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Calls for Papers and Contributions

Appel à communications : Les idées linguistiques des moralistes
Posted: Friday, February 15, 2019 - 11:10

5-6 décembre 2019, Université Lyon 3

Les auteurs que nous appelons « moralistes », du xvie siècle au xviiie siècle, s’intéressent prioritairement aux « usages », comme l’indique explicitement le titre du chapitre XIV des Caractères. Il était donc sans doute inévitable qu’ils fissent une place aux usages proprement linguistiques dans leurs observations. Des mœurs à la langue, il n’y a qu’un pas : le mot usage joue un rôle capital dans le métalangage et les conceptions théoriques de Vaugelas et des autres remarqueurs[1]. On sait que parfois, ce sont les mêmes auteurs qui glissent sans solution de continuité de l’analyse morale à l’analyse linguistique : l’abbé de Bellegarde incarne exemplairement cette porosité des domaines d’étude. On sait aussi que sans cesse, sous la plume des plus grands moralistes, l’observation de la « langue » abstraite ou de la « parole » réalisée, pour parler comme Saussure, joue un rôle structurant, comme simple comparant ou bien comme sujet d’observation effectivement ciblé. Ainsi, Pibrac règle les mœurs en corrigeant les discours (quatrain 5) et décrit les liens entre « le parler bref » et la vérité (quatrain 74) ; La Rochefoucauld s’interroge sur les moyens de l’éloquence (M 249) et fait brièvement allusion aux accents qui imprègnent la prononciation des locuteurs régionaux (M 342) ; Pascal s’interroge avec passion sur la double interprétation possible, « littérale » et « spirituelle », des mots employés dans l’Écriture, fondant ainsi la pratique de l’exégèse ou la lecture « figurative » sur un constat premier de polysémie du signe (Pensées, fr. Le Guern 236) ; cette même notion de polysémie sert de point de départ explicite à la réflexion de Jacques Esprit sur « la débonnaireté » (La Fausseté des vertus humaines, I, 9) ; La Bruyère transpose une analyse de la Grammaire générale et raisonnée de Port-Royal (Les Caractères, XI, 58) et multiplie les détails concrets et suggestifs sur la façon dont s’expriment ses personnages, en malmenant tel ou tel aspect du bon usage, en adoptant tel ou tel tic stylistique…

Les points de rencontre entre analyse morale et analyse linguistique, à bien y regarder, ne manquent pas. La question complexe et nuancée de la norme à (r)établir ne peut se réduire aux oppositions sommaires entre une approche descriptive (le « linguiste » ou le « moraliste ») et une approche normative (le « grammairien » ou le « moralisateur »), car les mentalités de l’âge classique ne songent nullement à dissocier ces perspectives[2]. Des bizarreries syntaxiques que traque Vaugelas aux monstres déconcertants qu’offre en spectacle La Bruyère, on peut déceler la même attitude, à la fois perplexe et amusée[3].

Après tout, Antoine Favre, le propre père de Vaugelas n’était-il pas lui-même un moraliste de premier ordre, dont les quatrains édifiants ont souvent été associés à ceux, plus célèbres, de Pibrac ? Observer comment les gens vivent et pensent, n’est-ce pas aussi, ou d’abord, observer comment ils parlent ? L’historien de la langue ne peut-il donc glaner ponctuellement, dans les ouvrages moraux, de précieuses indications sur les variations internes au français classique ? Est-ce vraiment un hasard si les moralistes et les remarqueurs partagent la même pratique de la « pièce détachée », comme pour saisir l’éclatement et la mouvance du référent dont ils traitent ? Est-ce encore un hasard si, en retour, ils partagent souvent le même discrédit aux yeux des garants autoproclamés des « systèmes » de pensée, dans le cadre de ce long « procès » dont Corrado Rosso a dressé l’historique[4] ?

