Announce

Calls for Papers and Contributions

Appel à contributions : Revue Dix-huitième siècle, Dossier thématique 54 (2022) : « Climat et environnement »
Posted: Sunday, September 20, 2020 - 21:50

A l’heure où les questions du changement climatique et de l’empreinte carbone sont au premier plan de l’actualité, un volume sur les perceptions et interactions environnementales au XVIIIe siècle paraît bienvenu. Pour accueillir toutes les acceptions d’environnement, un dossier pluridisciplinaire, et si possible transdisciplinaire, est de mise afin de croiser les perspectives des historiens (historiens des sciences, du climat, de l’environnement, et de l’art), des philosophes, et des littéraires. 

Nous invitons à une enquête, dans l’Encyclopédie, les encyclopédies et dictionnaires des Lumières, sur le sens et usages des mots « climat », « milieu », « éléments », « catastrophe », etc.  Ainsi, pour « climat », le sens du mot lui-même s’infléchit au cours du siècle. De « zone parallèle à l’Equateur », il prend sous l’influence des études médicales (Boerhaave, Arbuthnot…) celui de « température habituelle de l’air ». C’est à partir de ce premier sens que s’est élaborée ce qu’on a appelé la « théorie des climats ». Que nous apprend sur notre rapport au climat, la « fatale inclinaison » - l’inclinaison étant le sens premier du mot klima -, et la fin du « printemps perpétuel » où Rousseau voit l’origine des langues ? Ce volume sera l’occasion de faire le point sur ces anciennes conceptions du changement climatique, éclairées par le contexte actuel : celle du refroidissement de la Terre (Buffon, Théorie de la Terre) comme celle du réchauffement dû à la combustion du feu central (Théodore Augustin Mann). Un savoir nouveau sur le climat, notamment grâce aux descriptions des voyageurs, et une science nouvelle, la météorologie, se font jour. Le perfectionnement des instruments de mesure (thermomètre, baromètre…) et la constitution des premiers réseaux météorologiques permettent une approche scientifique du climat.  Emmanuel Le Roy Ladurie (Histoire du climat depuis l’an mil, Histoire humaine et comparée du climat) nous enseignent que le XVIIIe siècle, bien que faisant partie du Petit Age glaciaire (début XIVe-1860 environ) et en dépit de la variabilité naturelle, présente une météorologie plus favorable que le siècle précédent. Si le siècle des Lumières est marqué par de grands hivers (1709, 1740, 1788-1789) et si la période froide appelée « Minimum de Maunder »  contemporaine du règne du Roi-Soleil se prolonge jusqu’en 1715, la Régence et le règne de Louis XV sont marqués par un « dégel ». Les conditions météorologiques sont globalement favorables à l’expansion économique, mais des aléas climatiques rappelleront souvent violemment la fragilité de l’agriculture et des subsistances face aux éléments naturels. Agronomes (Duhamel du Monceau, Tessier, Rozier…), naturalistes (Ingenhousz, Andriani, Senebier…) et vétérinaires (Chabert, Bourgelat…) s’attacheront à perfectionner méthodes de culture, végétaux et cheptel. Mais libérer l’agriculture de sa dépendance au climat n’est pas si facile. Turgot en fera les frais de façon retentissante. La « météo » a-t-elle joué un rôle dans le déclenchement de la Révolution française ? Cette question largement débattue trouve aujourd’hui un nouvel éclairage à travers l’histoire environnementale qui, refusant le déterminisme climatique, s’intéresse aux interactions entre les sociétés et leur milieu. De nombreux travaux inscrits dans ce champ, institutionnalisé en France depuis une vingtaine d’années, ont récemment contribué à renouveler l’étude des rapports au climat des sociétés anciennes (E. Garnier, F. Locher, O. Jandot…). Face aux risques d’origine climatique, relevant de transformations lentes ou d’événements soudains, se posent les questions de l’acceptation, de l’adaptation et de la résilience. L’impact des activités humaines sur l’équilibre d’écosystèmes fragiles fait l’objet d’une prise de conscience, relative mais néanmoins perceptible dans les efforts de protection des îles tropicales en situation coloniale, mis en évidence dans le travail pionnier de R. Grove. La déforestation, l’assèchement des zones humides, l’agriculture intensive ne sont-elles pas de nature à bouleverser le climat d’une région ? Les pollutions générées par les activités préindustrielles ne portent-elles pas atteinte à la santé des habitants (Vandermonde, Skragge, Fourcroy, Gilbert, Fodéré, Morand…) ? Les topographies médicales qui fleurissent dans les dernières décennies de l’Ancien Régime témoignent de cette inquiétude. La question des prétendus « brouillards secs » engendrés par l’éruption du volcan Laki (1783) relève de l’histoire des pollutions, mais aussi des imaginaires liés au climat. La confrontation des corps et des sensibilités aux évolutions climatiques se traduit par des stratégies d’adaptation stimulant de nouvelles consommations, en particulier dans l’art de s’habiller et dans l’art d’habiter (vitrage, techniques de chauffage…). 

Enfin, c’est à la modernité technicienne du XVIIIe siècle, en particulier à l’invention du système technique de la première révolution industrielle fondé sur la machine à vapeur et le charbon comme combustible énergétique, que des historiens du climat imputent le début du réchauffement climatique (C. Bonneuil  et J.-B. Fressoz). La seconde moitié du XVIIIe serait donc ce moment charnière du grand moment de basculement dans un réchauffement climatique, aux causes désormais anthropiques (et souvent désigné de nos jours par le terme d’anthropocène).

Climat et environnement sera l’occasion de resituer l’homme dans son milieu au temps des Lumières, et d’examiner les modalités de son « acclimatement », sa place étant laïcisée mais non dénuée de fantasmes et de superstitions. Les « baromètres de l’âme » (Pierre Pachet) inaugurés par Rousseau (« J’appliquerai le baromètre à mon âme » - la métaphore deviendra un lieu commun des diaristes) révèlent une identité instable : le Sturm und Drang, l’esthétique du sublime, les représentations des tempêtes et des passions (littérature, peinture, musique) traduisent ce nouveau rapport au monde. En outre, l’attention aux « climats » se prête particulièrement aux approches pluridisciplinaires des humanités environnementales.  Elle situe et ancre les analyses littéraires, les études de cas et les théories philosophiques. Le prisme environnemental permet à de nombreux champs d’étude historiques et littéraires de se transformer : l’étude des révolutions agricoles et des catastrophes naturelles, la peinture de paysage, l’analyse des inscriptions de la nature dans la prose et la poésie, ainsi que l’histoire des jardins, profitent toutes des accents portés sur les entrelacs entre nature et culture, et sur la question de l’éthique de l’homme dans son environnement, qu’il s’agisse de présence discrète ou dominatrice, de respect, de tolérance, de care ou de soumission aux éléments.

 

Responsables scientifiques du dossier : Laurent Brassart, Laurent Châtel, Emilie-Anne Pepy et Anouchka Vasak.

Envoi de propositions : Le volume 54, résolument interdisciplinaire, pourra accueillir des contributions sur la littérature, l’histoire, l’histoire de l’art, les sciences du climat, de l’environnement et de la nature dans l’Europe du long XVIIIe siècle. Les propositions feront l’objet d’une sélection par un comité scientifique ; un abstract circonstancié d’environ 700/800 mots avec une courte bibliographie est à envoyer avant le 1er novembre 2020 à l’adresse suivante : 

climatenvironnementrevue@gmail.com

Une fois les propositions acceptées, les articles seront à remettre avant le 30 avril 2021. Pour plus d’informations sur la Revue voir : https://www.sfeds.fr/publications-18eme-siecle/revue-dix-huitième-siècle

Appel à contributions : Molière hors de l'hexagone
Posted: Monday, September 14, 2020 - 15:07

Appel à contributions pour un ouvrage collectif.

L’œuvre de Molière, de portée universelle, représente la culture française dans le monde grâce aux tournées et aux traductions qui la rendent accessible aux artistes étrangers, mais aussi par les mises en scène qui en sont présentées ou réalisées hors de l’hexagone.

De même que les textes de Shakespeare ont assez vite pris le statut de patrimoine international, le répertoire de Molière représente un socle culturel essentiel, un « lieu de mémoire » pour les Français, mais aussi, paradoxalement, pour les étrangers. Les metteurs en scène qui s’en saisissent tiennent soit un discours hypostasié selon lequel ce théâtre porte en lui des valeurs d’humanité universellement reconnues qui lui permettent de supporter bien des interprétations, soit un discours transcendant qui l’érige en modèle, même fantasmé. Enfin certains développent également bien souvent un discours patrimonial selon lequel il leur incomberait de faire vivre ce « lieu de mémoire » que représente Molière. Grâce aux tournées françaises, au travail de certains metteurs en scène français avec des acteurs étrangers ou encore parce que des hommes de théâtre partout dans le monde choisissent de se confronter à ses textes et de leur faire passer la rampe dans leur pays et dans leur langue, Molière semble garde une place de choix à l’échelle du monde. 

Premier axe : les artistes français à l’étranger.

Depuis la création des « Comédiens de l’Empereur » par Napoléon Ier, les représentations du répertoire classique à l’étranger ont souvent été utilisées comme fer de lance de la culture française. Toutefois, ce n’est qu’à partir de la Première Guerre mondiale que les initiatives des acteurs (ceux notamment de la Comédie-Française) se trouvent relayées par les pouvoirs publics. Soutenues financièrement par le ministère des Affaires étrangères, mais aussi le ministère de l’Instruction publique, un nombre croissant de pays européens sont investis dans des tournées. Dès 1920, Émile Fabre, Administrateur général de la Comédie-Française de 1915 à 1936, fait des Comédiens français des ambassadeurs dans les pays voisins de la France, de la  Belgique à l’Autriche en passant par la Grande-Bretagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Scandinavie, la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie...

Dans le même mouvement, Louis Jouvet, le TNP de Jean Vilar, la compagnie Renaud-Barrault, puis le Théâtre de la Cité de Villeurbanne, aidés par les puissances publiques, se rendent aussi bien au Japon qu’en Amérique latine ou en Union soviétique pour tenir ce rôle de représentants de la culture française à l’étranger dans laquelle les œuvres de Molière occupent une part de premier plan. 

