouvoir la relève scientifique dans ce champ.

Le/la candidat·e doit pouvoir s’inscrire dans les études théâtrales telles que définies et développées au sein de la Section de français et du Centre d’études théâtrales de la Faculté. Cette approche interdisciplinaire et transhistorique comprend, pour ce poste, un intérêt pour la pratique théâtrale contemporaine en général et le paysage théâtral suisse romand en particulier.

La connaissance du théâtre francophone des XVIIe et XVIIIe siècles doit comporter celle de ses interprétations, relectures et appropriations au cours des siècles suivants, en particulier dans l’art de la mise en scène. Cet aspect doit être représenté aussi bien dans l’enseignement que dans la recherche et, compte tenu des liens de la Section de français avec le Centre d’études théâtrales, implique une ouverture à la fois en termes d’historiographie, de modèles théoriques, de méthodes d'analyse et de collaborations interdisciplinaires et translinguistiques.

Un profil ouvert et généraliste (quant aux méthodes, aux corpus et aux périodes) est par ailleurs souhaitable en regard de l’enseignement au niveau bachelor.

La langue d'enseignement est le français. Une pratique courante de l’anglais est souhaitée, ainsi qu’une compréhension orale de l’allemand (et idéalement de l’italien), utile dans le cadre des institutions académiques nationales où il est d’usage que chacun parle sa langue.  

Vos avantages

Un cadre de travail agréable dans un environnement académique multiculturel et diversifié. Une multitude d'activités et d'autres avantages à découvrir.

Pour tout renseignement complémentaire Contacter : Messieurs les professeurs Marc Escola, professeur ordinaire de littérature française  (marc.escola@unil.ch) et Gilles Philippe, professeur ordinaire et président de la Section de français (gilles.philippe@unil.ch).

Votre dossier de candidature

Délai de candidature : 16 février 2020 Les personnes intéressées sont priées de nous faire parvenir via le système en ligne, en format PDF ou Word, un dossier complet contenant : lettre de motivation, Curriculum Vitae, copie des diplômes universitaires, liste des publications ainsi qu'une présentation succincte des projets de recherches et les noms et coordonnées de deux personnes de référence. Seules les candidatures adressées par le biais de ce site seront prises en compte. Nous vous remercions de votre compréhension.  

Remarques

L’UNIL s’engage pour l’égalité. Elle encourage les candidatures féminines. www.unil.ch/egalite

Assistant Professor of French, Kenyon College
Posted 19 Oct 2019 - 10:27

Kenyon College, a highly selective, nationally ranked liberal arts college in central Ohio, invites applications for a tenure-track position in French at the assistant professor level, to teach language, culture, and literature. Native or near-native fluency required. The successful applicant will have a demonstrable record of teaching excellence and scholarly potential. The field of specialization is in interdisciplinary French and Francophone studies (such as film and media, women’s and gender studies, or visual culture), with secondary expertise in pre-1800 France and/or comparative literature preferred.

To apply, candidates should visit the online application site found at http://careers.kenyon.edu. A complete application will consist of 1) a cover letter discussing the applicant's scholarship and prior teaching experience; 2) a statement of teaching philosophy that addresses the applicant’s experience teaching diverse student populations and developing an inclusive classroom environment; 3) a curriculum vitae; 4) names and contact information for three recommenders; and 5) an unofficial transcript.  Ph.D. in hand preferred; ABDs are welcome to apply.  All application materials must be submitted electronically through Kenyon's employment website.

Review of applications will begin November 22, 2019, and will continue until the position is filled. Completed applications received by the November 22, 2019 deadline will be guaranteed full consideration.

Assistant Professor of French, Washington & Jefferson College
Posted 19 Oct 2019 - 10:12

The Department of Modern Languages at Washington & Jefferson College invites applications for a tenure-track Assistant Professor of French teaching 6 undergraduate courses per year at all levels of French language, literature and culture, beginning in the fall of 2020.

Qualifications: Ph.D. in French and Francophone Studies. Specialization in pre-19th century or contemporary French and Francophone studies preferred. Required: native or near-native fluency in French and English; demonstrated excellence in teaching; and clear interest in advising students, study abroad, program expansion, coordinating extracurricular and outreach activities, and scholarship. Experience and interest in interdisciplinary programs and collaboration desirable.

