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Calls for Papers and Contributions

Appel à contributions : "Jardiner/Gardening" (Intermédialités, n° 36)
Posted: Sunday, February 10, 2019 - 15:20

Revue Intermédialités. Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques

« Jardiner / Gardening », n o 36 (automne 2020)

(Online Version – PDF en ligne)

Sous la direction de : Denis Ribouillault (Université de Montréal)

Si des perspectives intermédiales se sont développées ces vingt dernières années pour aborder la littérature, le théâtre, le cinéma, la danse ou même la tapisserie, le jardin n’a pas encore fait l’objet d’approches qui se revendiqueraient explicitement de ce nouveau courant interdisciplinaire. Pourtant, une large part de l’historiographie et de la théorie des jardins repose sur la relation entre les arts. Le jardin constitue, en ce sens, un formidable laboratoire pour penser et repenser l’intermédialité.

Au sein de la théorie de l’art occidentale, la dimension évidemment intermédiatique du jardin n’a cependant pas contribué à sa valorisation et son statut esthétique a été largement marginalisé. Bien que reléguée à ses marges, l’histoire des jardins s’est néanmoins inscrite dans le sillage de l’histoire et de la théorie de l’art en adoptant pendant longtemps une approche largement cantonnée à la forme et au style et en distinguant certaines phases de son développement en fonction de leur rapport propre à un médium particulier. Selon cette vision, l’architecture qui organise le jardin de la Renaissance cède le pas aux agencements de la statuaire et des fontaines dans les jardins maniéristes et baroques pour aboutir à la conception proprement picturale des jardins paysagers. Les mérites respectifs de l’un ou de l’autre modèle vont continuer d’animer les débats sur le jardin jusqu’au 19e siècle au moins. Ce paragone entre les arts, largement basé sur leur capacité d’imitation (mimèsis) que le jardin lui-même se verrait refuser, se vit du reste rapidement récupéré par les idéologies nationalistes et déboucha sur une classification par « écoles » — le jardin architectonique « italien », le jardin formel « à la française », le jardin paysager « à l’anglaise » — qui, bien qu’encore largement diffusée aujourd’hui, n’offre qu’une vision assez biaisée et fort partielle du développement de l’art des jardins en Europe. 

Depuis la Renaissance, la reconnaissance sociale du concepteur de jardin repose elle aussi fortement sur la capacité de ce dernier à faire siens les préceptes d’arts reconnus comme l’architecture, la peinture, la poésie ou encore les mathématiques et la perspective. De nos jours, on reconnaît volontiers à l’histoire des jardins un manque de réflexivité, une incapacité à développer une théorie propre aux jardins (Elkins, 1993). Cette attitude, qu’il faudrait interroger, reflète sans doute un manque de mobilisation générale sur les jardins dans les sciences humaines et une marginalisation institutionnelle, qu’il conviendrait avec une certaine urgence de corriger. Si l’histoire et la théorie des jardins apparaissent apparemment mal définies, n’est-ce pas en partie à cause de sa longue subordination à des savoirs disciplinaires envisagés trop étroitement et trop souvent mis en compétition par les institutions ? N’est-ce pas peut-être parce que l’on a trop longtemps annexé l’art du jardin aux autres arts et oublié sa spécificité propre, notamment qu’il est constitué de « vies », de vivant, par une « société de plantes » « gouvernée » par le jardinier, comme l’a récemment laissé entendre le philosophe G. R. F. Ferrari (2010) ? À cet égard, l’intermédialité pourrait s’avérer fort utile, dès lors qu’elle serait « le produit d’un réflexe de survie des institutions universitaires qui ne peuvent plus bâtir leur légitimité scientifique sur un partage disciplinaire strict du savoir », comme le rappelle Jürgen E. Müller (2006).

Dans les dernières décennies, l’histoire culturelle des jardins s’est enrichie d’approches sociales et politiques, voire anthropologiques, qui prennent en compte son rapport au territoire, à l’environnement, aux lieux (le jardin comme hétérotopie, selon l’idée de Foucault), au cosmos même. Elles mettent désormais de l’avant l’analyse du jardin comme espace plurimédiatique marqué par des pratiques et des performances, celle de la danse, du théâtre, de la poésie, de la musique ou encore des jeux ou de l’observation scientifique. À partir du double héritage de la philosophie marxiste et de la phénoménologie, les questions concernant la place du spectateur, la question du mouvement, de la perception et de la réception du jardin mobilisent les chercheurs, qui ne conçoivent plus l’espace du jardin comme un espace figé mais, au contraire, comme un espace vécu et dynamique.