Depuis quelques décennies, cette diffusion s’est beaucoup diversifiée. Certains metteurs en scène français créent des spectacles avec des artistes étrangers dans leur pays d’origine et dans leur langue. Par exemple Antoine Vitez a présenté Tartuffe à Moscou en 1977, en russe avec des acteurs du pays ; Jean-Marie Villégier a mis en scène à Lisbonne en 1986 (douze ans après la Révolution des Œillets) un Dom Juan portugais avec la troupe nationale du Portugal, soit une pièce de Molière interdite sous le régime de Salazar. Éric Vigner a créé en 2004 à Séoul un Bourgeois gentilhomme avec la participation de la troupe du Théâtre national de Séoul. Au-delà de leur contribution à la diffusion de la culture française, ce détour par l’étranger permet aux metteurs en scène de renouveler leur regard sur les œuvres de Molière.

Deuxième axe : les traductions et les adaptations comme leviers pour la diffusion internationale de Molière.

La diffusion de l’œuvre de Molière sur les scènes internationales a aussi été rendue possible grâce à la réalisation de traductions et d’adaptations, parfois dès le XVIIIe siècle, comme en Hongrie, parfois plus tardivement, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, comme au Japon, au Liban et en Égypte ou plus tard encore pour d’autres pays de langue arabe — en fonction de leur situation géopolitique et de leur lien à la culture française. 

On ne trouve les premières traductions en japonais qu’après la Révolution Meiji en 1868. Elles sont notamment l’œuvre du romancier Kôyô Ozaki. Elles se multiplient progressivement (on en compte onze différentes entre 1892 et 1903) et sont assez rapidement portées à la scène. L’Avare, à peine traduit, est présenté par des troupes du kabuki comme Ichimura. Des éditions complètes deviennent accessibles. Ces adaptations japonisées contribuent à un mouvement de diffusion à grande échelle. En 1934, celle de M. Kyôshô Yoshié comportait même les farces de Molière. Remarquable, elle fut aussitôt investie par des acteurs comme Sadao Maruyama qui se ressaisirent du Tartuffe, de Dom Juan, de L’Avare, mais aussi de Sganarelle ou le cocu imaginaire. Après la Seconde Guerre mondiale, de nouvelles traductions, liées aux réformes de la langue japonaise, sont publiées par le Professeur Tatsuno, de l’Université de Tokyo. Entre 1948 et 1957, le Haïyuza, une troupe de Tokyo, met en scène Les Femmes savantes, L’École des femmes, Le Bourgeois gentilhomme, Le Tartuffe avec un très grand succès.

Quant au Moyen-Orient, les traductions et adaptations des œuvres de Molière jouèrent un rôle crucial dans l’émergence du théâtre moderne dans le monde arabe dont la première pièce, Al Bakhil, créée par le libanais Marun al Naqash en 1847 à Beyrouth, fut une adaptation de l’Avare de Molière. Quelques années plus tard, en 1890, l’Égyptien Othman Galal, publia un ouvrage rassemblant les premières adaptations en arabe de Molière qu’il intitula Quatre pièces du meilleur théâtre (qui comprenait Tartuffe, les Femmes savantes, l’École des femmes et L’École des maris). Grâce à ces adaptations précoces, Molière devient, du Machrek au Maghreb, l’auteur le plus joué.

Troisième axe : les mises en scène de Molière hors de l’hexagone.

Pour prendre la mesure de l’importance du répertoire de Molière sur la scène internationale, appréhender les choix d’orientations scéniques et sentir comment telle ou telle mise en scène s’inscrit dans une société bien précise, comment sa réception est fonction du contexte social, politique et culturel de sa production, nous pouvons tenter de rassembler ensemble également un large corpus qui nous permettra sans doute d’apprécier combien ce répertoire est, à l’étranger comme en France, un lieu d’expérimentations.

Si les pièces de Molière ont fait l’objet d’une intense activité d’adaptation et de traduction dans le monde, elles ont aussi bénéficié d’une multitude de mises en scène via lesquelles des dramaturges ont tantôt essayé de proposer une nouvelle relecture de l’œuvre en l’ancrant dans leur propre culture, tantôt ils s’en sont servis pour critiquer ou dénoncer les travers de leurs sociétés et tantôt, dans un élan d’expérimentation, ils ont proposé de nouvelles formes dramaturgiques qui peuvent s’avérer quelquefois inhabituelles voire provocantes. Ce fut le cas du Hongrois Laszlo Marton qui a fait couler beaucoup d’encre (ou fait grincer), quand en 1976 il a joué L’École des femmes au Théâtre national de Finlande à Helsinski et à Budapest, en faisant de la demeure où est enfermée Agnès une forteresse noire et sinistre que le scénographe Miklos Feher a encerclée d’une large et haute grille aux piquets menaçants. Mais bien des noms à l’international sont à prendre en compte, de Serge Denoncourt à Peter Stein en passant par Jorge Mario Escobar.

*

Vos contributions nous aideront à dessiner un panorama, le plus significatif possible, des tournées à l’international de Molière, des traductions et des adaptations de son œuvre, de leurs modalités, de leurs enjeux, comme des grandes tendances de ce pan de l’histoire de la mise en scène.

D’ores et déjà, les premières directions exposées ici montrent combien le répertoire de Molière (limité, il est vrai souvent à un petit nombre de pièces récurrentes idéologiquement chargées comme Le Tartuffe, L’École des femmes ou Le Misanthrope) a servi et sert encore de terrain d’expérimentations à l’étranger pour les déconstructions les plus radicales de la scène contemporaine. À la croisée des cultures, Molière autorise toutes les audaces (pour la traduction de ses textes, comme pour leur mise en scène), car, comme Shakespeare, il est devenu atopique et atemporel.

 

Directeurs de publication :

Omar Fertat (Université Bordeaux-Montaigne) et Brigitte Prost (Université Rennes 2)

 

Comité scientifique (en cours).

 

Les propositions d’articles sont attendues d’ici au 30 octobre 2020 aux adresses suivantes :

prostbrigitte35@gmail.com

omar.fertat@u-bordeaux-montaigne.fr

 

RESPONSABLES : 

Omar Fertat, Brigitte Prost

Date de sortie de l’ouvrage novembre 2022 (choix de l’édition en cours de validation).

 

Voir les autres événements annoncés sur le site Molière 2022 :

http://moliere2022.org/

Appel à communications : Fictions impossibles / Impossible Fictions (2ème colloque la SIRFF/ISFFS)
Posted: Monday, September 14, 2020 - 15:02

Société Internationale de Recherches sur la Fiction et la Fictionnalité /

International Society for Fiction and Fictionality Studies (SIRFF/ISFFS)

Deuxième colloque international :

Fictions impossibles / Impossible Fictions

 

Les 28-29-30 octobre 2021

Université de Chicago

 

[For the English version of this call please see https://fiction.hypotheses.org/evenement-events]

Le deuxième colloque international de la SIRFF/ISFFS se tiendra les 28-29-30 octobre 2021 à l’Université de Chicago.

Le sujet du colloque sera "Fictions impossibles". Depuis Aristote qui considérait la narration poétique comme régie par les lois de la probabilité et de la nécessité, la fiction a été longtemps associée aux concepts de la possibilité et de la plausibilité. A l’époque moderne, c’est la croissance de la rationalité et de la plausibilité qui allait de pair avec l’émergence du roman européen (Chevrolet 2008, Duprat 2009). Toujours est-il que la fiction (et plus généralement le plaisir que procure l’expérience esthétique) a été également comprise sous le rapport des jeux libres de l’imagination. Des séries de « fantasy » aux jeux vidéo inspirés par les univers de Tolkien ou Lovecraft, l’époque contemporaine voit un goût renouvelé pour les mondes fictionnels impossibles. Par ailleurs, nombreux sont les lecteurs et les spectateurs qui se vouent à traquer et enregistrer avec fanatisme les « goofs » (c’est-à-dire les incongruités, les erreurs de la continuité, les anachronismes, etc.) dans les fictions écrites ou filmiques, ce qui témoigne d’un vif intérêt à l’égard des violations de la plausibilité (Hamus-Vallée and Caïra 2020). Les anomalies dans les fictions nous fascinent ; elles peuvent en outre donner lieu à des activités herméneutiques intenses.

L’objectif du colloque consiste à apporter les perspectives historiques, comparatives et théoriques qui portent sur la question des impossibilités de et dans la fiction sous trois angles majeurs. 1) les théoriciens de la fiction soutiennent parfois que les contradictions rendent la construction du monde fictionnel impossible (Doležel 1998). Cependant, le courant de la narratologie dite « non-naturelle » a ranimé l’intérêt des narratologues pour les fictions non réalistes (Richardson 2015, Alber 2016). Une analyse des cas limites éclaircira les paradoxes et contradictions qui ont été jugés comme incompatibles avec la construction d’un univers de la fiction. 2) L’acceptation et le rejet des contradictions et des impossibilités physiques, logiques psychologiques ou autres varient selon les périodes historiques et les traditions culturelles. Nous nous proposons d’explorer ces degrés de tolérance variables et fluctuants à l’égard des impossibilités de la fiction. 3) Les fictions sont parfois considérées comme impossibles par elles-mêmes, et ce, pour des raisons politiques, religieuses ou éthiques ou à cause d’un supposé épuisement des formes et motifs fictionnels. La version la plus connue de ce débat concerne la non-représentabilité de certains sujets, notamment les atrocités historiques et le traumatisme. Nous voulons nous pencher également sur la résurgence contemporaine de la méfiance généralisée ou même de la haine de la fiction, qui se trouve soit dans les non-fictions, au nom de la « faim de réalité (reality hunger) » (Shields 2010), soit, paradoxalement, à l’intérieur de la fiction elle-même.

Dans ce cadre conceptuel, nous accueillons une gamme de perspectives aussi bien disciplinaires qu’interdisciplinaires (histoire et théorie littéraires, narratologie, philosophie, cinéma et études des média, science cognitives). Les propositions peuvent traiter toutes les périodes historiques ou traditions culturelles ; nous encourageons par ailleurs des études des œuvres de fiction dans de différents média (y compris les jeux vidéo, les bandes dessinées, le cinéma, les séries télévisées).