All candidates submitting their application need to be eligible to work in the United States. Candidates should send: (1) a letter of application addressing your interest and suitability; (2) a curriculum vitae; and (3) a statement of teaching philosophy and (4) three letters of recommendation to https://washjeff.applicantpro.com/jobs/. It is recommended that all documents be in PDF format and uploaded at one time. To upload more than one document on the application, please choose file then upload files until all documents are showing in the submitted documents area. Confidential letters of recommendation should be sent to hr@washjeff.edu. Any questions about uploading documents may be directed to hr@washjeff.edu. Complete applications submitted by December 1, 2019 will receive full consideration.

https://joblist.mla.org/job-details/886/assistant-professor-of-french/?kw=washington+%26+jefferson+college#top-pagination

Assistant Professor in Philosophy and French
Posted 15 Oct 2019 - 00:06

The Department of Philosophy and Department of Languages, Literatures, and Cultures invite applications for a joint appointment, tenure track position to begin August 2020. We seek a dynamic teacher and innovative scholar whose area of specialization encompasses both Continental Philosophy (broadly construed) and French language, literatures, and cultures.

The teaching load is four courses per year, evenly distributed between the Department of Philosophy and the Department of Languages, Literatures, and Cultures. The person appointed to this position will teach a range of philosophy courses, as well as all levels of French language and literature, in our supportive and pluralistic departments.

Qualifications for the position include a Ph.D. in hand or completed by the time of appointment, either in philosophy or French literature/cultural studies (or a closely related field). While the field of the doctorate is flexible the candidate must demonstrate their scholarly competence in both areas. Publications (or clear promise if early career) are required in the candidate’s non-PhD field along with relevant academic credentials and teaching experience. We especially invite applications from members of historically under-represented groups, and we invite all applicants to note in their cover letter any specific knowledge, skills, and experience related to building and operating in diverse educational environments.

Please submit the following via http://jobs.usnh.edu/postings/34142: 1) a cover letter; 2) curriculum vitae; 3) a writing sample in French; 4) contact information of four references to provide confidential letters of recommendation (two for philosophy, two for French), with at least one letter addressing the candidate’s teaching experience; and 5) a teaching portfolio or any additional materials demonstrating evidence of effective teaching (including a teaching statement). Please submit materials by November 1 to assure full consideration. Review of applications will be ongoing until the position is filled. We will conduct first round interviews via video conference.

The University of New Hampshire is a major research institution, providing comprehensive, high-quality undergraduate and graduate programs. UNH is located in Durham on a 188-acre campus, 60 miles north of Boston and 8 miles from the Atlantic coast, and is convenient to New Hampshire’s lakes and mountains. Approximately 13,000 students are enrolled at UNH, with a full-time faculty of over 600, offering 90 undergraduate and more than 70 graduate programs.

The University seeks excellence through diversity in its administrators, faculty, staff, and students. The university prohibits discrimination on the basis of race, color, religion, sex, age, national origin, sexual orientation, gender identity or expression, disability, veteran status, or marital status. We encourage application by members of all underrepresented groups.

For additional information or questions, please contact Nick.Smith@unh.edu or Holly.Cashman@unh.edu

Advanced Assistant Professor or Associate Professor in French and Francophone Studies - Penn State University
Posted 26 Sep 2019 - 12:16

The Department of French and Francophone Studies at The Pennsylvania State University invites applications for a tenure-track position at the rank of Advanced Assistant or Associate Professor in pre-20th century or post-1945 culture and society. We are a vibrant department with interdisciplinary strengths in francophone studies, cultural history, colonial/critical race studies, visual studies, and women’s, gender and sexuality studies. As a department, we aspire to include faculty and students with diverse backgrounds and experiences because we are conscious of the unique role each individual plays in our collective engagement with shaping the production and sharing of knowledge about and throughout the francophone world. Thus successful candidates must either have demonstrated a commitment to building an inclusive, equitable and diverse campus community, or describe one or more ways they would envision doing so, given the opportunity. Penn State is committed to and accountable for advancing diversity, equity, and inclusion in all of its forms. We embrace individual uniqueness, foster a culture of inclusion that supports both broad and specific diversity initiatives, leverage the educational and institutional benefits of diversity, and engage all individuals to help them thrive. We value inclusion as a core strength and an essential element of our public service mission. Start date is August 2020 and the teaching load is two courses per semester. Candidates for Advanced Assistant Professor should show significant research and teaching promise. Duties will include a combination of teaching and research, based on the candidate’s qualifications. Candidates for Associate Professor should have an outstanding publication record, a commitment to securing external funding, and a track record of excellence in teaching and mentoring students. Duties will include a combination of teaching and research, based on the candidate’s qualifications. Applicants must have a Ph.D. in hand by the time of appointment and native or near-native fluency in both French and English. A Ph.D. in a field other than French and Francophone Studies is welcome. To apply, please submit a dossier that includes a cover letter, curriculum vitae, diversity statement, no more than 30-page writing sample and contact information for three references. Applications received by November 12, 2019, will be considered for MLA interviews; applications arriving later will be accepted until the position is filled.