Philosophes, anthropologues, géographes et créateurs de paysages et de jardins ont développé depuis quelques décennies des approches que l’on peut clairement qualifier d’intermédiales. Le philosophe Massimo Venturi Ferriolo (2006), insiste sur la nécessité non plus d’étudier le paysage comme objet, mais plutôt la « relation paysagère ». Celle-ci désigne, d’une part, la relation entre les objets et les médias qui composent le paysage et le jardin : « un paysage est une image univoque aux multiples éléments; une image avec sa spécificité, avec son caractère particulier. Une image déterminée par la “relation paysagère” formée par la place que chaque objet y tient en rapport avec les autres éléments »; ou encore : « Chaque jardin est au centre d’un ensemble de relations : il n’imite ni ne copie la réalité, mais expose un monde et sa vision. » D’autre part, la « relation paysagère » s’intéresse à la relation tissée entre les hommes et leur environnement, laquelle est au fondement de l’ontologie double et paradoxale du paysage, entre sujet et objet, à la fois représentation constituée des données transmises par les sens, la mémoire et la culture et somme de ses réalités matérielles.

L’ontologie relationnelle qui marque aujourd’hui les études sur le paysage trouve une résonance forte dans les textes de penseurs influents travaillant sur et dans les jardins. Ainsi, les historiens des jardins Monique Mosser et Hervé Brunon (2007) ont développé l’idée du jardin comme « mésocosme » (lieu intermédiaire entre le macrocosme et le microcosme), laquelle trouve sa contrepartie dans la notion de « jardin planétaire » proposée par le paysagiste Gilles Clément (1999). Dans les deux cas, le jardin est compris comme ce morceau de sol où s’inscrit « la relation des hommes à la totalité de l’univers », où « se matérialise le contact de l’intelligible et du sensible », où s’opère « une fusion du sujet et de l’objet ». Dans les deux cas, c’est la renégociation du rapport de l’homme occidental à la nature, la remise en cause des concepts séparés de nature et de culture qui sont en jeu, à l’ère de l’anthropocène. Cette séparation, qu’a bien étudiée Philippe Descola dans Par-delà nature et culture (2005), se serait exprimée dans la culture occidentale par la mise à distance entre l’homme et le paysage (grâce notamment à l’invention de la perspective) ou encore le triomphe de l’homme sur la nature au sein du jardin.

L’intermédialité appliquée au jardin pourrait tenter de prendre en charge l’histoire de telles constructions et notamment de la distanciation / objectivation qui se sont progressivement et diversement instaurées entre l’homme et son milieu. Cette histoire, d’ailleurs, n’a pas toujours été conflictuelle. Hervé Brunon (2015) l’a récemment rappelé en proposant une « archéologie de la relation jardinière » qui aurait pour objectif de repérer et d’étudier les épisodes d’« amitiés respectueuses » tissées entre l’homme et les plantes, les rochers, le ciel et la terre. Les lettres de Pétrarque sur sa retraite du Vaucluse ou les récits d’Henry David Thoreau sur l’expérience d’autarcie qu’il avait tentée dans les bois de la Nouvelle-Angleterre nous rappellent qu’elles ont été et sont toujours possibles. Le jardin signalerait ainsi ce lieu de bienveillance réciproque entre l’homme et la nature commun aux grands mythes jardiniers (Éden, Arcadie, Hespérides, etc.) mais qu’Aristote déjà avait voulu écarter : « il ne peut y avoir d’amitié envers les objets inanimés, ni de rapport de justice, et il n’y en a pas non plus envers un cheval ou un bœuf, ni envers un esclave en tant qu’esclave » (L’Éthique à Nicomaque, Livre VIII).