Quelques travaux ont d’ores et déjà été conduits dans cette direction, mais ils restent relativement isolés. On a par exemple montré quelle attention La Bruyère accorde aux « phrases toutes faites »[5] ou aux « maladies de la parole »[6], quels contrastes il souligne entre l’oral et l’écrit[7], quelles questions de syntaxe ou de morphologie il traite ponctuellement[8]… On a comparé plus d’une fois les vues de La Rochefoucauld aux méthodes du lexicographe, fût-ce pour mettre en évidence les contrastes[9] ; on a souligné le curieux décalage, voire l’inversion complète, qu’il décèle entre le signifié codé en langue de certains mots et l’emploi effectif qu’on en fait[10]…  Mais il reste sans doute beaucoup à faire, sur ces mêmes auteurs ou sur d’autres, y compris les minores.

Conjoindre les méthodes respectives des critiques littéraires et des historiens des idées linguistiques ne va pourtant pas de soi. S’il est d’usage de commenter amplement l’écriture des moralistes, on songe moins spontanément à s’interroger sur leurs propres commentaires métalinguistiques. Les travaux sur les moralistes classiques qui accordent une réelle importance aux questions proprement linguistiques ne donnent donc encore qu’un aperçu du vaste champ de recherche qui s’ouvre ainsi. Ce colloque, où littéraires et grammairiens pourraient utilement échanger leurs vues respectives, sera ainsi l’occasion de combler une lacune et de faire le point sur une préoccupation majeure de l’âge classique. Car cette période pénétrante entre toutes explore avec la même fascination inquiète et la même étrange précision les ressorts mystérieux de l’inconscient et les structures insoupçonnées mais cohérentes de la langue. Cela n’interdit pas d’élargir éventuellement la perspective à des auteurs plus tardifs comme Joubert ou Cioran.

Modalités de soumission

Les projets de communications (une ou deux pages, références bibliographiques comprises) doivent être envoyés sous la forme d’un fichier de traitement de texte, avant le 15 juillet 2019, à l’adresse suivante : eric.tourrette@univ-lyon3.fr

Mettre en objet du courriel la mention « Colloque moralistes » ; préciser dans le message le statut professionnel et le lieu d’enseignement et de recherche.

 

 

[1] Voir  notamment Wendy Ayres-Bennett, Vaugelas and the development of the French language, Londres, The Modern Humanities Research Association, 1987 ; Gilles Declercq, « Usage et Bel Usage : L’éloge de la langue dans Les Entretiens d’Ariste et d’Eugène du Père Bouhours », Littératures classiques, n° 28, 1996, pp. 113-136 ; Wendy Ayres-Bennett et Magali Seijido, Remarques et observations sur la langue française : Histoire et évolution d’un genre, Paris, Classiques Garnier, 2011 ; Wendy Ayres-Bennett et Magali Seijido (dir.), Bon Usage et variation sociolinguistique : Perspectives diachroniques et traditions nationales, Lyon, ENS Éditions, 2013.

[2] Voir notamment André Martinet, Éléments de linguistique générale, Paris, Armand Colin, 1970, pp. 6-7 ; Pierre Dumonceaux, « Le bon usage est-il une norme ? », Textes et langages, n° 12, 1986, pp. 35-40 ; Gilles Siouffi, « La norme lexicale dans les Remarques sur la langue française de Vaugelas », dans Gilles Siouffi et Agnès Steuckardt (dir.), La Norme lexicale, Montpellier, Dipralang, 2001, pp. 57-85 ; Laurence Giavarini (dir.), Pouvoir des formes, écriture des normes : Brièveté et écriture (Moyen Âge / Temps modernes), Dijon, Éditions Universitaires de Dijon, 2017.

[3] Voir Éric Tourrette, « Moralistes et remarqueurs », Studi francesi, n° 175, 2015, pp. 22-34.

[4] Voir Corrado Rosso, Procès à La Rochefoucauld et à la maxime, Pise, Goliardica, 1986.

[5] Voir Barbara R. Woshinsky, « Shattered speech : La Bruyère, “De la Cour”, 81 », Papers on French Seventeenth Century Literature, n° 15, 1981, pp. 211-226.