CAMPUS SECURITY CRIME STATISTICS: Pursuant to the Jeanne Clery Disclosure of Campus Security Policy and Campus Crime Statistics Act and the Pennsylvania Act of 1988, Penn State publishes a combined Annual Security and Annual Fire Safety Report (ASR). The ASR includes crime statistics and institutional policies concerning campus security, such as those concerning alcohol and drug use, crime prevention, the reporting of crimes, sexual assault, and other matters. The ASR is available for review at https://police.psu.edu/annual-security-reports.

EEO Is The Law

Penn State is an equal opportunity, affirmative action employer, and is committed to providing employment opportunities to all qualified applicants without regard to race, color, religion, age, sex, sexual orientation, gender identity, national origin, disability or protected veteran status.

To apply please use this link: https://psu.jobs/job/90916

New Publications

Regards sur l’âme en Nouvelle-France (dir. Joy Palacios et Anne Régent-Susini).
Posted: 29 Jul 2024 - 03:39

Regards sur l’âme en Nouvelle-France : Histoire des spiritualités individuelles et collectives en espace colonial, dir. Joy Palacios and Anne-Régent-Susini, McGill-Queen’s University Press, 2024.

La Nouvelle-France offre un laboratoire historique pour examiner l’interaction entre les dimensions individuelles et collectives de la spiritualité. Séparés de la France par l’Atlantique tout en étant reliés aux communautés religieuses, aux familles, aux doctrines et aux mentalités françaises, les catholiques en Nouvelle-France ont transmis et modifié, voire réinventé, les modes d’expression associés à la Réforme catholique à la française.

Regards sur l’âme en Nouvelle-France explore la manière dont la Nouvelle-France met au jour la tension entre les trajectoires personnelles de la foi et les modes collectifs de la vie religieuse aux XVIIe et XVIIIe siècles. Depuis les formules codifiées des lettres exprimant le désir personnel d’aller en mission au Canada jusqu’à la composition de la musique dans les couvents de Québec, les actions des prêtres cherchant le martyr, la transformation des pratiques de prières ou la représentation des saintes autochtones, les chapitres de ce volume se consacrent à la reconstruction du double mouvement entre l’âme et la communauté.

Même si la Nouvelle-France produit des saints, ce volume évoque moins une zone d’individualité radicale que des rapports nouveaux entre le moi et le nous. Pour éclairer cette interaction entre le for intérieur de l’individu et les liens sociaux qui structurent son identité, l’approche intersectionnelle de Regards sur l’âme met en valeur les multiples dimensions qui forgent l’expérience de la spiritualité en espace colonial.

Pour en savoir plus.

 

"Jouer Le Malade de Marguerite de Navarre", entretien entre Charles Di Meglio et Caroline Mogenet (revue Thaêtre)
Posted: 2 Jul 2024 - 02:53

La revue en ligne Thaêtre continue sa série "Autrices" avec un entretien entre le comédien, metteur en scène et fondateur de la compagnie Oghma, Charles Di Meglio, et Caroline Mogenet, doctorante en littérature française sur le théâtre de femmes au XVIIe siècle.

Établie en zone rurale, la compagnie Oghma cherche à retrouver les pratiques scéniques des répertoires dramatiques du XVe au XVIIe siècle. Le 15 novembre 2023, elle accepte le défi de jouer, à l'occasion du colloque-festival international « Théâtre de femmes du XVIe au XVIIIe siècle : archive, édition, dramaturgie », Le Malade de Marguerite de Navarre, la première pièce de femme de leur répertoire. Tout en mettant en avant l'identité singulière de la compagnie, l'article revient sur la mise en scène de cette farce et sur les enjeux que représente le fait de jouer du théâtre de femmes pour une troupe baroque. 