Les civilisations non occidentales offrent des modèles relationnels profondément différents à l’égard des non-humains. Il est d’ailleurs symptomatique que ce soit au contact des cultures non-occidentales que se nourrissent les chercheurs occidentaux attentifs aux « modes d’identification » de l’homme à la nature ou aux représentations / constructions qui en sont les fruits. Dans son article, Hervé Brunon consacre ainsi un long paragraphe à la Chine ancienne, où l’humain et son lieu (notamment le jardin) apparaissent indissociables. Philippe Descola a bâti son œuvre à partir de sa rencontre avec les Indiens Achuar d’Amazonie et, à leur contact, a été à même de repenser le paysage à partir de l’idée de « transfiguration » in visu ou in situ. De même, les concepts de médiance ou la réactivation de la « mésologie » par Augustin Berque (1990; 2016) trouvent leur origine dans sa formation d’orientaliste. Par exemple, à l’époque Heian au Japon (794-1185), « dresser les pierres » signifiait « faire un jardin ». Il ne s’agit pas seulement pour celui qui aménage le jardin de disposer harmonieusement des pierres choisies. La pierre elle-même est douée d’intentionnalité. La pierre « veut » devenir œuvre. Le lieu de l’œuvre (le jardin) est ainsi un lieu « à l’œuvre », un lieu « en perpétuelle genèse de ce qu’il n’est pas encore et demain ne sera plus » et où l’homme est capable d’écouter et de sentir le langage des pierres et de la nature. Là où l’esthétique relationnelle telle qu’elle est définie par un Nicolas Bourriaud (1998) pour l’art contemporain ou bien l’intermédialité proposent de penser la relation entre les humains (entre l’artiste, ses œuvres et son public) ou entre les médias, c’est également la relation (jardinière) entre humains et non-humains (d’un côté commanditaires, visiteurs, jardiniers, de l’autre plantes, animaux ou encore rochers) qu’il s’agirait de repenser, à l’aune de travaux qui présentent le jardin comme le laboratoire d’une ontologie relationnelle, comme un « jardin planétaire », où le jardinier est cocréateur avec la nature, où l’on « pense et sent[…] avec la terre », comme l’indique Arturo Escobar dans son ouvrage récent sur « l’écologie au-delà de l’Occident » (2018). 

Ce numéro d’Intermédialités réunira des textes qui proposent des réflexions critiques sur les relations intermédiatiques au sein du jardin, et la manière dont celles-ci éclairent, voire définissent, les relations entre l’homme (ou la femme) et le jardin.

Les questions abordées s’appuieront sur l’analyse précise de jardins, réels ou non, de tous lieux et de toutes époques et à partir de méthodologies variées. Un intérêt particulier sera porté aux cultures non occidentales et aux modes de relations qu’elles construisent au sein des jardins. À titre indicatif, les textes pourraient être centrés sur l’un ou plusieurs des questions et thèmes suivants, ou les aborder partiellement :

  • Les rapports entre les arts au sein du jardin;
  • La formation multidisciplinaire du jardinier-paysagiste et ses conséquences;
  • Le rôle joué par les arts (peinture, sculpture, architecture, etc.) dans l’historiographie des jardins en Occident et dans le reste du monde;
  • L’apport des approches postcoloniales à l’étude des relations intermédiatiques dans les jardins — mais aussi des études sur les femmes et les jardins et les études de genre plus généralement (on peut citer ainsi l’ouvrage de Lisa L. Moore, Sister Arts: The Erotics of Lesbian Landscapes);
  • La révision de certaines idées concernant les rapports nature / culture dans l’historiographie d’un jardin (comme, par exemple, dans l’ouvrage de Gregory Quenet sur Versailles);
  • La place de l’histoire et de la théorie des jardins au sein des sciences humaines;
  • Comment l’intermédialité peut contribuer à la théorisation du jardin (et vice-versa);
  • En quoi les relations intermédiales et interhumaines au sein du jardin reflètent les structures d’organisation (sociales, politiques) d’une société donnée;
  • Les « amitiés respectueuses » (selon H. Brunon) au sein du jardin;
  • L’intentionnalité des existants non humains au sein du jardin.

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Date de soumission des propositions : 1er mai 2019

Annonce des résultats de la sélection des propositions : 15 mai 2019

Soumission des textes complets aux fins d’évaluation : 15 novembre 2019

Publication des textes retenus par le comité de rédaction : automne 2020

 

Intermédialités est une revue scientifique biannuelle qui publie en français et en anglais des articles évalués de façon anonyme par les pairs.