[6] Voir Michael Moriarty, « La parole dans Les Caractères », Cahiers de l'Association Internationale des Études Françaises, n° 44, mai 1992, pp. 277-290.

[7] Voir Gilles Siouffi, « Parler, écrire : La Bruyère analyste d’une disproportion », dans Jean Dagen, Élisabeth Bourguinat et Marc Escola (dir.), La Bruyère : Le Métier du moraliste, Paris, Champion, 2001, pp. 59-69.

[8] Voir Éric Tourrette, « La Bruyère grammairien », Thélème, n° 26, 2011, pp. 285-309.

[9] Voir notamment Jean-Pierre Beaujot, « Le travail de la définition dans quelques maximes de La Rochefoucauld », dans Jean Lafond (dir.), Les Formes brèves de la prose et le discours discontinu, Paris, Vrin, 1984, pp. 95-100 ; Maria Teresa Biason, La Massima o il « saper dire », Palerme, Sellerio, 1990, p. 84 ; Françoise Jaouën, De l’Art de plaire en petits morceaux : Pascal, La Rochefoucauld, La Bruyère, Saint-Denis, Presses Universitaires de Vincennes, 1996, p. 100 ; Charlotte Schapira, La Maxime et le discours d’autorité, Paris, SEDES, 1997, pp. 91-99.

[10] Voir notamment Vivien Thweatt, La Rochefoucauld and the seventeenth-century concept of the self, Genève, Droz, 1980, p. 18 ; Jean Lafond, La Rochefoucauld : Augustinisme et littérature, 3e éd., Paris, Klincksieck, 1986, p. 73 ; Pierre Campion, Lectures de La Rochefoucauld, Rennes, P.U.R., 1998, p. 43 ; Bérengère Parmentier, Le Siècle des moralistes, Paris, Seuil, coll. « Points », 2000, pp. 80-81.

Source: Fabula

Appel à communication : « L’utérus : de l’organe aux discours »
Posted: Friday, February 15, 2019 - 11:08

Université Bretagne Sud, Lorient

les 10-11 octobre 2019

 

Organe mythique s’il en est, l’utérus est la somme et le condensé de l’appareil génital féminin. Longtemps creuset de la définition de la famille et de la filiation, il est un objet social qui interroge les mutations contemporaines de la société et les catégories identitaires. L’utérus demeure aussi un organe biologique, objet de toutes les attentions, celles des femmes, des hommes, des médecins, des philosophes, des artistes, etc. Organe féminin de la reproduction, il fait l’objet de silences, de discours mais aussi de fantasmes.

Aborder le corps, le statut de la femme ou celui de la famille par le biais d’un organe permet de renouveler les questionnements et d’ouvrir des pistes de lecture pluridisciplinaire. Les vieux débats que l’on croyait finis depuis les années 1970 sur la dénaturalisation des corps et la place des femmes dans la société ressurgissent avec force. Ces dernières années, en particulier autour de la loi sur le mariage pour tous, de nombreuses interrogations apparaissent, obligeant les chercheurs à renouveler leurs objets et à remettre sur le métier de nouveaux travaux. La publication en septembre 2018 de deux ouvrages médiatisés, l’un en histoire, Une histoire des sexualités dirigée par Sylvie Steinberg et l’autre en sociologie, La vie sexuelle en France de Janine Mossuz Lavau, a montré l’intérêt du public pour ces questions. Les discussions récentes autour du projet de loi sur la Procréation Médicalement Assistée, ou autour des lois légalisant ou restreignant l’avortement dans de nombreux pays (Pologne, Irlande, Argentine…), ont remis sur la place publique l’utérus et son potentiel de procréation. Au-delà des réflexions mises en avant sur la naturalité des familles ou sur leur caractère socialement construit, c’est bien d’un organe spécifique qu’on parle. De l’utérus que l’on brandit fièrement sous forme d’échographie à l’annonce d’une grossesse, à celui que l’on cache dans la littérature de jeunesse ou dans les encyclopédies pour enfants, de celui que l’on maltraite médicalement ou socialement à celui que l’on représente en vers, en prose ou en images, la relation métonymique semble s’imposer entre la femme et son organe reproducteur. L’utérus est toujours un centre d’intérêt et d’attention.