Lien de l'article.

Les Ingénieurs des États de Languedoc. Construire en province au xviiie siècle (Catherine Isaac)
Posted: 19 Jun 2024 - 04:54

Catherine Isaac, Les Ingénieurs des États de Languedoc. Construire en province au xviiie siècle, Paris, Classiques Garnier, 2024.

Ce livre présente un grand corps d’ingénieurs civils au service des États de Languedoc au xviiie siècle, indépendant du corps des Ponts et Chaussées, dont il présente l’histoire, le développement, les travaux, les techniques, les procédés de construction et les hommes.

Plus d'informations ici.

Les Grammaires de l'italien à l'usage des français (1660-1900) (Norma Romanelli)
Posted: 19 Jun 2024 - 04:50

Norma Romanelli, Les Grammaires de l'italien à l'usage des français (1660-1900), Paris, H. Champion, 2024.

Inscrit depuis la Renaissance dans un fort héritage culturel et littéraire, l’intérêt pour la langue italienne en dehors de la Péninsule évolue au fil des siècles, tout comme les modèles linguistiques et pédagogiques utilisés pour favoriser son apprentissage. Ce travail étudie un corpus représentatif de grammaires de l’italien à l’usage des Français publiées en France entre 1660 et la fin du XIXe siècle, dans le but de vérifier dans quelle mesure des ouvrages éminemment pédagogiques arrivent à restituer l’image de cette langue à un moment donné de son histoire. La première partie présente les ouvrages et leurs critères de sélection, le profil biobibliographique des auteurs ainsi que le rôle qu’ils attribuent à l’italien, langue sans nation, morte et vivante à la fois, étrangère pour la plupart des habitants de la Péninsule. La deuxième partie s’interroge sur le traitement de la matière grammaticale dans des textes qui se situent au croisement des traditions grammaticographiques italienne et française. L’analyse s’oriente sur les catégories de l’article et du verbe, ainsi que sur quelques aspects de la syntaxe, en vue de tenter de reconstituer le modèle d’italien proposé par les auteurs de notre corpus.

Plus d'informations ici.

Cahiers Tristan L'Hermite 2023, n° XLV : Le manucrit de Glasgow 25 ans plus tard
Posted: 19 Jun 2024 - 04:47

Cahiers Tristan L'Hermite 2023, n° XLV : "Le manucrit de Glasgow 25 ans plus tard"

Plus d'informations ici.

Conferences and Colloquia

COLLOQUE INTERNATIONAL « MADAME DE MAINTENON »
Posted: 4 Feb 2019 - 15:51
JOURNÉE D’ÉTUDE : SAINT-SIMON ET LES ÉGAREMENTS DU LANGAGE
Posted: 4 Feb 2019 - 15:46
TRISTAN L’HERMITE ET L’ACADÉMIE FRANÇAISE (1648-1655)
Posted: 14 Jan 2019 - 10:18
Séminaire ThéPARIs Les Théâtres Parisiens sous l’Ancien Régime au Centre de musique baroque de Versailles
Posted: 7 Jan 2019 - 16:47

Entre  janvier et juin 2019 :

ThéPARIs

 

Les Théâtres Parisiens sous l’Ancien Régime : Transversalité des pratiques, circulation des personnes, enjeux esthétiques et poétiques

 

 

qui se déroulera le 

11 janvier 2019 

 

10h-13h

 

au Centre de musique baroque de Versailles, 

Versailles, 22 avenue de Paris, 78000 

 

avec 

Judith le Blanc, Matthieu Franchin et Thomas Leconte

 

La séance sera agrémentée par l'exécution d'un divertissement complet de la comédie 

 

Les Vendanges de Suresnes 

de Florent Carton Dancourt 

 

créée à la Comédie-Française en 1695. Le divertissement sera dirigé par Matthieu Franchin, avec  

Pauline Schill, dessus

Florian Abdesselam, hautbois

Youn-Young Kim, violon

Shun Yamashita, basse de violon

Matthieu Franchin, clavecin et direction

 

Veuillez trouver ci-après et en pièce jointe le programme de cette première séance.