Les propositions de contribution (700 mots max.) pourront être écrites en anglais ou en français.

Elles devront être envoyées à l’adresse suivante :

Denis Ribouillault : denis.ribouillault@umontreal.ca

Les articles définitifs devront avoisiner les 6 000 mots (40 000 caractères espaces compris) et pourront comporter des illustrations (sonores, visuelles, fixes ou animées) dont l’auteur·e de l’article aura pris soin de demander les droits de publication.

Il est demandé aux auteur·e·s d’adopter les normes du protocole de rédaction de la revue disponible à l’adresse suivante :

[FR] http://cri.histart.umontreal.ca/cri/fr/intermedialites/protocole-de-redaction.pdf

[EN] http://cri.histart.umontreal.ca/cri/fr/intermedialites/submission-guidelines.pdf

Pour de plus amples informations sur la revue, consultez les numéros accessibles en ligne sur la plateforme Érudit: http://www.erudit.org/fr/revues/im/

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Bibliographie

Berque, Augustin « Dresser les pierres, ou le lieu de l’œuvre », Communications, n° 64, 1997, p. 211‒219, www.persee.fr/doc/comm_0588-8018_1997_num_64_1_1980 (consulté le 17 janvier 2019).

Berque, Augustin, Médiance, de milieux en paysages, [1990], Paris, Belin/Reclus, 2000.

Berque, Augustin, « La relation perceptive en mésologie : du cercle fonctionnel d’Uexküll à la trajection paysagère », Revue du MAUSS, vol. 47, n° 1, Paris, La Découverte, 2016, p. 87‒104, Doi : 10.3917/rdm.047.0087, www.cairn.info/revue-du-mauss-2016-1-page-87.htm?try_download=1 (consulté le 17 janvier 2019).

Besse, Jean-Marc, Le goût du monde. Exercices de paysage, Arles, Acte Sud, 2009. 

Bourriaud, Nicolas, Esthétique relationnelle, Les presses du réel, Paris, 1998.

Brunon, Hervé et Mosser, Monique, « L’enclos comme parcelle et totalité du monde : pour une approche holistique de l’art des jardins », Ligeia. Dossiers sur l’Art, n° 73‒76, janvier‒juin 2007, dossier Art et espace, p. 59‒75, www.cairn.info/revue-ligeia-2007-1-page-59.htm?contenu=resume (consulté le 17 janvier 2019).

Brunon, Hervé, « Amitiés respectueuses. Pour une archéologie de la relation jardinière », Jardins, n° 6, « Le soin », 2015, p. 19‒38.

Brunon, Hervé et Ribouillault, Denis, « Ut pictura hortus », De la peinture au jardin, Hervé Brunon et Denis Ribouillault (dir.), Florence, Leo S. Olschki, 2016, p. 1‒26.

Clément, Gilles, « De l’animisme archaïque à l’animisme écologique. La place du jardinier », dans Hervé Brunon (dir.), Le Jardin, notre double. Sagesse et déraison, Paris, Autrement, 1999, p. 219‒230.

Clément, Gilles, Le Jardin planétaire. Réconcilier l’homme et la nature, Paris, Albin Michel, 1999. 

Descola, Philippe, Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, 2005.

Elkins, James, « On the Conceptual Analysis of Gardens », The Journal of Garden History, vol. 13, n° 4, 1993, p. 189‒198, www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/01445170.1993.10412487 (consulté le 17 janvier 2019).  

Escobar, Arturo, Sentir-penser avec la Terre. L’écologie au-delà de l’Occident, Paris, Seuil, 2018.

Ferrari, G. R. F., « The Meaninglessness of Gardens », The Journal of Aesthetics and Art Criticism, vol. LXVIII, n° 1, hiver 2010, p. 33‒45 https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/j.1540-6245.2009.01390.x(consulté le 17 janvier 2019).

Harrison, Robert, Jardins. Réflexions sur la condition humaine, trad. Florence Naugrette, Paris, Le Pommier, 2007.

Hunt, John Dixon, Greater Perfections: The Practice of Garden Theory, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 2000.

Jakob, Michael, Le jardin et les arts. Les enjeux de la représentation, Gollion, Infolio éditions, 2009.