La lecture du corps féminin proposée ici est avant tout organique. Il s’agira de voir comment cet organe est perçu par les sociétés à des époques différentes, dans des œuvres référentielles ou fictionnelles, par les artistes ou les scientifiques, mais aussi de voir comment les textes de lois aujourd’hui régissent ces questions. Si les travaux sur le corps féminin sont nombreux – les analyses de genre n’y sont sans doute pas étrangères dans de nombreuses disciplines – le prisme spécifique de l’organe a été rarement choisi. Comment, selon les périodes, les cultures et surtout selon les disciplines, aborde-t-on cette profondeur des corps ? À l’heure où les techniques d’imagerie médicale permettent de scruter l’utérus et d’en connaître les pathologies et le fonctionnement, comment les sciences humaines et sociales, les sciences juridiques, les lettres et les arts conçoivent-ils cette intériorité, entre transparence et opacité, entre fonctionnalité et symbolique, entre vécu et imaginaire ? Que dit chaque spécialiste de cette partie cachée qui projette pourtant tellement au dehors de l’espace corporel ? Comment la littérature, les arts, les législations, la médecine etc. se sont-ils saisis de cet organe pour proposer souvent une lecture de la société ou d’un idéal ?

Le projet s’inscrit résolument dans une démarche pluridisciplinaire et est ouvert aux différentes sciences humaines et sociales, mais aussi aux sciences dites « dures ».

Axes de communication

Partant des différentes manières de faire référence à l’organe, il s’agit d’étudier les finalités des discours qui lui sont consacrés, en se demandant jusqu’à quel point l’approche organique ne conduit pas irrémédiablement à une lecture naturaliste et fonctionnelle. L’objectif de ce colloque est donc triple. 

Faire référence à l’utérus : un organe innommable ?

S’intéresser aux façons de faire référence à l’organe est un moyen essentiel de construire l’objet commun de recherche. Connaître les mots et les images des uns et des autres, parler une langue commune ou faire le constat de la différence projette déjà une manière de penser l’organique. Nommer, représenter, éluder, user de métaphores, d’analogies ou de métonymies… ces formes de référence pourront être abordées dans des corpus différents, pour des sociétés proches ou lointaines, dans le temps ou l’espace.

Discourir sur l’utérus : normer, pathologiser, sacraliser ?

Si les catégories de discours sont nombreuses (médical, artistique, biologique, littéraire, philosophique, juridique…), les finalités sont souvent proches : il s’agit d’encadrer l’organe, de le protéger, de le posséder, de le pathologiser pour mieux le contrôler ou de le sacraliser pour réduire le corps à sa fonctionnalité reproductive. Toutes ces formes et visées discursives pourront être abordées pour des périodes différentes, des cultures proches ou lointaines, sous forme d’études de cas ou au contraire avec des portées plus globales.

Penser l’organe en féministe : l’utérus, un cul-de-sac épistémologique ?

L’approche organique des corps réduit-elle l’individu à une forme de fonctionnalité, ici à la reproduction ? Au moins depuis le xixe s., la pensée féministe a tantôt pris en compte le corps féminin, tantôt s’en est libérée pour proposer une émancipation où la place du sujet est première. Peut-on penser un corps sans sexuation, sans sexualité, sans reproduction ? Les processus de subjectivation peuvent-ils se passer d’une certaine lecture organique des corps ? L’utérus est-il une pierre d’achoppement pour les pensées féministes ?

Ces axes privilégiés ne sont pas exclusifs, d’autres questionnements ou problématiques pourront être proposés.