 

Entrée libre sur inscription à l'adresse : theparis.seminaire@gmail.com

 

Nous vous informons également qu'une page facebook consacrée à ThéPARis est désormais active et en libre accès : 
 
 
 
Vous y trouverez toutes les informations, les évenements, les post concernant le séminaire, ainsi que des photos et des extraits vidéos des séances.
D'autres possibilités d'interaction avec le séminaire seront mises en place par la suite...

N'hésitez pas à suivre la page, à partager et à relayer l’information auprès de vous et plus loin.

 

 

Désir, consentement et violences sexuelles en littérature
Posted: 19 Dec 2018 - 10:49

Paris, 12 janvier 2019

Lieu : Université Sorbonne Nouvelle, Maison de la Recherche (4 Rue des Irlandais, 75005 Paris)

Organisation : Lucie Nizard (Université Sorbonne Nouvelle – CRP19) et Anne Grand d’Esnon (Université de Bourgogne Franche-Comté – CPTC)

Contact : desiretconsentement@gmail.com

Inscription (non-obligatoire, mais nombre de places limité)

Programme

9h30-10h : accueil 10h-10h15 : introduction

10h15-12h30 : Viol et littérature au XVIIIe siècle Roxane Darlot-Harel : “Lire la littérature libertine du XVIIIe siècle : culture du viol et plaisir de lecture” Melanie Slaviero (Université Paris-Sorbonne) : “« Vous vouliez bien attendre que j’eusse dit oui, avant d’être sûr de mon consentement ». Sur un viol dans Les Liaisons dangereuses : analyse critique et enjeux méthodologiques” Jean-Christophe Abramovici (Université Paris-Sorbonne) : “Le viol entre mœurs et fictions”

12h30-13h00 : table-ronde n°1 Problèmes de définition et enjeux autour de l’anachronisme.

14h-15h30 :  Michèle Rosellini (ENS de Lyon) : titre à préciser Camille Brouzes et Maxime Kamin (Université Grenoble Alpes) : “Comique et violences sexuelles dans les fabliaux et pastourelles du Moyen Âge : quels outils d’analyse ?”

15h45-17h15 : Des lectures subjectives, politiques ou militantes ? Anne Grand d’Esnon (Université de Bourgogne Franche-Comté) : “Lire et interpréter le désir et le (non-)consentement de personnages de fiction. Le problème de la psychologie des personnages” Anne-Claire Marpeau (ENS de Lyon / University of British Columbia) : “La recherche et l’enseignement littéraires peuvent-ils et doivent-ils autoriser un regard militant sur les textes littéraires ?”

17h30-18h : table-ronde n°2  Quel(s) positionnement(s) en tant que chercheur·se ?

Argument

« On peut se demander si la minoration du viol ne se poursuit pas dans le domaine de la critique littéraire, tant sont comptées les études qui lui sont consacrées1  » remarquait Nathalie Grande dans le propos liminaire du numéro de la revue Tangence sur le viol en littérature, rassemblant des contributions allant du XVIe au XIXe siècle. Si l’on s’intéresse à la recherche en France, on peut citer, outre ce numéro récent et important, un dossier de la revue numérique Le Verger de Cornucopia sur « Viol et ravissement » en mai 2013, consacré à la littérature du XVIe siècle. Un colloque intitulé « Viol, violence, corps et identité » avait également été consacré à la question à Bordeaux en 2007, cette fois autour de la littérature de l’extrême contemporain. En dehors de ces initiatives, les propositions consacrées à cette problématique sont plus ponctuelles. Du côté de la recherche anglophone en revanche, le viol est déjà bien construit comme objet de recherche littéraire2, offrant d’ailleurs de nouveaux éclairages sur le canon français3. Omniprésentes dans la littérature, les violences sexuelles méritent une exploration spécifique et précise, qui se prolonge depuis quelques années à travers de riches réflexions sur les implications pédagogiques de leur étude4.

La construction de cet objet de recherche par les études littéraires se heurte en France à des résistances importantes et spécifiques, qui reposent notamment sur l’idée que construire un tel objet reviendrait à sortir de la littérature et des cadres des études littéraires. Ces résistances de divers ordres et inégalement sérieuses mettent pourtant en exergue une condition du développement des recherches sur les violences sexuelles dans la littérature : affronter les problèmes théoriques et épistémologiques que soulève cette problématique et en préciser les contours méthodologiques et disciplinaires.