Sujets possibles :

Paradoxes logiques et contradictions (affirmation d’A et non-A ; paradoxes du menteur ; paradoxes temporels ; renversements de la cause et de l’effet)

Violations des lois physiques (personnes qui volent, animaux qui parlent, omnipotence, invisibilité, mélange de rêve et de réalité)

Invraisemblance, non-plausibilité dans des contextes particuliers

Actes narratifs impossibles (narrateur mort, perspectives impossibles, narration non-fiable etc.)

Violations des principes éthiques ou des convenances qui décident de ce qui peut ou ne peut pas être représenté dans la fiction ; intolérance pour un public donné.

Conventions génériques et se limites (par exemple : science-fiction et les lois physiques).

Variations culturelles et historiques par rapport à l’acceptation des impossibilités de la fiction.

Impossibilités propres aux médias.

Réactions des lecteurs / spectateurs aux impossibilités fictionnelles.

*

Tou.te.s les participant.e.s au congrès doivent devenir membres de la Société internationale de recherches sur la fiction et la fictionnalité (SIRFF).

Les propositions (250 mots, en anglais ou en français) sont à envoyer à impossiblefictions2021@googlegroups.com avant le 30 novembre, 2020.

La SIRFF/ISFFS décernera un prix pour le meilleur article d’un.e chercheur.se en début de carrière (doctorant.e ou docteur-e jusqu’à 3 ans après le doctorat), qui sera présenté à la conférence. Le lauréat ou la lauréate recevra un montant de $1000 (dollars US).

Si vous souhaitez être pris.e en considération pour ce prix, veuillez soumettre le texte complet de votre communication (3 500 mots/20 000 signes maximum) à impossiblefictions2021@googlegroups.com, avant le 31 janvier 2021.

*

Bibliographie

Alber, Jan (2016). Unnatural Narrative: Impossible Worlds in Fiction and Drama. Lincoln: University of Nebraska Press.

Caïra, Olivier (2011). Définir la fiction. Du roman au jeu d’échecs. Paris: Éditions de l’EHESS.

Chevrolet, Teresa (2007). L’Idée de fable. Théories de la fiction poétique à la Renaissance. Geneva: Droz.

Doležel, Lubomír (1998). Heterocosmica: Fiction and Possible Worlds. Baltimore and London: The Johns Hopkins University Press.

Duprat, Anne (2009). Vraisemblances. Poétiques et théorie de la fiction, du Cinquecento à Jean Chapelain, 1500-1670. Paris: Honoré Champion

Lavocat, Françoise (2010). “Paradoxes, fiction, mimesis, Methodos, savoirs et textes, http://methodos.revues.org/2443

———. (2016). Fait et Fiction, pour une frontière, partie III, ch. 2 “Mondes possibles impossibles,” Paris: Les éditions du Seuil, coll. “Poétique.”

Lewis, David (1978). “Truth in Fiction.” American Philosophical Quarterly, 15: 37–46.

Hamus-Vallée, Réjane and Caïra, Olivier (2020).  Le goof au cinéma. De la gaffe au faux raccord, la quête de l’anomalie filmique. Paris: l’Harmattan.

Matravers, Derek (2014). Fiction and Narrative. Oxford: Oxford University Press.

McHale, Brian (1987). Postmodernist Fiction. New York: London: Routledge.

Nolan, Daniel (2015). “Personification and Impossible Fictions.” British Journal of Aesthetics 55(1) 57–69.

Piaget, Jean (1974). Recherches sur la contradiction. Paris: PUF.

Priest, Graham (1997). “Sylvan's Box: A Short Story and Ten Morals.” Notre Dame Journal of Formal Logic 38(4) 573–582.

Richardson, Brian (2015). Unnatural Narrative, Theory, History and Practice. Columbus: Ohio State University Press.

Ryan, Marie Laure (2010) “Cosmologie du récit. Des mondes possibles aux univers parallèles.” In Françoise Lavocat (ed.), La Théorie littéraire des mondes possibles. Paris: CNRS Éditions, 53-81.

——— (1980). “Fiction, Non-Factuals, and the Principle of Minimal Departure.” Poetics 9(4) 403–422.

Shields, David (2010). Reality Hunger: A Manifesto. New York: Knopf.

https://fiction.hypotheses.org/evenement-events

Appel à communications : Cupidité, fantasme(s), convoitise. Regard critique sur la richesse et ses excès dans les littératures d’expression française en Amérique (XVIe-XXIe s.)
Posted: Monday, September 14, 2020 - 14:47

Edmonton, 29 mai-1er juin 2021

« L’argent ne fait pas le bonheur. »[1] Cette maxime, amendée, détournée, critiquée à profusion, et que l’on retrouve sous diverses langues, époques et tournures, met en évidence, dans une perspective quelque peu moralisatrice, une incompatibilité présumée des notions de richesse et de félicité. Pourtant, si la polysémie du terme « (bonne) fortune » en est une quelconque indication, la richesse est tout de même gage d’une certaine aisance, menant bien souvent à un sentiment de satisfaction[2], toutes proportions gardées. Mais qu’en est-il des excès qui découlent de l’accumulation de richesses ? Quand est-ce que la richesse devient-elle « trop », maladive, voire obsessionnelle ? Et par quelles variables définir ce que l’on peut/doit –ou non– qualifier d’excès, de trop-plein, de démesure ?

Dans l’imaginaire collectif, la promesse de richesse –qu’elle soit matérielle, abstraite, ou symbolique ; individuelle, collective, ou institutionnelle– se serait même imposée comme le mythe fondateur sur lequel repose l’exploration des Amériques, stimulant la naissance conceptuelle d’une destinée commune basée sur la richesse et sa possible accumulation, bien souvent aux dépens d’autres peuples. De cette dynamique est également né un faisceau de pratiques, d’attitudes, et de comportements qui lui semblent parfois indissociables : cupidité, fantasme, et convoitise ont dessiné les contours de cette américanité à l’échelle du continent et se cristallisent dans le capitalisme effréné et la spéculation des marchés boursiers. Les productions littéraires d’expression française en Amérique, du XVIe au XXIe siècles, du Canada francophone aux Antilles, témoignent de ce mouvement mortifère de l’inassouvissable désir de posséder. La richesse se positionne ainsi comme un élément discursif qui articule tout un pan de la littérature : en ce sens, les figures de l’excès (avare, parvenu.e, nanti.e, vantard.e, usurier.ère, créancier.ère) peuplent les récits et donnent à (re)penser le rapport à la richesse depuis des siècles.

Cet atelier se donne pour objectif de mettre en évidence différents modes de représentation de la richesse et de ses excès dans les littératures d’expression française en Amérique (Québec, Acadie, littératures francophones minoritaires au Canada, Louisiane, Antilles) du XVIe au XXIe siècles. Il sera l’occasion d’observer certaines spécificités régionales ainsi que de potentielles convergences dans les multiples littératures d’expression française en Amérique. Il permettra également de constater l’inscription de cette thématique dans la tradition littéraire mais aussi d’évaluer les stratégies de réappropriation et les renouvellements esthétiques et génériques qu’elle a occasionnés.

Dans ce regard critique sur la richesse et ses excès, trois axes semblent prometteurs :

L’axe du sujet : que l’accumulation soit d’origine pathologique, moyen d’oppression, ou encore source de jalousie, le sujet pensant et agissant est au centre du rapport à la richesse. On envisagera l’excès ainsi que les pratiques, les attitudes, les comportements –la cupidité, entre autres– qui en découlent.

L’axe de l’objet : au cœur de tous les fantasmes, la richesse est le point de départ vers l’excès. Il sera possible de réfléchir sur la notion de richesse à travers sa représentation littéraire, afin d’expliciter les mécanismes qui stimulent son désir immodéré.

L’axe de l’altérité : qui dit richesse, dit bien souvent convoitise. On se penchera sur les rapports de force qui sous-tendent l’interaction réciproque entre la personne détentrice de la richesse et autrui.

Voici une liste non exhaustive de pistes de réflexion qui pourront être abordées :

Définition(s) et représentation(s) de la richesse matérielle, abstraite, symbolique ; individuelle, collective, institutionnelle

Rapport entre richesse(s) et espace(s) : conquête du territoire et ressources naturelles (forestières, hydriques, minières, énergétiques…)

Discours politiques et économiques sur l’excès de richesse à travers les âges : mercantilisme, rentabilité, capitalisme effréné, marché mondialisé, spéculation

Richesse et oppression : inégalité(s), pouvoir, domination, esclavagisme, lutte des classes

À contre-courant des richesses : partage, redistribution, générosité, don, charité, modération, éthique, altruisme

Personnages, voix et stéréotypes de la richesse dans la littérature : les figures de l’excès (avare, parvenu.e, nanti.e, vantard.e, usurier.ère, créancier.ère)

Pathologie(s) et psychologie(s) : maladie, vice, accumulation compulsive ou obsessionnelle

Tabous, non-dits, secrets : comment parler de richesse ?

Regard(s) sur l’excès de richesse : honte, pudeur, désir, jalousie, hypocrisie, perfidie

Richesse et mensonge : feindre, prétendre, paraître

Discours sur la démesure : le superflu et l’inutile ; le luxe et l’opulence

L’excès de richesse dans la culture populaire : mythes, légendes, folklore

Héritage et influence de la tradition littéraire sur la représentation de la richesse et de ses excès

Approches théoriques/génériques/comparatistes/diachroniques ou synchroniques

*

Responsables de l’atelier :

Julien Defraeye, St. Thomas University defraeye@stu.ca

Nicolas Hebbinckuys, University of Waterloo nicolas.hebbinckuys@uwaterloo.ca

*

Les propositions (250-300 mots) sont à envoyer au plus tard le 15 décembre 2020 aux responsables de l’atelier.

Les personnes ayant soumis une proposition de communication recevront un message des responsables de l’atelier avant le 15 janvier 2021 les informant de leur décision. L’adhésion à l’APFUCC est requise pour participer à cet atelier. Il est également d’usage de régler les frais de participation au Congrès des Sciences humaines ainsi que les frais de conférence de l’APFUCC. Ils doivent être réglés avant le 31 mars 2021 pour bénéficier des tarifs préférentiels. La date limite pour régler les frais de conférence et l’adhésion est le 9 avril 2021. Passé cette date, le titre de votre communication sera retiré du programme de l’APFUCC.Vous ne pouvez soumettre qu’une seule proposition de communication pour le colloque de 2021. Toutes les communications doivent être présentées en français (la langue officielle de l’APFUCC).