*

Organisation du colloque

Le colloque se tiendra sur deux journées à l’Université Bretagne Sud à Lorient les 10 et 11 octobre 2019. Il sera organisé par sessions de communication de 20 à 30 minutes chacune. Un grand temps de discussion sera laissé libre après chaque session.

Une publication rapide des actes du colloque est prévue, les textes devront donc être rendus pour publication durant le 1er trimestre 2020.

Modalités de proposition des communications : 

Les propositions présenteront en une page maximum l’objet de la communication, en précisant l’axe dans lequel s’inscrira l’intervention. Elles feront apparaître les nom, prénom, appartenance institutionnelle et adresse mail du ou des communicant·e·s, ainsi que quelques éléments bibliographiques.

Elles sont à envoyer à Isabelle Durand (isabelle.durand@univ-ubs.fr), à Morgan Guyvarc’h (morgan.guyvarch@univ-ubs.fr), à Véronique Mehl (veronique.mehl@univ-ubs.fr) avant le 10 mars 2019.

Les autrices et les auteurs dont les communications seront acceptées seront averti·e·s par courriel début avril.

Appel à communications : L’envers du décor ? Représentations de la pauvreté en Europe à l’époque moderne
Posted: Friday, February 15, 2019 - 11:04

les 12 et 13 septembre 2019 à l’Université de Lausanne.

 

Depuis les années 1970, l’histoire de la pauvreté à l’époque moderne a suscité un certain nombre de travaux, ceux notamment des historiens Jean-Pierre Gutton, Arlette Farge, Olwen H. Hufton, Jacques Carré et Andrew Cunningham. Plusieurs études ont été publiées qui analysent le phénomène de la mendicité dans les villes, le vagabondage dans les campagnes, les petits métiers, la criminalité, les politiques caritatives sinon répressives menés par l’église et l’état. Ces recherches pluridisciplinaires ont amplement contribué à faire du thème de la pauvreté un objet historique en soi, signalant le lien entre instauration de politiques de lutte contre la misère et nouvelle façon de voir les pauvres dans les sociétés européennes. Si le sujet de la pauvreté est également au cœur de nombreux essais sur l’histoire des religions et de la littérature, l’image des plus démunis a en revanche moins retenu l’attention des historiens de l’art. Des travaux existent néanmoins. Plusieurs études sur l’art anglais et hollandais des XVIIe et XVIIIe siècles font ainsi la part belle au peuple d’en bas et à ses représentations (voir notamment John Barrell, Patricia Fumerton, Tom Nichols, Anne M. Scott…). Les écrits consacrés aux peintres « caravagesques » et aux Bamboccianti ont également attiré l’attention sur le thème de marginalité (voir par exemple F. Cappelletti, A. Lemoine (ed.), Les Bas-fonds du baroque : La Rome du vice et de la misère, 2014). Mais l’image et la place du pauvre dans les arts visuels demeure trop souvent encore dans l’angle mort de la réflexion sur l’histoire des représentations à l’époque moderne.

Co-organisé par les départements d’histoire de l’art de l’Université de Lausanne (UNIL) et Université de Genève (UNIGE), ce colloque international propose de conjuguer les regards des sciences humaines et sociales (histoire de l’art, littérature, histoire, sociologie, anthropologie etc.) afin d’approfondir cette problématique de recherche fondée sur l’image. En tirant parti des avancées récentes dans le domaine des études sur la peinture de genre, la peinture d’histoire, le paysage et les arts décoratifs, cette rencontre scientifique a pour objectif d’évaluer l’impact de cette production, d’analyser son iconographie et d’en cerner le sens, d’en préciser les débouchés, les discours et leurs enjeux (comiques, sentimentaux, économiques, religieux, politiques etc.) à la lumière d’éléments contextuels précis. Il s’agira aussi de mettre en lumière la variété des démarches artistiques, des supports employés et la complexité des circulations des œuvres.