Mariniello, Silvestra, « Commencements », Intermédialités, n° 1, 2003, p. 47‒62, www.erudit.org/fr/revues/im/2003-n1-im1814473/1005444ar/ (consulté le 17 janvier 2019).

Mariniello, Silvestra, « L’intermédialité : un concept polymorphe », in Célia Vieira et Isabel Rio Novo (dir.), Intermedia. Études en intermédialité, Paris, L’Harmattan, 2010, p. 11‒29.

Méchoulan, Éric, « Intermédialités : le temps des illusions perdues », Intermédialités,n° 1, 2003, p. 9-27, www.erudit.org/fr/revues/im/2003-n1-im1814473/1005442ar/ (consulté le 17 janvier 2019).

Moore, Lisa L., Sister Arts: The Erotics of Lesbian Landscapes, Minneapolis: University of Minnesota Press, 2011.

Mosser, Monique, « La réunion des arts est dans le jardin », in Le Progrès des Arts réunis 1763‒1815. Mythe culturel, des origines de la Révolution à la fin de l’Empire ?, Daniel Rabreau et Bruno Tollon (dir.), Bordeaux, William Blake &Co., 1992, p. 171‒185.

Müller, Jürgen E., « Vers l’intermédialité. Histoires, positions et options d’un axe de pertinence », MédiaMorphoses, n° 16, 2006, p. 99‒110, http://documents.irevues.inist.fr/handle/2042/23499 (consulté le 17 janvier 2019).

Nys, Philippe, Le jardin exploré. Une herméneutique du lieu, Besançon, Les éditions de l’imprimeur, 1999.

Nys, Philippe, « Modelages », Canadian Aesthetics Journal, vol. 6, 2001 www.uqtr.ca/AE/Vol_6/Manon/nys.html (consulté le 17 janvier 2019).

Quenet, Grégory, Versailles, une histoire naturelle, Paris, La Découverte, 2015.

Ribouillault, Denis, « De la peinture au jardin (en passant par la poésie) : la vallée Giulia à Rome, de Michel-Ange à Poussin », in De la peinture au jardin, Hervé Brunon et Denis Ribouillault (dir.), Florence, Leo S. Olschki, 2016, p. 43‒92.

Venturi Ferriolo, Massimo, « Jardins, nouveaux paysages : la puissance du regard », Neo-Landscape, Évora, Université d’Évora; Tipografia Peres, 2006, p. 81‒86; transcription consultable en ligne, www.chaia.uevora.pt/pdf/neo_landscape.pdf(consulté le 17 janvier 2019).

Source: Fabula

Appel à communications : L'image dans le livre : cadre, cadrage
Posted: Sunday, February 10, 2019 - 15:15

Colloque international organisé à l’Université Jean Moulin-Lyon 3

23-24 janvier 2020

Dans une première perspective, nous voudrions interroger les régimes de points de vue retenus spécifiquement par les illustrations d’Ancien Régime, au sein des éditions illustrées, pour mettre en images les textes. Il s’agira d’étudier ce que les choix de cadrage traduisent des lectures opérées par les artistes, ce qu’ils isolent, prélèvent, découpent et reconfigurent, ce qu’ils éclairent ou écartent, ce qu’ils retiennent dans les bordures de leurs images pour en intensifier la visibilité et ce qu’ils repoussent hors de leurs limites. Décision d’une lecture contraignant la nôtre, le cadrage construit la représentation et fixe l’impératif de son ordre compositionnel : il dépend donc d’une intention de sens plus ou moins soumise au texte, plus ou moins affranchie de lui, et régie par de multiples motivations ; esthétiques, idéologiques....

Mais nous souhaiterions aussi examiner la manière dont le cadrage des gravures peut être le symptôme d’une histoire du regard, en examinant notamment l’importance pour le livre illustré de ses modèles, picturaux, architecturaux…, auxquels les dessinateurs et les graveurs se sont conformés, fidèlement ou non. L’on sait comment, par exemple, les frontispices ont, sur la période qui nous occupe, emprunté tout à la fois à des référents architecturaux (portiques, arcs de triomphe…), favorisant une parcellisation et un cloisonnement des images dans la gravure, et aux canons picturaux, agrandissant, déployant à l’inverse l’espace de visibilité et y relativisant la place de l’écriture.