 

[1] Citation attribuée par défaut à Pierre Choderlos de Laclos (1741-1803) dans Les liaisons dangereuses (1782), lettre CIV, adressée par la marquise de Merteuil à Madame de Volanges.

[2] Si l’argent ne fait pas le bonheur, « il le facilite beaucoup », ajoute la marquise de Merteuil.

http://apfucc.net/

Appel à communications : Voyage et amitié
Posted: Monday, September 14, 2020 - 14:41

Colloque international (Université de Haute-Alsace et Université de Strasbourg)

Organisation: 

Nicolas Bourguinat (Université de Strasbourg) et Nikol Dziub (Université de Haute-Alsace)

Le colloque se tiendra à Mulhouse les 3 et 4 juin 2021.

 

Dans le cadre des recherches menées au sein de l’ILLE (Institut de recherche en Langues et Littératures Européennes, UR 4363, Université de Haute-Alsace) sur les relations entre littérature et amitié, et dans la continuité notamment du colloque « “Amitiés vives” : l’amitié dans les correspondance d’écrivain.e.s » (Mulhouse, novembre 2020), nous souhaitons initier, en collaboration avec le laboratoire ARCHE (Arts, Civilisations, Histoire de l’Europe, UR 3400, Université de Strasbourg), une réflexion collective sur les liens entre voyage et amitié.

Voyager, n’est-ce pas, en quittant son horizon familier et ses repères familiaux et amicaux, prendre le risque de la solitude ? Et devoir en prendre, bien souvent, son parti ? C’est ce que suggère en tout cas l’incipit des Rêveries du promeneur solitaire : « Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, de prochain, d’ami, de société que moi-même. »

Quels recours, dès lors, pour le voyageur qui désire lutter contre l’isolement ? Dès l’abord, plusieurs réponses se proposent : le voyage à plusieurs ; la fraternisation avec les étrangers rencontrés en voyage ; mais aussi, au moment de la rédaction du récit du voyage, l’écriture à plusieurs (sur ce dernier sujet, on se référera avec profit au numéro 3 de la revue Viatica (2016), qui propose un dossier intitulé « Écrire le voyage à deux », portant principalement sur un corpus anglophone, mais riche d’enseignements théoriques à portée plus générale).

Ce sont donc les différentes configurations du voyage à plusieurs et de l’écriture viatique à plusieurs que nous voudrions explorer. Voici quelques-uns des axes (non exclusifs) que nous aimerions développer.

L’amitié comme viatique

Certains voyageurs semblent d’autant plus jouir de la douceur de l’amitié qu’ils sont loin de chez eux – comme si le contraste entre l’étrangéité constitutive de l’ailleurs et la familiarité essentielle de l’ami fonctionnait à la manière d’un révélateur. Certains textes de George Sand sont à cet égard particulièrement éloquents : les amis qu’on « emporte » avec soi en voyage semblent presque s’apparenter, aux yeux de la romancière (qui en 1833 part en Italie avec Musset, et qui en 1836 voyage en Suisse avec Liszt et Marie d’Agoult – sans oublier, bien sûr, le voyage avec Chopin à Majorque en 1838-1839), à un viatique. Dans les Lettres d’un voyageur (1834-1836), elle écrit ainsi : « Torcello est un désert cultivé. […] J’avais sur la tête le plus beau ciel du monde, à deux pas de moi les meilleurs amis. » « Un désert cultivé » : n’est-ce pas une figuration topique particulièrement efficace de l’espace étranger parcouru en compagnie d’amis ? Et ailleurs dans le même texte, George Sand fait l’éloge de l’amitié, qui fonctionne cette fois comme un viatique à l’échelle existentielle : « Bénis soient [mes amis] ! Ils m’ont fait croire à quelque chose, ils ont planté dans mon naufrage une ancre de salut. » En outre, si l’amitié protège de la solitude du voyage (et du désarroi existentiel), en retour le voyage fortifie les amitiés, dont elle révèle toute la profondeur. À propos de « Malgache » (c’est-à-dire du botaniste Jules Néraud de Vavre), ainsi, elle note : « C’est alors qu’étant tous deux fixés dans le pays, et notre connaissance ayant commencé sous des auspices aussi sympathiques, nous nous liâmes d’une vive amitié. Un voyage de bohémiens que nous fîmes dans les montagnes de la Marche, jusqu’aux belles ruines de Crozant, nous révéla tout à fait l’un à l’autre. » Et l’amitié occupe une place si importante dans ces lettres viatiques, qu’elle en devient en quelque sorte la matrice énonciative : « J’ai été poussée, par un instinct individuel que je ne sais pas qualifier, à écrire ma vie jour par jour, en m’épanchant dans le sein de l’amitié. » Là encore, l’amitié comme condition sine qua non de l’échange épistolaire fonctionne comme un viatique : « Écrivons-nous tous les jours, je t’en prie ; je sens que l’amitié seule peut me sauver. » Et parfois, George Sand va jusqu’à faire de l’amitié un viatique au sens suprême, religieux, du terme : « Il me semble que tant que j’aurai à mon côté un ami sincère et fidèle, je ne peux pas mourir désespérée ; je lui ai fait jurer, ce soir, qu’il assisterait à ma dernière heure, et qu’il aurait le courage de ne point m’en dissuader. » L’image revient plus d’une fois : « O amitié ! sobre de démonstrations et forte de dévouements, qui te paiera de ce que tu supportes d’heures sombres et de funestes pensées auprès d’une âme moribonde ! Assis comme un médecin sans espoir au chevet d’un ami expirant, il semble tâter le pouls à mon désespoir et compter ce qu’il me reste de jours mauvais à subir. » Une posture existentielle que Robert Louis Stevenson résumera sur un ton moins grave, dans sa facétieuse et célèbre sentence : « But we are all travelers in which John Bunyan calls the wilderness of this world – all, too, travelers with a donkey ; and the best we can find in our travels is an honest friend. »

Plusieurs voyageurs, une seule personnalité d’auteur

Parmi les plus célèbres des voyages entre amis, citons celui que Gustave Flaubert et Maxime Du Camp font en Bretagne en 1847, et qu’ils racontent dans Par les champs et par les grèves. Certes, plus que d’un récit à quatre mains, il s’agit de l’entremêlement de deux récits écrits séparément, les chapitres de Du Camp paraissant d’ailleurs dès 1852, tandis que ceux de Flaubert ne seront publiés qu’en 1881. Mais, au-delà du voyage commun, le projet d’écriture a bien été conçu à deux. En témoigne telle lettre de Flaubert à Louise Colet : « Ce livre aura quinze chapitres […] ; j’écrirai tous les chapitres impairs, 1, 3, etc., Maxime tous les pairs ». Ce qui ne signifie pas qu’il n’existe pas une hiérarchie entre les deux voyageurs. Comme le souligne Madame Le Herpeux, « c’est Flaubert qui assure l’unité du livre : les douze sommaires sont de sa main, et Du Camp travaille d’après ses indications, et même, pendant quelque temps, sous sa surveillance directe. » Mais Flaubert ne s’appesantit nulle part, dans sa correspondance, sur ce déséquilibre. Au contraire, il va jusqu’à affirmer que sa personnalité de voyageur et celle de son ami se mêlent, pour ne former plus qu’une seule personnalité d’auteur : « Écrivant dans la même pièce, il ne peut se faire autrement que les deux plumes ne se trempent un peu l’une dans l’autre ; l’originalité distincte y perd peut-être, ce serait mauvais pour toute autre chose, mais ici l’ensemble y gagne en combinaisons et en harmonie. » Bref, le voyage puis l’écriture du voyage seraient l’occasion d’expérimenter ce qu’on pourrait appeler une solitude à plusieurs. On pourra citer, dans la même veine, la History of a Six Weeks’ Tour through a Part of France, Switzerland, Germany, and Holland ; with Letters Descriptive of a Sail Round the Lake of Geneva and of the Glaciers of Chamouni de Mary et Percy Shelley, publié à l’automne 1817, même si là aussi une certaine hiérarchie de fait (sinon de droit) se fait jour, Mary ayant bien plus contribué à l’écriture de ce récit de voyage que Percy.

Le voyage à plusieurs comme système panoptique

Toutefois, une telle fusion (fantasmée) des personnalités des voyageurs est loin d’être systématique. Ainsi, quand il voyage en Espagne avec quelques-uns de ses amis (Maquet, Boulanger, Giraud et Desbarolles, sans oublier son fils, Alexandre Dumas junior) en octobre-novembre 1846, Dumas père (qui voyage aussi de concert avec le peintre Jean-Pierre Moynet en Russie et à travers le Caucase en 1858) souligne la complémentarité, et non la fusion, des regards respectifs des différents voyageurs – complémentarité d’autant plus féconde que les uns sont écrivains tandis que les autres sont peintres. Soulignant qu’il est un temps pour se mêler joyeusement aux étrangers, et un autre où il est préférable de partir accompagné de quelques proches (« D’ailleurs, je comptais bien partir en bonne compagnie. Le voyage seul, à pied, avec le bâton à la main, convient à l’étudiant insoucieux ou au poète rêveur. J’ai malheureusement passé cet âge où l’hôte des universités mêle sur les grandes routes son chant joyeux aux grossiers jurons des rouliers »), Dumas fait aussi et avant tout l’éloge de la création, non pas à plusieurs, mais côte à côte : « Nous rentrâmes chez maître Pepino émerveillés de ce que nous avions vu, jurant de revenir habiter Grenade : Boulanger, Giraud et Desbarolles pour faire de la peinture, Maquet et moi pour faire du roman ou de la poésie, et Alexandre pour ne rien faire. » Ici, les paysages contemplés apparaissent comme des objets pluri-dimensionnels qu’il convient, pour n’en laisser échapper aucune dimension, d’aborder selon une perspective multimédiale et pluriscopique, voire panoptique. Nous serions ainsi heureux de recevoir des propositions étudiant conjointement deux ou plusieurs récits ou documents portant sur le même voyage : on pensera, parmi de nombreux autres exemples, aux Oasis interdites d’Ella Maillart et au Courrier de Tartarie de Peter Fleming, deux récits retraçant un voyage commun de Pékin à Srinagar en 1935 ; à La Voie cruelle d’Ella Maillart encore et à Où est la terre des promesses ? d’Annemarie Schwarzenbach, double témoignage sur le voyage des deux femmes en Afghanistan en 1939 ; ou encore à la complémentarité des récits de Nicolas Bouvier et des dessins de Thierry Vernet dans Douze gravures de Thierry Vernet. Trois textes de Nicolas Bouvier (évocation à deux « voix » d’un voyage de Venise à Istanbul accompli en 1951 par les deux hommes en compagnie de Jacques Choisy) et dans L’Usage du monde (compte rendu poétique d’un voyage à deux de Belgrade à Kaboul en 1953-1954). Bouvier évoque d’ailleurs dans une lettre à Vernet datée du 24 novembre 1954 sa complicité viatique comme artistique avec ce dernier : « Bien sûr l’idée de faire remarcher notre tandem m’excite beaucoup. Ton travail est un stimulant pour le mien. Par des chemins différents, on poursuit le même objectif. C’est ce qui rend la collaboration et confrontation si dynamique. »