Pour atteindre ces objectifs, nous proposons d’explorer plusieurs axes listés ci-dessous :

  • Image de la pauvreté urbaine et rurale (vagabonds, mendiants …)
  • Pauvreté et migration
  • Représentations de la charité chrétienne, étatique ou royale
  • Mise en scène de la pauvreté et de ses « vertus »
  • Pauvreté, crime et délit
  • Les images de la pauvreté comme genre artistique (bambochades, scènes de tavernes, etc.)
  • Portrait du pauvre
  • Pauvreté et petits métiers (métiers ambulants, paysans, …)
  • Pauvreté et maladie
  • Pauvreté et rire
  • Pauvreté et politique (révoltes et révolutions)
  • Pauvreté entre art et littérature ou art et théâtre

Conditions de soumission

Le comité d’organisation sollicite des contributions provenant de disciplines variées (histoire de l’art, littérature, histoire, sociologie, anthropologie etc.).

Les propositions de communication comporteront un titre et un résumé (max. 300 mots) ainsi qu’une courte biographie. Elles devront nous parvenir par courrier électronique, au plus tard le 29 mars 2019 aux adresses suivantes : cyril.lecosse@unil.ch et angela.benza@unige.ch.

Les communications, d’environ 25 minutes, pourront être données en français ou en anglais.

https://www.unil.ch/hart/fr/home.html

Source: Fabula

CfP: Journée des doctorants de l'ADEFFI 2019/ADEFFI Postgraduate Symposium 2019
Posted: Friday, February 15, 2019 - 10:54

samedi 13 avril 2019 / Saturday 13 April 2019  Maynooth University

 

APPEL A COMMUNICATIONS

CALL FOR PAPERS

 

L'Association des études françaises et francophones d'Irlande (ADEFFI) invite les jeunes chercheurs en études françaises et francophones à venir participer à la Journée des doctorants qui se tiendra à Maynooth University (Irlande), le 13 avril 2019. La Journée se veut l’occasion pour les doctorants à la fois de présenter leurs recherches et d’en faire l’état des lieux dans un contexte universitaire. Elle sera également l’occasion pour eux de rencontrer leurs pairs ainsi que des chercheurs en poste dans le domaine des études françaises et francophones venus de l’Irlande, du Royaume-Uni et de plus loin. Afin que cet échange soit aussi ouvert et varié que possible, aucun thème n’a été retenu. Les propositions de communication d’une longueur de 200 mots (correspondant à une présentation de vingt minutes environ) peuvent être rédigées soit en français, soit en anglais, et doivent être envoyées à adeffipostgrad@gmail.com avant le 8 mars 2019 au plus tard. Merci de bien vouloir joindre cinq mots clés ainsi que votre rattachement universitaire à votre proposition.

The Association for French and Francophone Studies in Ireland (ADEFFI) invites contributions from postgraduate students in all areas of French and Francophone studies for a postgraduate symposium to be held at Maynooth University, on Saturday 13 April 2019. This event will provide a supportive scholarly forum for postgraduates to present both work in progress and new research and will allow participants to meet established researchers and fellow postgraduates in French and Francophone Studies from Ireland, the UK and beyond. In order to ensure that this forum for exchange is as open and diverse as possible, no central theme is specified. Abstracts of 200 words for 20-minute presentations in French or English should be sent to adeffipostgrad@gmail.com by 8 March 2019. Students are asked to provide five keywords in addition to their abstract and to give details of their institutional affiliation.

Source: H-France

CfP: Women in French at Midwest MLA, "Duality, Doubles and Doppelgängers"
Posted: Friday, February 15, 2019 - 10:45

November 14-17, 2019

Chicago, Illinois

The Midwest Modern Language Association welcomes, especially but not exclusively, proposals dealing with every aspect of this year’s theme “Duality, Doubles and Doppelgängers.”  We invite individual papers, as well as proposals for full panels.    