Cette approche de l’optique ou des optiques de l’image, qui dépendent, éventuellement, de paradigmes extérieurs et qui coordonnent, selon leurs logiques propres, la mise en lumière des textes, ou de certains de leurs aspects, ne doit pas, en outre, être coupé d’un questionnement sur les techniques. Techniques du dessin et de la gravure en premier lieu qui, en lien avec celle de l’imprimeur, en raison des contraintes et des possibilités qu’offrent ou que n’offrent pas les matériaux, déterminent les partis pris et les gestes esthétiques : la taille de l’image, la qualité des traits et de l’impression ne sont, entre autres, pas indifférentes aux opérations de cadrage et à leurs résultats. Économie technique du livre ensuite, dans lequel les illustrations prennent place. Le cadre de l’image concerne ainsi leurs emplacements dans le dispositif plastique de la page d’abord et du livre édité, plus globalement. Sertie dans le livre, le débordant au contraire jusqu’à pouvoir par exemple se déplier, l’image cherche sa place, l’impose ou se la voit imposée selon les textes, selon les capacités techniques coordonnées aux stratégies éditoriales dans lesquels elle s’inscrit.

Sur ce plan, on s’intéressera encore aux montages rythmiques des livres illustrés : avec quelle régularité les images reviennent-elles, autrement dit comment scandent-elles le texte, aménageant en lui autant de pauses, de suspensions graphiques et herméneutiques, mais marquant aussi en lui, à chacun de ses arrêts, les étapes d’autres lectures, différentes voire amovibles, et d’autres parcours de lisibilité ?

On retiendra encore le cadre dans sa forme concrète, au caractère ornemental variable. Circonscrivant le territoire de l’image, le cadre renforce l’angle visuel de l’image et contribue à son orientation, mais il définit également le type de relations graphiques que l’image entretient avec son environnement : blancs du papier, bords et centre de la page, blocs de textes en vis-à-vis (eux-mêmes cadrés) ou dans sa périphérie, objet-livre…

On pensera enfin à retenir la présence, dans les images elles-mêmes, de phénomènes de surcadrage pour comprendre ce qu’ils disent du point de vue de l’image sur les textes et de l’image sur ses modalités de représentation et de figurabilité à l’intérieur de l’espace-livre, et peut-être parfois en tension avec lui.

Les propositions de communication (titre et résumé) accompagnées d’une brève notice bio-bibliographique sont à adresser conjointement avant le 1ermai à Maxime Cartron (maxime.cartron@univ-lyon3.fr) et Olivier Leplatre (olivier.leplatre@univ-lyon3.fr).

Source: Fabula

CfP: Joint 66th Society for French Historical Studies Conference and 22nd George Rudé Seminar in French History and Civilisation
Posted: Sunday, February 10, 2019 - 14:41

7-10 July 2020, Auckland, NZ.

 

‘France and Beyond: the Global World of ‘Ngāti Wīwī’.

[Tribe ‘Oui Oui’ was the local name for the French in nineteenth-century NZ.]

 

In July 2020 to a theme of ‘France and Beyond’, the first ever joint meeting of the George Rudé Seminar and the Society for French Historical Studies Conference will be held in Auckland on the two campuses of the University of Auckland and Massey University, Albany.  This special conference marks a departure from the norms of both societies while preserving and promoting the atmosphere and the intimacy of intellectual exchange nurtured and valued by both.  It brings closer together chercheurs and scholars of French History, and welcomes those members of the wider global fraternity of French Historians to ally themselves to their colleagues in Auckland.  Leading scholars from the US, UK and Europe will be keynote guests, and many American and international colleagues have already signalled their intention to attend.

 

The organisers invite the submission of panels, roundtables, and individual papers (papers should be fifteen to twenty minutes) on any aspect of French History, Medieval to Contemporary.  Areas of traditional French historical research will be featured alongside popular themes: Citizenship in the Medieval and Early Modern European world; the Revolutionary period and its environmental impact in the wider Atlantic world; and changing approaches to French or Franco-British History in the NZ/Australasian and Pacific region – in Océanie. 