Quand le voyage à plusieurs se fait invasion

À côté de ceux qui considèrent le voyage lui-même comme un objet pluri-dimensionnel qu’il faut appréhender simultanément de plusieurs côtés à la fois (d’où la nécessité de voyager, de regarder et d’écrire/de créer à plusieurs), selon une perspective scopique externe, il y a ceux qui considèrent les pays visités comme des espaces qu’il faut en quelque sorte envahir du regard, selon une perspective scopique interne. Dans son Constantinople (1854), Gautier évoque la solitude du voyageur : « On sait que l’on va s’exposer à des fatigues, à des privations, à des ennuis, à des périls même, il en coûte de renoncer à de chères habitudes d’esprit et de cœur, de quitter sa famille, ses amis, ses relations, pour l’inconnu, et cependant l’on sent qu’il est impossible de rester, et ceux qui vous aiment n’essayent pas de vous retenir et vous serrent silencieusement la main sur le marchepied de la voiture. » Cependant, en voyageant, « on comprend qu’on peut vivre ailleurs que dans son pays, sa ville, sa rue, avec d’autres que ses parents, ses amis, son chien et sa maîtresse. » Et si l’on part avec un compagnon, ce n’est pas pour emporter avec soi une incarnation de l’ici. C’est pour voir deux fois plus, pour ne rien laisser échapper du territoire que l’on conquiert (dans les deux sens du terme, amoureux comme militaire) du regard, que l’on part avec un ami – témoin ces lignes d’Un tour en Belgique et en Hollande, récit d’un voyage fait de concert par Gautier et Nerval en 1836 : « Je n’avais pas encore vu une seule femme blonde, quoique j’eusse mon télescope constamment braqué, et que mon ami Fritz [entendez Nerval] regardât à gauche, tandis que j’explorais le côté droit de la route, de peur de laisser passer dans un moment de distraction ou de négligence, quelque Rubens sans cadre, sous forme d’une honnête Flamande. »

Dans le même ordre d’idées, mais dans un contexte différent et donc selon une perspective politique radicalement autre, on pourra citer le voyage d’André Gide en URSS en 1936. Gide a l’habitude de voyager à plusieurs. Outre son voyage de noces en Italie (1895-1896), qu’il fait, comme il se doit, avec son épouse Madeleine, mais aussi pour partie en compagnie de l’orientaliste germano-balto-pétersbourgeois Fédor Rosenberg, dont le couple fait la connaissance en cours de route à Florence, on peut citer notamment son voyage en Afrique-Équatoriale Française (1925-1926), fait en compagnie de son « neveu » et amant Marc Allégret, qui réalise un film au Congo pendant que Gide prend des notes. Mais ce qui fait la particularité du voyage en URSS, c’est que Gide s’y « munit » d’amis – Pierre Herbart (qui habite Moscou depuis six mois), Louis Guilloux, Jacques Schiffrin (qui, comme son nom l’indique, sait le russe), Jef Last (dont c’est le quatrième voyage en URSS) et Eugène Dabit (qui mourra à Sébastopol) – afin d’occuper plus efficacement le terrain. Il ne veut rien manquer, il ne faut pas que quoi que ce soit échappe au regard des voyageurs, qui mènent une véritable enquête sur la vérité et les mensonges de l’URSS : « Par grande crainte de ne point suffire, j’avais eu soin de m’adjoindre cinq compagnons […]. Oui, je pensais que, pour bien voir et entendre, six paires d’yeux et d’oreilles ne seraient pas de trop ; et pour permettre les recoupements de réactions forcément différentes. » En outre, pour Gide, certains compagnons servent de garde-fous, d’intermédiaires critiques entre un voyageur qui craint d’être naïf et un empire soviétique qui ne demande qu’à exploiter la crédulité des visiteurs. De Pierre Herbart, ainsi, Gide écrit dans ses Retouches à mon « Retour de l’URSS » : « Il a certainement beaucoup aidé à m’avertir, je veux dire : éclairé bien des choses que je n’aurais sans doute pas comprises par moi-même. » Bref, le voyage à plusieurs fonctionne à la fois comme une stratégie d’invasion scopique et comme un dispositif critique.

Bien entendu, d’autres axes méritent d’être explorés :

les voyages entre époux – comme ceux des archéologues Jane et Marcel Dieulafoy en Perse, par exemple ;

les voyages à la rencontre d’amis lointains (comme ceux de Louise Colet, qui se dit toujours fêtée et reçue par de nombreux d’amis au cours de ses voyages, en Italie mais aussi en France) ;

ou encore les voyages dont naissent des amitiés (comme ceux de Madame Du Boccage, qui noue beaucoup d’amitiés dans son voyage en Italie, notamment à Venise, au point qu’elle regrette de partir et déclare que son époux l’y a un peu forcée).

Et nous serons heureux de recevoir des propositions qui nous suggèreraient de nouvelles façons d’aborder la question qui nous occupe.

*

Les propositions sont à envoyer à

Nicolas Bourguinat (Université de Strasbourg, bourguin@unistra.fr)

et Nikol Dziub (Université de Haute-Alsace, nikol.dziub@uha.fr) avant le 1 novembre 2020.

Le colloque se tiendra à Mulhouse les 3 et 4 juin 2021.

Les communications feront l’objet d’une publication, sous réserve d’acceptation par le comité scientifique.

https://www.ille.uha.fr/

Jobs

Assistant Professor (U. Toronto), Contractually Limited Term (professoriate) – Early Modern French Literature
Posted 5 Feb 2021 - 17:36

Assistant Professor, U. Toronto – Contractually Limited Term (professoriate) – Early Modern French Literature

 

The Department of French in the Faculty of Arts & Science at the University of Toronto invites applications for a one-year Contractually Limited Term Appointment (CLTA) in Early Modern French Literature (Sixteenth and Seventeenth Century). The appointment will be at the rank of Assistant Professor, with an expected start of July 1, 2021, or shortly thereafter, and will end on June 30, 2022.

 

Applicants must have earned a PhD in French literature by the time of appointment, or shortly thereafter, with a demonstrated record of excellence in research and teaching. The successful applicant must have native or near-native competence in French and at minimum near-native competence in English.  Knowledge and interest in Cultural Studies, Literary Theory or Book History would be a valuable asset.

 

We seek candidates whose research and teaching interests complement and strengthen our existing departmental strengths. Candidates must have a demonstrated ability to teach courses in their field of expertise, survey courses on periods, genres or theories, as well as French as a Second Language courses. Duties will include teaching at both the graduate and undergraduate levels.

 

Candidates must provide evidence of research excellence, which can be demonstrated by a record of publications in top-ranked and field relevant academic journals or forthcoming publications meeting high international standards, the submitted research statement, presentations at significant conferences, awards and accolades, and strong endorsements by referees of high standing.

 

Evidence of excellence in teaching will be provided through teaching accomplishments, the teaching dossier (containing a teaching statement, sample course materials and teaching evaluations) submitted as part of the application, as well as strong endorsements of teaching in the letters of reference.

 

Candidates are also expected to show evidence of a commitment to equity, diversity, inclusion, and the promotion of a respectful and collegial learning and working environment demonstrated through the application materials. 

 

Salary will be commensurate with qualifications and experience.

 

This position will be held at the University of Toronto, St. George campus in downtown Toronto. More information on the University of Toronto www.utoronto.ca and the Department of Frenchhttp://www.french.utoronto.ca/can be found on their respective websites.

 

All qualified candidates are invited to apply online by clicking the link below. Applicants must submit a cover letter (no more than 2 pages); a current curriculum vitae; a research statement outlining current and future research interests; a recent writing sample such as an article, conference paper or excerpt drawn from a dissertation chapter (no more than 30 pages); as well as a teaching dossier to include a teaching statement, sample course materials, and teaching evaluations.

 

Equity and diversity are essential to academic excellence. We seek candidates who value diversity and whose research, teaching and service bear out our commitment to equity. Candidates are therefore also asked to submit a 1‐2 page statement of contributions to equity and diversity, which might cover topics such as (but not limited to): research or teaching that incorporates a focus on underrepresented communities, the development of inclusive pedagogies, or the mentoring of students from underrepresented groups.

 

Applicants must arrange to have three letters of reference (on letterhead, dated and signed) sent directly by the referee to Professor Anne-Marie Brousseau, Chair of the Department of French via email at french.assistanttothechair@utoronto.ca by the closing date.  PLEASE NOTE: this search is not using the University’s automatic solicitation and collection functionality for reference letters.

 

Submission guidelines can be found at http://uoft.me/how-to-apply. If you have any questions about this position, please contact M. Rolando, Assistant to the Chair, at french.assistanttothechair@utoronto.ca with the subject line: “Early Modern French Literature-(your full name)”. 

 

All application materials, including reference letters, must be received by the closing date of March 31, 2021. 

 

All qualified candidates are encouraged to apply; however, Canadians and permanent residents will be given priority.