From the invention of writing to the society of simulation, doubles have been present in literatures and cultures throughout the ages. Whether in the form of alter egos, twins, doppelgängers, reflections, or look-alikes, doubles fascinate – in everyday life and culture as well as in literature.  As Pirandello confirmed in One, No One and One Hundred Thousand, there are as many versions of one single person as there are others’ eyes looking on, perceiving, reflecting and judging. Individual and social worlds are comprised of a myriad of doubles.

Topics could include, but are by no means limited to:

  • Doubles, doppelgängers, twins, mirror images, reflections in world literature(s);
  • Identity, transcultural identity, transgender identity, psychology studies, cultural studies, literary criticism, gender studies;
  • Duality in pedagogy, doubles in the classroom (the professor’s persona, teaching Gothic and other generic doubles and duplicities, the student-teacher relationship/dichotomy, teaching with various methods, digital teaching, hybrid and on-line teaching vs face-to-face);
  • Double-meanings (linguistics, semantics, multiple interpretations);
  • Duality of texts and parataxis
  • Double entendre: humor, jokes, dark humor, all aspects of laughter (laughter as a social construct, laughter as a cultural construct);
  • Chicago, the Second City;
  • Literal/metaphorical; Transnational/ global/local
  • Translations and translators (translating double meaning, cross-cultural interpretation, choosing the right word, translating the word vs translating the idea);
  • Reproductions, mass productions, copies, reproducing the written word (printing press, mimeograph, electric pen, consumerism, capitalism).

New Publications

Les Protestants du Languedoc. et la justice royale de Louis XIV à la Révolution (Jack Thomas)
Posted: 17 May 2022 - 09:43

Jack Thomas, Les Protestants du Languedoc. et la justice royale de Louis XIV à la Révolution. De l'obscurité à la lumière, Paris, H. Champion, 2022.

Dès sa prise de pouvoir, Louis XIV cible les protestants et organise leur invisibilité par le biais de la loi et de son interprétation par les juges. La révocation de l’édit de Nantes (1685) parachève ce processus. Plus de culte public, les derniers temples sont détruits, les pasteurs pourchassés, l’état-civil protestant, dont le mariage, doit disparaître, remplacé par les cérémonies catholiques. Malgré tout, pendant le siècle qui mène à la Révolution, les protestants pratiquent une forme de désobéissance civile qui leur vaut peines de galères, d’enfermement, d’amendes collectives et, parfois, d’exécutions. À partir de 1760, des avocats, des juristes et des intellectuels s’engagent à leur côté et transforment un droit d’oppression en droit de reconnaissance. Leur combat en faveur des familles Calas et Sirven, et pour la reconnaissance des mariages protestants marque l’histoire de France. Avec eux, Voltaire mène de grandes batailles contre le fanatisme et pour la tolérance. Jack Thomas analyse cette histoire vue du Languedoc et du ressort du parlement de Toulouse, où vivaient de nombreux protestants. Il esquisse une riche galerie de portraits d’hommes et de femmes pris dans l’étau d’une justice longtemps partiale et de leurs défenseurs qui dénoncent son intolérance.

Jack Thomas est né et a fait ses études aux États-Unis avant de se consacrer à l’histoire de France. Il est professeur émérite d’Histoire à l’Université de Toulouse-Jean Jaurès et membre du laboratoire FRAMESPA. Il est président des Amis des Archives de la Haute-Garonne et vice-président de la Fédération historique de la région Occitanie.

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Les Morisques d'Espagne vus de France (Vincent Parello)
Posted: 17 May 2022 - 09:41

Vincent Parello, Les Morisques d'Espagne vus de France. Anthologie de textes français commentés et annotés (XVIIe-XXe siècle), Paris, H. Champion, 2022.