 

Please submit proposals of 300 words per speaker and a biographical profile of 100 words.  Panels will of course be welcome if the panellists are all committed to coming to NZ, but due to the distance involved, it is expected that submissions will be mainly made up of individual papers (which the organisers will assemble into panels by subject or theme).  Comment will be by the audience, and we would welcome volunteers who would be willing and able to chair sessions.  This is a preliminary call for papers preparing scholars for this meeting, and to give those who will need to travel, time to organise their projects and papers for Auckland next year.  There will be a further official call for papers in May 2019 and the deadline for proposals is 1 October 2019.

 

Please allow us to remind you that participants from North America must be members in good standing of the Society for French Historical Studies.  Other scholars are warmly invited to join the Society, as well, although there is no obligation to do so.

 

For any other questions, information on travel and accommodation (that will continue to appear across 2019) do not hesitate to consult the site, France and Beyond;

 

http://www.massey.ac.nz/massey/learning/departments/school-of-humanities/events/france-and-beyond/france-and-beyond_home.cfm

 

or contact one of;

 

Tracy Adams, Co-President               t.adams@auckland.ac.nz

Kirsty Carpenter, Co-President          K.Carpenter@massey.ac.nz

Joe Zizek, Treasurer                           j.zizek@auckland.ac.nz

 

 

CfP: 2020 MLA Convention in Seattle, LLC Seventeenth-Century French
Posted: Sunday, February 10, 2019 - 14:31

9-12 January 2020

 

Guaranteed Sessions:

 

Theory’s Seventeenth Century

Reassessing the central role of seventeenth-century French texts and contexts in twentieth-century theory. How have theorists (mis-)read the seventeenth century? How can current dix-septiémiste work shed new light on the theory canon? 300-word abstracts to Ellen Welch (erwelch@email.unc.edu) by 15 March 2019.

 

The Discourses of Luxury in 17th-Century France

Intersection of politics, myth-making, and aesthetics in development of luxury; its impact on social culture, artistic practices, and national identity forging process; place of 17th century in emerging field of luxury studies. 300-word abstracts to Sylvaine Guyot (guyot@fas.harvard.edu) by 15 March 2019.

Non-Guaranteed Sessions: 

(subject to approval by the MLA program committee once the panelists are chosen)

 

Troubles et Tourbillons: Toward a Materialist Poetics of Turbulence in the 17th Century

Disturbance, broadly construed: vortex, squall, drift, entropy, noise. Relation of natural philosophical principles of scattering, flux, or disarray to early modern poiesis. 250-word abstracts to Jeffrey N. Peters (jnp@uky.edu) by 15 March 2019.

 

Print and Digital Interfaces in Early Modern Literature

Role of interface (layout, multimedia, reference mechanisms: links, notes) in print and digital editions of early modern works. 200-word abstracts to Christophe Schuwey (christophe.schuwey@univ-ubs.fr) and Geoffrey Turnovsky (gt2@uw.edu) by 15 March 2019.

 

CfP: The Baroque Actor: historical enquiry and contemporary practices
Posted: Sunday, February 10, 2019 - 14:29

Canadian Association for Italian Studies

Convegno annuale  / Annual Conference / Congrès annuel

Orvieto 2019

 

 Call for Papers (Session) 

This call for papers invites abstracts from scholars and practitioners interested in exploring issues around acting and actors of the Baroque period. We understand “actor” in its wider meaning, to include performers of commedia dell’arte, opera and dance. We are looking for proposals not only from scholars of historical figures or performance practices, but also from practitioners invested in exploring and reviving the acting practices of the Seicento. A major goal of this panel is to encourage dialogue between researchers and practitioners.  Preference will be given to papers focusing on Italian actors and practices, but as the Baroque era is characterized by the intense circulations of Italian performers throughout Europe, we will take into consideration proposals covering other geographical areas, if there is an Italian connection. Papers can be presented in Italian, French or English.

Please email your abstract (max 250 words) and your bio (max 50 words) in Italian, French or English to Guillaume Bernardi (gber@yorku.ca)  by the deadline of February 28, 2019.