 

Diversity Statement

The University of Toronto is strongly committed to diversity within its community and especially welcomes applications from racialized persons/persons of colour, women, Indigenous/Aboriginal People of North America, persons with disabilities, LGBTQ persons, and others who may contribute to the further diversification of ideas.

 

As part of your application, you will be asked to complete a brief Diversity Survey. This survey is voluntary. Any information directly related to you is confidential and cannot be accessed by search committees or human resources staff. Results will be aggregated for institutional planning purposes. For more information, please see http://uoft.me/UP.

 

Accessibility Statement

The University strives to be an equitable and inclusive community, and proactively seeks to increase diversity among its community members. Our values regarding equity and diversity are linked with our unwavering commitment to excellence in the pursuit of our academic mission.

 

The University is committed to the principles of the Accessibility for Ontarians with Disabilities Act (AODA). As such, we strive to make our recruitment, assessment and selection processes as accessible as possible and provide accommodation as required for applicants with disabilities.

 

If you require accommodation at any point during the application and hiring process, please contactuoft.careers@utoronto.ca.

 

Apply at: https://jobs.utoronto.ca/job/Toronto-Assistant-Professor-Contractually-Limited-Term-Appointment-%28CLTA%29-Early-Modern-French-Literature-ON/544749617/

Assistant Professor of 17th-century French Literature and Culture
Posted 16 Oct 2020 - 16:02

University of British Columbia, Vancouver

The Department of French, Hispanic and Italian Studies at The University of British Columbia (Vancouver) invites applications for a tenure-track Assistant Professor position in Seventeenth Century French literature and culture; a specialization in theatre would be an asset. The anticipated start date is July 1, 2021.

The ideal candidate will actively engage in the intellectual life of the department, enhance our course offerings, propose new perspectives on seventeenth century literature and culture, and contribute to the Faculty of Arts’ commitment to foster international engagement and cultivate intercultural understanding among our students. The position entails a teaching load of 4 courses per year (12 credits).

A completed PhD in French (or relevant field) is required at the start date of the appointment (July 1, 2021). Candidates must have native or near-native fluency in French, as well as an excellent command of English, and must be able to demonstrate strong evidence of an ongoing commitment to academic and teaching excellence. The successful candidate will be expected to develop and maintain an active program of research leading to peer-reviewed publications and the securing of external research funding, and to contribute to the education and training of undergraduate as well as graduate students.

Additional information about the UBC Department of French, Hispanic and Italian Studies may be found at https://fhis.ubc.ca.

Applications are to be submitted via this online formhttps://fhis.air.arts.ubc.ca/application-assistant-professor-of-french-17th-century-literature-2021/

Applicants should be prepared to upload in the following order and in a single PDF (max size 15MB): a letter of application, a curriculum vitae, a description of current and future research interests, one writing sample (20-30 pages), and a teaching portfolio that include a statement of teaching philosophy, student evaluations, peer assessments (if available), one graduate course syllabus and one undergraduate course syllabus). Please also provide a one-page statement about your experience working with a diverse student body and your contributions or potential contributions to creating/advancing a culture of equity and inclusion.

In addition, applicants should arrange to have three confidential letters of reference sent directly by their referees, by the application deadline, via email to fhis.search@ubc.ca with the subject line “Assistant Professor in Seventeenth Century French Literature and Culture.” Enquiries may be made to the Head of the Department of FHIS at fhis.search@ubc.ca.

Review of applications will begin soon after December 2 and will continue until the position is filled.

This position is subject to final budgetary approval. Salary will be commensurate with qualifications and experience.

Equity and diversity are essential to academic excellence.  An open and diverse community fosters the inclusion of voices that have been underrepresented or discouraged.  We encourage applications from members of groups that have been marginalized on any grounds enumerated under the B.C. Human Rights Code, including sex, sexual orientation, gender identity or expression, racialization, disability, political belief, religion, marital or family status, age, and/or status as a First Nation, Metis, Inuit, or Indigenous person.

UBC hires on the basis of merit and is committed to employment equity. We encourage all qualified persons to apply. Canadians and permanent residents of Canada will be given priority.

Given the uncertainty caused by the global COVID-19 pandemic, applicants must be prepared to conduct interviews remotely if circumstances require. A successful applicant may be asked to consider an offer containing a deadline without having been able to make an in-person visit to campus if travel and other restrictions are still in place.

Visiting Assistant Professor of French, Swarthmore College
Posted 10 Oct 2020 - 16:37

Modern Languages & Literatures Department

Location: Swarthmore, PA 19081

Open Date: Oct 6, 2020

Description

The Section of French and Francophone Studies, in the department of Modern Languages and Literatures at Swarthmore College, invites applications for a three-year position at the level of Visiting Assistant Professor of French. We seek a scholar working in French Studies in Medieval up to 19th-century with preferred specialization in one of the following areas : medical humanities, ecocriticism, or environmental studies to offer two undergraduate courses per semester at all levels of French (language, literatures, cultures) for the French and Francophone Studies program.

The successful candidate will have experience teaching in a student-centered environment, will demonstrate a commitment to strengthening the program (including active recruitment of French majors and minors), and will participate in cross-curricular connections. This position is outside the tenure stream and will begin in Fall 2021. Benefits package and salary competitive.

Qualifications

Ph.D. in hand at the time of appointment, with an expertise in Medieval up to 19th-century French studies, and a preferred specialization in one of the following areas: medical humanities, ecocriticism, or environmental studies. Fluency or near fluency in French and English required. The strongest candidates will be expected to demonstrate a commitment to creative and effective teaching and an active research program that speaks to and motivates undergraduates from diverse backgrounds. Demonstrated excellence in teaching undergraduate-level in French and proficiency in the use of technologies for the language classroom. Collaborative and team-teaching. A knowledge of proficiency-based assessment, ACTFL standards is a plus.

Application Instructions

Applications are due on or before December 4, 2020. Please submit a curriculum-vitae, cover letter, teaching portfolio (including teaching philosophy, teacher evaluations, 3 sample syllabi), and three letters of recommendation (at least one of them should address teaching performance) online at Interfolio http://apply.interfolio.com/79475. The position will remain open until filled. Please address any questions you may have to Sue McCarthy, Administrative Assistant, smccart1@swarthmore.edu

Equal Employment Opportunity Statement

Swarthmore College actively seeks and welcomes applications from candidates with exceptional qualifications, particularly those with demonstrable commitments to a more inclusive society and world. Swarthmore College is an Equal Opportunity Employer. Women and minorities are encouraged to apply.

Assistant Professor of French (18th-21st c.), Texas Tech University
Posted 27 Sep 2020 - 14:42

The Department of Classical and Modern Languages and Literatures at Texas Tech University invites applications for a tenure-track appointment at the rank of Assistant Professor of French to begin in Fall 2021. We are seeking a dynamic teacher-scholar with a research specialization in modern French literature and culture (18th-21st centuries), preferably spanning two or more centuries or periods. Expertise in critical theory is also desirable. In order to complement existing departmental strengths, we hope to recruit a colleague whose work focuses on continental French culture, although engagement with and knowledge of other Francophone cultures is welcome. The successful candidate will show evidence of strong scholarly achievement or potential as demonstrated by top-tier, innovative publications and/or works in progress; a capacity for excellent teaching at the undergraduate and graduate levels as both a specialist and a generalist; and a demonstrated and ongoing commitment to serving diverse student populations. The candidate must have the Ph.D. in hand by the time of appointment. Native or near-native fluency in French is required.

Responsibilities of the position include an ongoing program of research, commitment to excellent undergraduate and graduate teaching at a range of levels and on diverse subjects, collegial collaboration with other members of the French section and CMLL, and service to the department, college, and university, including program-building and active commitment to extra-curricular activities. Candidates with strong records of scholarship supported by extramural funding and with the proven capacity or clear potential to bring externally sponsored research to Texas Tech University are encouraged to apply.  

Apply online at http://www.texastech.edu/careers/faculty-positions.php,  job ID 21830BR. Submit online a letter of application, a CV detailing relevant experience, and a dossier including a short sample of published scholarly work (30 pp. maximum), a teaching statement, and two (2) sample syllabi. Send three (3) confidential letters of recommendation either by email to lloyd.allred@ttu.edu or by post to Lloyd Allred, Attn: French Search Committee, Department of Classical and Modern Languages and Literatures, Texas Tech University, P.O. Box 42071, Lubbock, TX 79409-2071. Review of applications will begin immediately, and screening will continue until the position is filled.  Applications must be received by Friday, 10 November 2020 to ensure full consideration. Initial interviews with selected candidates will be conducted by video conference in late November or early December.    As an Affirmative Action/Equal Opportunity Employer, Texas Tech University is dedicated to the goal of building a culturally diverse faculty committed to teaching and working in a multicultural environment. We actively encourage applications from all those who can contribute, through their research, teaching and/or service, to the diversity and excellence of the university’s academic community. TTU does not discriminate on the basis of race, color, age, national origin, sex, gender, sexual orientation, marital status, religion, disability, or military veteran status. Texas Tech University is a Hispanic-Serving Institution (HSI).

Extending New Narratives in the History of Philosophy, postdoctoral fellows
Posted 30 Jun 2020 - 18:02

Supported by the Social Sciences and Humanities Research Council of Canada Partnership Grant, Extending New Narratives in the History of Philosophy, postdoctoral fellows will conduct research related to the retrieval and recognition of philosophical works by women and individuals from other marginalized groups from the medieval period through to the early 20th century, as well as assist in activities aligned with the project. While we are currently developing the website for the precursor to this project to reflect this new project, some information about the new project objectives can be found at http://newnarrativesinphilosophy.net The new project will extend many activities and develop new ones to cover not only the early modern period but also the medieval period, Renaissance, 18th, 19th and early 20th centuries (up to 1940). Two (2) post-doctoral positions are available for this academic year, to be held at one of the Partner institutions (SFU, Western, Guelph, McGill, Duke, Penn, Columbia, Monash, Sydney, Lyon-3, Nanterre, and Jyväskylä): the two postdocs will not be appointed at the same institution. While Canadians will be able to be appointed to positions at non-Canadian institutions, non-Canadians can be appointed to positions only at Canadian institutions.