Se pose en premier lieu l’enjeu de la définition des violences sexuelles : cette définition a considérablement évolué et il n’est pas du tout évident qu’au sein d’une communauté disciplinaire, l’on dispose d’emblée d’une définition et de critères partagés. Une définition minimale du viol comme acte sexuel non-consenti, en général maniable, engage elle-même la définition et l’extension de la notion de consentement sexuel – le choix libre et non contraint de s’engager dans une interaction de type sexuel avec autrui – de ce qui le rend ou non valable au sein de rapports de pouvoir fluctuants (de genre, d’âge, de classe ou d’état) et de sa discordance possible par rapport au désir. Ce cadre théorique du consentement et des rapports de genre issu des luttes féministes, récent, n’est pourtant pas le seul qui est en jeu, à la fois au sein d’une discipline littéraire où les violences sexuelles pourront être volontiers abordées à partir des notions d’érotisme, d’écriture du trauma, du tabou ou des limites, et vis-à-vis d’œuvres dont le contexte présente un cadre idéologique très différent (pensons à l’importance de la notion d’honneur). Notre constat en effet est que certains concepts indépendamment pertinents pour rendre compte d’un texte coexistent en fait difficilement dans le discours critique lorsque nous tentons de les tenir ensemble (l’amour et le viol par exemple) : comment articuler dans ce cas les différents éléments dont nous disposons pour produire un commentaire intelligible ?

Au-delà de ce premier problème de définition, l’objet littéraire lui-même oppose des résistances particulières et met nos outils théoriques à l’épreuve : dans bien des cas, des textes anciens dont les violences sexuelles constituent un élément narratif essentiel semblent dysfonctionner pour une réception contemporaine. Comment analyser ces textes ? Faut-il faire référence à la notion d’intention de l’auteur et peut-on alors identifier un viol que l’auteur lui-même n’aurait pas « prévu » ? Peut-on démontrer que des textes devaient fonctionner autrement, produire un certain type d’émotions (le rire, l’empathie, etc.) si nous n’en faisons pas nous-mêmes l’expérience ?

Du point de vue de la fiction, lorsqu’une scène de violences sexuelles tire de toute évidence des effets esthétiques d’une discordance entre un non-consentement verbal et gestuel clair, la représentation d’un désir du personnage féminin et finalement un ensemble de procédés qui reposent sur l’idée d’une intention d’un personnage différente de ses gestes et de ses paroles, que dire encore du texte ? Sur quels fondements laisser de côté des intentions, des sentiments, une psychologie fictionnelle et retenir en revanche des actes et faits tout aussi fictionnels pour qualifier une scène ? Cette difficulté engage de façon évidente des problèmes aussi complexes que la psychologie des personnages ou le statut de vérité des énoncés narratifs.

Face à « l’infamie associée […] à l’accusation d’anachronisme5 », l’enjeu de la contextualisation ne pose pas moins de difficultés : comparer des œuvres littéraires fictionnelles avec une « réalité historique », la littérature avec la société, est une démarche commune. Mais quel type de lien va-t-on établir ? Comment de surcroît accéder à cette « réalité » et avec quels outils ? La discipline historique semble ici la plus évidente, mais l’histoire du viol dans une société n’est ni celle de sa littérature, ni celle de ses archives juridiques, qui constituent la principale source de l’Histoire du viol de Georges Vigarello6. Pour approfondir chaque période, chaque genre, chaque œuvre, le besoin de savoirs plus précis sur un sujet en chantier se fait sentir. On peut donc s’interroger sur les travaux historiques disponibles susceptibles d’appuyer une approche littéraire, et sur les zones d’ombres qui ne sont pour le moment pas levées concernant l’histoire des pratiques, normes et violences sexuelles et nous laissent dans une position inconfortable. À l’inverse, les sources littéraires sont sujettes à débat parmi les historien·ne·s, en particulier en ce qui concerne les travaux sur ce qui est tu. La définition de la discipline littéraire et les rapports entre analyse littéraire, histoire et histoire des idées se retrouvent ainsi convoqués par la problématique du viol en littérature.