New Publications

Bulletin de la Société internationale des amis de Montaigne : Montaigne outre-Manche
Posted: 17 May 2022 - 09:27

Bulletin de la Société internationale des amis de Montaigne : "Montaigne outre-Manche".
2022 – 1, n° 74

Directeur d'ouvrage: O'Brien (John)
Coordinateur d'ouvrage: Guerrier (Olivier)

Le Bulletin paraît deux fois par an et propose alternativement des numéros spéciaux (actes de colloque, contributions sur un thème spécifique) et des livraisons "généralistes" qui accueillent les participations individuelles autour du texte des Essais.

Nombre de pages: 237
Parution: 30/03/2022
ISBN: 978-2-406-12974-5
ISSN: 2119-9434

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Madame de Pringy, Les differens caracteres des femmes du siecle avec La description de l'amour propre - éd. Venesoen (Constant)
Posted: 17 May 2022 - 09:17

Madame de Pringy, Les differens caracteres des femmes du siecle avec La description de l'amour propre (édition de 1694),  éd. Venesoen (Constant), Paris, Classiques Garnier, (2002) 2022.

Au cœur de la querelle des Anciens et des Modernes, Madame de Pringy fait œuvre de moraliste et analyse plusieurs types de femmes, toutes coupables, selon elle, d'amour-propre. Ce traité, d’une valeur sociologique indéniable, rétablit une vue plus équilibrée sur le bouillonnement social de la fin du xviie siècle.

Nombre de pages: 172
Parution: 11/05/2022
Réimpression de l’édition de: 2002
Collection: Textes de la Renaissance, n° 58
ISBN: 978-2-406-13155-7
ISSN: 1262-2842
DOI: 10.15122/isbn.978-2-37312-433-0

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Barthélemy Christophe Fagan, Théâtre français - éd. Vickermann-Ribémont (Gabriele)
Posted: 17 May 2022 - 09:14

Barthélemy Christophe Fagan, Théâtre français , éd. Vickermann-Ribémont (Gabriele), Paris, Classiques Garnier, 2022.

Le Théâtre français de Barthélemy Christophe Fagan permet une plongée dans la fabrique de la Comédie-Française des décennies 1730 et 1740. Il réunit pour la première fois l’intégralité des comédies destinées à la scène française, avec des annotations, introductions historiques et variantes.

Parution: 11/05/2022
Collection: Bibliothèque du théâtre français, n° 86
ISBN: 978-2-406-12250-0
ISSN: 2109-7577
DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-12252-4

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Charles Sorel, L’Ingratitude punie - éd. Leopizzi (Marcella), Roux (Olivier)
Posted: 17 May 2022 - 09:12

Charles Sorel, L’Ingratitude punie. Histoire cyprienne où l’on voit les aventures d’Orphize,   éd. Leopizzi (Marcella), Roux (Olivier), Paris, Classiques Garnier, 2022.

 

1626. Charles Sorel publie L’Orphize de Chrysante, un simple roman d’aventures sentimentales… du moins pour un lecteur un peu rapide. En effet, sous cette apparence anodine se cache un récit ironique tant sur le fond (discours libertin) que sur la forme (ironie envers les lieux communs mis en œuvre).

Nombre de pages: 659
Parution: 11/05/2022
Collection: Bibliothèque du xviie siècle, n° 44
Série: Romans, contes et nouvelles, n° 4
ISBN: 978-2-406-12564-8
ISSN: 2105-9527
DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-12566-2

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Henri Duquesne et François Leguat, Voyage et aventures en deux îles désertes des Indes orientales - éd. Carile (Paolo), Racault (Jean-Michel)
Posted: 17 May 2022 - 09:09

Henri Duquesne et François Leguat, Voyage et aventures en deux îles désertes des Indes orientales suivi de Recueil de quelques mémoires pour l’établissement de l’île d’Éden, éd. Carile (Paolo), Racault (Jean-Michel), Paris, Classiques Garnier, 2022.

 

Abondamment illustré, le Voyage de François Leguat (1707) relate les extraordinaires aventures d’un huguenot français envoyé sur une île déserte de l’océan Indien pour y préparer l’installation d’une république idéale protestante imaginée par Henri Duquesne (1689), fils du célèbre amiral de Louis XIV.

Nombre de pages: 488
Parution: 11/05/2022
Collection: Géographies du monde, n° 33
ISBN: 978-2-406-12677-5
ISSN: 1279-8428
DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-12679-9

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