The successful applicants will have a PhD in Philosophy (within the past five years), expertise in a period in the history of philosophy, and a demonstrated interest in research and pedagogy involving women thinkers and thinkers from other marginalized groups of that period. Experience with a range of digital media would also be helpful.

Appointments will be for a period of 12 months, ideally September 1, 2020-August 31, 2021. However, because of the Covid-19 situation, and potential delays in securing necessary documentation (work permits, etc.), we are open to appointments that start as late as January 1, 2021.

Salary: CAD $50,000/year + benefits. Please email completed application form, a letter of application, CV, description of a project to be worked on during the post-doc (no more than 750 words), and 3 letters of reference electronically to the ENN Management Committee at new_narratives@sfu.ca. Review of applications will begin 15 July 2020.

New Publications

New H-France Forum dedicated to John D Lyons book on Molière and Women
Posted: 24 Sep 2024 - 07:29

H-France Forum, Volume 19 (2024), Issue 8

Issue Editor, David Harrison, Grinnell College

John D. Lyons, Women and Irony in Molière's Comedies of Marriage.  Oxford: Oxford University Press, 2023.  xi+253 pp.  Notes, bibliography, index, line drawing. $100.00 (cl). ISBN 978-0-198-88737-9. $99.00 (eb) ISBN 978-0-198-88739-3.
 

Review Essays by: 

Claire Goldstein, University of California, Davis

Michael Call, Brigham Young University

Claude Bourqui, Université de Fribourg

Helena Taylor, University of Exeter

 

Author's Response by:

John D. Lyons, University of Virginia

Franciscus Junius, De pictura veterum libri tres (Roterodami, 1694) Livre II - éd. Colette Nativel
Posted: 4 Sep 2024 - 11:08

Franciscus Junius, De pictura veterum libri tres (Roterodami, 1694) Livre II,  éd. Colette Nativel, Genève, Droz, 2024.

Le livre II du De pictura ueterum de Junius est sans doute celui qui a le moins retenu l’attention de la recherche. Pourtant, la démarche qu’il adopte pour étudier les conditions des « progrès » de l’art est inédite. On ne trouvera pas de méthode de dessin ou de peinture dans ce livre. Junius s’intéresse moins aux préceptes à inculquer qu’à l’éducation de l’homme. Les principes de cette pédagogie, empruntés à la rhétorique, visent à former un homme de bien habile à peindre. Comme Juste Lipse, plus préoccupé du présent que du passé, il se sert du modèle antique pour instruire ses contemporains et brosser le portrait du peintre idéal. Se fondant sur l’histoire de l’art antique pour mieux défendre l’art moderne, il justifie la création artistique en montrant la légitimité de l’image et l’utilité des arts. L’accumulation d’exemples et leur organisation annoncent le recueil sur la sculpture grecque de Johannes Overbeck et le Recueil Milliet de Salomon Reinach.

Plus d'informations ici.

 

Versailles à la rencontre du Taj Mahal (Faith E. Beasley)
Posted: 26 Aug 2024 - 12:56

Faith E. Beasley, Versailles à la rencontre du Taj Mahal. Conversations éclairées sur l'Inde au temps du Roi-Soleil, trad. Patrick Graille, Paris, Les Belles Lettres, 2024.

Rares sont les visiteurs du château de Versailles ou les lecteurs de La Princesse de Clèves qui voient dans ces créations emblématiques du XVIIe siècle français une quelconque influence indienne. Pourtant ces œuvres majeures du Grand Siècle, comme tant d’autres, sont nées dans un contexte intellectuel profondément marqué par une fascination pour l’Inde, et elles en portent la trace.

En quête de cette passion oubliée, Faith E. Beasley réinterroge les textes pour reconstituer les conversations qui se sont tenues dans les salons entre savants et mondains des deux sexes. Elle montre combien ces entretiens émanant des plus grands esprits de l’époque (François Bernier de retour d’un séjour de dix ans à la cour du Grand Moghol, Marguerite de La Sablière à la tête du plus savant des salons, Jean de La Fontaine, Madame de Sévigné, Bernard de Fontenelle, Madame de Lafayette…) révèlent l’engagement unique de la France envers l’Inde durant cette période.

Cet ouvrage, résultat de vingt-cinq ans de recherches et de réflexion, met en évidence les nombreuses empreintes laissées par l’Inde sur la culture et les mentalités du XVIIe siècle français, qu’il s’agisse de littérature,de philosophie, de théologie, de pensée politique ou même de mode vestimentaire et d’architecture. Bien loin des représentations dominantes héritées d’un « orientalisme » du XIXe siècle imprégné de colonialisme, on y découvre une France très admirative de l’Inde, de ses savoir-faire, de ses richesses, de la pluralité de sa société et de la tolérance religieuse de ses souverains.

Plus d'informations ici.

Littératures Classiques, numéro 113, 2024, dir. Emanuele De Luca et Barbara Nestola
Posted: 10 Aug 2024 - 10:07

"Théâtres à recettes et spectacles non payants. Circulations, Créations, Transversalité (1661-1791)", dir. Emanuele De Luca et Barbara Nestola, Littératures Classiques, numéro 113, 2024.

The articles collected in this volume reflect the richness of the ThéPARis research program. Following an earlier publication devoted to commercial Parisian theatres during the Ancien Régime (Revue d’Histoire du Théâtre, n° 289, T1, 2021), this one widens its scope to include non-commercial theatres both in Paris and in the provinces, including plays given in homes, schools, religious institutions, and courts. Three of the articles are of particular interest to seventeenth-century studies.

   A common theme in the three articles is the existence of different tastes in various places and contexts. Barbara Nestola compares the “connaisseurs” of the first Parisian opera company, that of Pierre Perrin, to that of Lully. The former, familiar with the court and Parisian salons, created what could be called a “théâtre intime”, with particular importance given to airs and other vocal music. Lully, on the other hand, like his librettist Quinault, was familiar with this refined society but also with the theatre. Their works are more dramatic, with more elaborate stage effects, and they had a better understanding of commercial practices.

   Benoît Dratwicki studies Lully’s two troupes, that of the Académie Royale de Musique in Paris and that of the court, which Louis XIV insisted on keeping separate. Roles were thus sung by different singers in the two places, even if productions were taking place at about the same time. Dratwicki’s article and appendices provide numerous examples, and he concludes by suggesting that this separation could have produced styles of interpretation specific to each troupe.

   Bénédicte Louvat concentrates on theatre in the French provinces, both plays from the Parisian repertoire and endogenous productions, in French or in regional languages. Permanent troupes in the provinces were rare, and productions most often took place in conjunction with the religious calendar (Carnival, for example) or with local political events. There is evidence of interactions between local and traveling companies, but more research is needed.

review by Buford Norman

Buy; access online ; .

Henriette-Julie de Castelnau comtesse de Murat, The Sprites of Kernosy Castle (ed. A. Stedman & P. Gethner)
Posted: 29 Jul 2024 - 03:43

A new edited translation by Allison Stedman and the late Perry Gethner of the comtesse de Murat's Les Lutins du château de Kernosy  (1710) is now available for purchase through the University of Chicago Press. 

More info here.

Conferences and Colloquia

Colloque à Paris avec quelques interventions XVIIe : Transnational Opera Studies Conference
Posted: 1 May 2019 - 11:15

Le programme de la 3e édition de la Transnational Opera Studies Conference, tosc@paris.2019, est maintenant disponible en ligne sur le site www.toscatparis2019.com

 

Après le succès des premières rencontres (tosc@bologna.2015 et tosc@bern.2017), tosc@paris.2019 aura lieu à Paris, du 27 au 29 juin 2019. La manifestation sera organisée par l’Université Paris 8 et accueillie à l’Opéra de Paris ainsi qu’à l’Institut national d’histoire de l’art, partenaires de tosc@paris.2019 avec la Bibliothèque nationale de France et le Musée du Louvre. Le congrès bénéficiera en outre de la participation de l’Opéra-Comique et du Centre Pompidou-Metz.

 

Cette édition sera placée au cœur des problématiques de la production vivante, et mettra l’accent sur les échanges féconds entre chercheurs, artistes, spectateurs, professionnels du spectacle et acteurs moins connus du monde lyrique qui contribuent au rayonnement de l’opéra. 

Il sera aussi l’occasion de fêter les 350 ans de l’Opéra de Paris, et des temps forts y seront consacrés à l’Opéra et à son histoire.

 

Les deux conférences plénières seront délivrées par Susanna Mälkki (Helsinki Philharmonic Orchestra) et Martha Feldman (The University of Chicago).

 

Comité scientifique : Joy H. Calico (Vanderbilt University), Georgia Cowart (Case Western Reserve University), Céline Frigau Manning (Université Paris 8 - Institut Universitaire de France), Sarah Hibberd (University of Bristol), Kordula Knaus (Universität Bayreuth), Hervé Lacombe (Université Rennes 2), Isabelle Moindrot (Université Paris 8), Emanuele Senici (Sapienza - Università di Roma).

 

Pour vous inscrire : www.toscatparis2019.com/register

Pour plus d’informations : www.toscatparis2019.com

Conference to attend: Digitizing the Stage: a conference highlighting digital explorations of early modern drama
Posted: 1 May 2019 - 10:58
Séminaire, ThéPARIs Les Théâtres Parisiens sous l’Ancien Régime : Transversalité des pratiques, circulation des personnes, enjeux esthétiques et poétiques
Posted: 4 Apr 2019 - 09:48

12 avril 2019 

10h-12h30

au Centre de musique baroque de Versailles

Versailles, 22 avenue de Paris, 78000 

 

avec

 

Lola Salem (University of Oxford) et Julien Dubruque (CMBV, IReMus)

 

et dirigée par 

 

Laura Naudeix (Université de Rennes)

 

Pour cette nouvelle séance, il sera question de mettre en perspective la tragédie classique avec la tragédie lyrique. Les communications aborderont d'une part le façonnement des rôles tendres féminins dans l'opéra français des débuts, en comparaison avec ceux de la tragédie ; de l'autre, la fortune des sujets sérieux sur la scène du Théâtre-Français et sur celle de l'Académie royale de musique, dans l'intention d'en relever les affinités et les divergences.

Veuillez trouver ci-après et en pièce jointe le programme de cette deuxième séance.