Sur un objet récemment construit, nous avons ainsi à élaborer nos propres outils à partir de disciplines très diverses pour analyser en dernière instance des discours et des récits, outils susceptibles de varier en fonction des époques et des genres traités. Nous pourrons ainsi interroger la pertinence et raffiner des notions contemporaines comme celle de « culture du viol », fortement diffusée dans la critique féministe des fictions populaires. Faut-il l’utiliser dans certains cas, mais trouver des concepts alternatifs dans d’autres, en particulier pour des textes plus anciens ? L’écueil de l’anachronisme est-il plus important pour de tels outils que pour l’ensemble de nos outils d’analyse littéraire formels élaborés au cours du XXe siècle ?

La problématique des violences sexuelles interroge également les postures de recherche et les choix discursifs dans les travaux de recherche. Au niveau purement lexical, termes synthétiques, périphrases descriptives ou euphémismes (« quasi-viol », etc.) n’ont pas la même incidence. Ces choix ne concernent pas uniquement les recherches consacrées aux violences sexuelles mais toute recherche qui analyse une scène de violence sexuelle : réfléchir sur cet objet a donc une portée transversale pour la discipline. Plus profondément, la problématique des violences sexuelles en littérature engage des conceptions de la discipline et des dynamiques de valorisation qu’il faudrait expliciter : valorisation d’une certaine idée d’un siècle, d’une esthétique, d’un auteur, des « pouvoirs de la littérature », de l’indécision du sens (ses signes contradictoires), de la capacité du langage à formuler de façon implicite, d’une sensibilité particulière de la littérature à la parole des victimes comme le suggère prudemment Nathalie Grande dans le numéro de Tangence7, de l’indépendance du geste esthétique vis-à-vis des normes morales, d’une vérité anthropologique que révélerait telle ou telle œuvre, de la suspension du régime de vérité (parole contre parole), etc. Quelle exigence d’explication des normes et des valeurs convoquées par les études littéraires doit-on avoir face à de tels textes ?

Enfin, aborder les violences sexuelles en littérature implique une réflexion préalable sur les effets de sélection de certaines violences, de certaines victimes ou de certains auteurs. Toutes les violences sexuelles ne sont pas représentées avec la même netteté et la même évidence. La condamnation symbolique de certains viols étant particulièrement forte, les œuvres dessinent des représentations partielles, y compris lorsqu’elles semblent soutenir cette condamnation : les représentations du viol sont aussi un vecteur de contrôle, de mise en scène du danger et d’altérisation de certains groupes sociaux. Comment, en tant que chercheur·se, se positionner pour traiter de cet objet sans prétendre en avoir fait le tour à partir d’une seule de ses modalités ? Le choix des corpus est donc un paramètre essentiel pour rendre compte des enjeux de la représentation de différentes violences dans différents contextes.

 

  1. Nathalie Grande, « Liminaire », Tangence, no 114, 2017, p. 5-12 []
  2. Voir par exemple Sabine Sielke, Reading rape: the rhetoric of sexual violence in American literature and culture, 1790-1990, Princeton, Princeton University Press, 2002 ; Christine M. Rose et Elizabeth Robertson (dir.), Representing rape in medieval and early modern literature., New York / Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2001 ; Corinne Saunders, Rape and Ravishment in the Literature of Medieval England, Cambridge, Boydell & Brewer, 2001 []
  3. Patricia Francis Cholakian, Rape and writing in the Heptaméron of Marguerite de Navarre, Carbondale, Southern Illinois University Press, 1991 []
  4. Voir notamment Yurie Hong, « Teaching Rape Texts in Classical Literature », Classical World, vol. 106, no 4, 29 août 2013, p. 669-675 ; Elizabeth Gloyn, « Reading Rape in Ovid’s Metamorphoses: A Test-Case Lesson », Classical World, vol. 106, no 4, 29 août 2013, p. 676-681 ; Alison Gulley, Teaching rape in the medieval literature classroom. Approaches to difficult texts., Amsterdam, Amsterdam University Press, 2018 []
  5. Yves Citton, Lire, interpréter, actualiser: Pourquoi les études littéraires?, Paris, Éditions Amsterdam, 2007 []
  6. Georges Vigarello, Histoire du viol: XVIe-XXe siècle, Paris, Seuil, 1998 []
  7. Nathalie Grande, « Liminaire », op. cit. []