 

Entrée libre sur inscription à L'adresse : theparis.seminaire@gmail.com  

Nous vous rappelons également notre page facebook :   

https://www.facebook.com/Th%C3%A9PARis-2089984854646964/

 

et vous annonçons que dès maintenant vous retrouvez l’intégralité du programme du séminaire et de ses activités sur notre carnet de recherche Hypothèses.org :

 

https://theparis.hypotheses.org/ 

Colloque début avril : L’itinérance de la cour de France (Moyen Âge-XIXe siècle)
Posted: 17 Mar 2019 - 21:10

Colloque international organisé par Cour de France.fr, l’université Paris VIII et le Centre d’études supérieures de la Renaissance Tours

4 et 5 avril 2019, auditorium du Petit Palais, avenue Winston Churchill, 75008 Paris

 

L’itinérance curiale est un sujet peu étudié en France, contrairement à ce qui s’observe dans d’autres pays européens où ce phénomène a bénéficié d’un intérêt marqué de la part de la recherche. L’historiographie française s’est surtout intéressée aux lieux fréquentés par la cour et aux séjours qui s’y déroulèrent : le réseau palatial carolingien, les palais parisiens, les châteaux situés dans les environs de la capitale et dans la vallée de la Loire ainsi que Versailles qui devient résidence principale à partir de 1682.  Moins étudiées ont été l’évolution des voyages curiaux et les implications pratiques de l’itinérance sur la gouvernance royale et la vie curiale.

Ce colloque vise à approfondir l’examen de l’itinérance curiale afin de mieux comprendre les différentes étapes de son évolution, le caractère des déplacements et leur impact sur l’entourage royal ainsi que la société dans son ensemble, sur le temps long et dans une perspective comparatiste.

 

Programme

Jeudi, 4 avril 2019

9h00 : Accueil

9h30 : Introduction : Caroline zum Kolk, Institut d’études avancées de Paris, CdF

 

Session 1 – Les enjeux de l’itinérance antique et médiévale

Présidence : 

 

9h45 : Sylvain Destephen, Université Paris Nanterre

L’économie des voyages de la cour impériale d’Hadrien à Justinien

 

10h15 : Martin Gravel, Université Paris 8

L’itinérance des princes carolingiens : entre stabilité de ses principes et mutation de ses pratiques (VIIIe-Xe siècles)

 

10h45 : Discussion, pause

 

11h15 : Élisabeth Lalou, Université de Rouen Normandie

L’impact économique de l’itinérance royale sous Philippe le Bel

 

Session 2 – Les itinérances parallèles à celle de la cour (XIIIe et XIVe s.)

Présidence : 

 

11h45 : Stéphane Péquignot, EPHE, PSL

Diplomatie et itinérance curiale. A propos de quelques ambassades aragonaises en France (XIVe-XVe siècles)

 

12h15 : Christelle Balouzat-Loubet, Université de Lorraine/CRULH (EA3945)

La territorialisation du pouvoir en Artois au XIVe siècle : les voyages de Mahaut (1309-1328)

 

12h45 : Déjeuner

 

14h15 : Pierre Monnet, EHESS, Institut franco-allemand SHS, Allemagne

L’itinérance des rois et empereurs dans l’Empire, XIVe-XVe siècles

 

14h45 : Gergely Kiss, Université de Pécs, Hongrie

Convergence ou divergeance ? Le problème de l’itinérance de la cour royale et des représentants pontificaux en Hongrie (XIIIe – début XIVe siècle)

 

Session 3 – Les conditions pratiques de l’itinérance

Présidence :

 

15h15 : Alain Salamagne, Université François Rabelais Tours, CESR

Recevoir la cour au château (1400-1550)

 

15h45 : Ludovic Nys, Université de Valenciennes

Les itinéraires à la cour de Hainaut sous les Bavière-Straubing (1345-1417)

 

16h15 : Alexandra Beauchamp, Université de Limoges

‘El senyor rey convida la senyora reyna a dinar’. Gestion du ravitaillement, des frais de bouche et itinérance des rois, reines et infants d’Aragon de la fin du Moyen Âge

 

16h45 : Jean-Baptiste Santamaria, Université de Lille, IRHIS

La cour itinérante de Marguerite de France, comtesse de Flandre, d’Artois et de Bourgogne (v. 1310-1382)

 

17h15 : Discussion

 

Vendredi, 5 avril 2019

 

9h00 : Accueil

 

Session 4 – La mobilité de la cour moderne

Introduction et présidence : Alain Salamagne

 

9h15 : Jean Sénié, Sorbonne Université, Centre R. Mousnier

Hippolyte d’Este et l’itinérance curiale au XVIe siècle

 

9h45 : Bénédicte Lecarpentier-Bertrand, CRHEC (UPEC)

Des campements militaires aux « plaisirs » : la gestion des déplacements de la cour de France au XVIIe siècle

 

10h15 : Christophe Levantal, docteur ès lettres, chercheur indépendant

Brefs aperçus de l’itinérance de Louis XIV : horaires, logements, sustentation & locomotion

 

10h45 : Pause

 

11h15 : Pauline Lemaigre-Gaffier, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines

Déplacer une cour sédentaire ? Enjeux institutionnels, économiques et symboliques des « voyages » de la cour de la France à la fin de l’Ancien Régime

 

11h45 : Éric Hassler, Université de Strasbourg

Voyager et communiquer : les itinérances curiales viennoises au travers de la Gazette de Vienne (1703-1780)

 

12h15 : Discussion, pause déjeuner

 

Session 5 – Le temps des voyages

Présidence : Pauline Lemaigre-Gaffier

 

14h00 : Elena Taddia, Université de la Vallée d’Aoste

Quitter une cour pour en trouver une autre : le voyage nuptial de Marie de Médicis (1600)

 

14h30 : Benoît Carré, Université de Lille 3,  IRHIS

Les voyages de Louis XVI : vie politique, vie domestique et espaces du pouvoir à la fin de l’Ancien Régime

 

15h00 : Pascale Mormiche, Université de Cergy-Pontoise

Des cartes itinéraires pour les déplacements du jeune Louis XV (1724)

 

15h30 : Pause

 

16h00 :  Xavier Mauduit, Centre de recherche d'histoire du XIXe siècle, Sorbonne Université

L’empereur voyage. L’itinérance curiale sous le règne de Napoléon III (1852-1870)

 

16h30 : Nicolas Mariot, CNRS, EHESS

L’effervescence collective comme institution : à propos des voyages présidentiels en province, XIXe-XXe siècles

 

17h00 : Discussion. Boris Bove : Conclusion

 

Organisateurs : Boris Bove, université Paris 8 Alain Salamagne, CESR, université François Rabelais Tours Caroline zum Kolk, Institut d’études avancées de Paris

 

Contact : event@cour-de-france.fr

 

Manifestations scientifiques, 4e centenaire d'Hercule Savinien de Cyrano Bergerac
Posted: 11 Mar 2019 - 13:49

Le mois de mars 2019 marque le 4e centenaire d'Hercule Savinien de Cyrano Bergerac, dont Edmond Rostand tira un personnage au profil bien connu.

Auteur des fameux Voyages dans les états et empires de la lune et du soleil, d'éblouissantes Lettres satiriques et amoureuses, Savinien de Cyrano, mort à 35 ans, nous a également laissé deux pièces: Le Pédant joué, comédie qui inspira Molière, et une tragédie : La Mort d'Agrippine.

De cette dernière, redécouverte, comme son auteur, grâce à Charles Nodier et à Théophile Gautier, « tous étaient d'avis [dès 1872], et c'est aussi l'opinion de M. Mounet-Sully, que Cyrano méritait à son époque, comme auteur tragique, une place d'honneur à côté de Corneille et que la reprise d'une pièce de n'importe lequel de ses contemporains n'aurait obtenu pareil succès » écrit Pierre Brun en 1893 (Cyrano de Bergerac).

Mais « la critique orthodoxe rejeta le chef-d’œuvre du rang qu’il méritait d’occuper, qu’il mérite aujourd’hui de reprendre » (Antoine Adam, Histoire de la littérature française au XVIIe siècle)...

La Mort d'Agrippine paraît au Livre de Poche, en même temps qu'elle est mise en scène au Déjazet par Daniel Mesguich, du 13 mars au 20 avril.

Trois rencontres, d'accès libre et distinct, scanderont cette résurrection dramatique. Pour s'inscrire, merci d'adresser un message, précisant votre établissement ou université de rattachement (pour les normes de sécurité à l'entrée de l'ENS et du Lycée Paul Bert) à francoise.gomez@ac-paris.fr .

  • Vendredi 15 mars, à l'ENS rue d'Ulm, de 14h à 17h, ouverture exceptionnelle du séminaire de Jean-Charles Darmon : « Figures du Libertinage », avec Daniel Mesguich;

 

  • Mercredi 20 mars de 14h30 à 17h30, Lycée Paul Bert (rue Huyghens, métro Vavin): « Anabase de Cyrano : ou la lente remontée de l'auteur Cyrano de Bergerac à la mémoire collective». Avec Daniel Mesguich, Daniel Loayza, conseiller littéraire à l'Odéon, Jean-Charles Darmon, et moi-même;

 

  • le samedi 6 avril de 9h30 à 12h30, au Lycée Paul Bert, master-class de Daniel Mesguich sur l'alexandrin classique, de Cyrano à Racine.

Member News Briefs

promotion

Please join me to congratulate Charlotte Trinquet du Lys who got tenure at University of Central Florida!

Post date: 10 years 5 months ago
Dr
University of New England (Australia)

Bernard Bourque's book Jean Donneau de Visé et la querelle de Sophonisbe. Écirts contre l'abbé d'Aubignac was published in June 2014 by Narr Verlag in the Biblio 17 series [ISBN: 978-3-8233-6894-6].

The book is the first critical edition of the three Défenses by Donneau de Visé (Défense de la Sophonisbe, Défense du Sertorius and Défense d’Œdipe) in which the author defends Pierre Corneille against the four Dissertations of abbé d’Aubignac. The largely unknown Défense d’Œdipe has never before appeared in print since the original publication.

 

Post date: 10 years 8 months ago
  • <<<
  • 18 of 18
  •