Le lecteur trouvera dans cette anthologie, des textes français des XVIIe, XVIIIe, XIXe et XXe siècles, presque tous inédits, qui apportent un regard original sur les Morisques d’Espagne et leur expulsion qui se déroula sous le règne de Philippe III entre 1609 et 1614. D’une part, les auteurs reprennent en partie les arguments des apologistes espagnols de l’expulsion ; d’autre part, ils colportent certains stéréotypes véhiculés sur l’Espagne par la « légende noire ». De ce fait, les Morisques apparaissent tantôt comme des hérétiques qui continuent à pratiquer l’islam en secret et des rebelles qui mettent en péril la sécurité de la monarchie hispanique, tantôt comme des victimes de la répression inquisitoriale qui fut mise en place par les Habsbourg à partir de la deuxième moitié du XVIe siècle.

Vincent Parello est professeur au département d’études ibériques de l’Université Bordeaux Montaigne. Il est l’auteur, entre autres, de : Les judéo-convers de Tolède (XVe-XVIe siècles). De l’exclusion à l’intégration, Paris, L’Harmattan, 1999 ; La Catalogne de Cervantès, Montpellier, PUM, 2006 ; Des réfugiés espagnols de la Guerre civile dans l’Hérault (1937- 1939), Perpignan, PUP, 2010.

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Athéisme et dissimulation au XVIIe siècle Guy Patin et le Theophrastus Redivivus (Gianluca Mori)
Posted: 17 May 2022 - 09:36

Gianluca Mori, Athéisme et dissimulation au XVIIe siècle  Guy Patin et le Theophrastus Redivivus, Avant-propos par Antony McKenna, Paris, H. Champion, 2022.

Rédigé en 1659, le Theophrastus redivivus est l’un des ouvrages clandestins les plus étendus (environ mille pages de texte), les plus radicaux (athée et anticonformiste sous tous les angles), et les plus mystérieux de l’âge moderne : depuis presque quatre cent ans l’identité de son auteur est demeurée inconnue. Cette étude ouvre un jour nouveau sur la question en proposant d’attribuer le Theophrastus redivivus au médecin parisien Guy Patin, qui l’aurait rédigé dans le cadre d’un projet conçu en collaboration avec ses amis Gabriel Naudé et Pierre Gassendi. L’attribution se fonde sur un corpus substantiel d’indices textuels, biographiques, bibliographiques, qui s’agencent de façon cohérente avec l’analyse du contenu philosophique de l’ouvrage, comparé aux textes avoués de Patin et de ses compagnons de « débauches philosophiques ». Il en ressort une vision entièrement nouvelle de la libre pensée, et plus généralement de la philosophie, du XVIIe siècle, dont l’analyse doit se fonder désormais sur une catégorie – celle de la dissimulation – qui, seule, permet d’expliquer le contexte de la lutte des idées à l’âge de la « crise de la conscience européenne »

Gianluca Mori est professeur d’histoire de la philosophie à l’Université du Piémont Oriental (UPO). Il a publié plusieurs contributions sur l’histoire de la philosophie et de la libre pensée européenne des XVIIe et XVIIIe siècles, dont l’édition critique de l’Examen de la religion de Du Marsais (Paris-Oxford, 1998), Bayle philosophe (Paris, 1999, 2e éd. 2020), Philosophes sans Dieu : textes athées clandestins du XVIIIe siècle (co-éd. Alain Mothu, Paris, 2005, 2e éd. 2010), Cartesio (Rome, 2010, 2e éd. 2016), Early Modern Atheism from Spinoza to d’Holbach (en italien : Rome, Carocci, 2016 ; en anglais : « Oxford University Studies in the Enlightenment », Liverpool University Press, 2021), Voltaire, Lettre sur Locke, in OCV 6C (co-éd. Antony McKenna, Oxford, 2020).

Plus d'informations ici.

Etienne Jodelle, Théâtre complet. Tome III Didon se sacrifiant - éd. Jean-Claude Ternaux
Posted: 17 May 2022 - 09:33

Etienne Jodelle,  Théâtre complet. Tome III Didon se sacrifiant,  éd. Jean-Claude Ternaux, Paris, Classiques Garnier, (2002) 2022.

Avec le personnage de Didon, Étienne Jodelle donne à voir la chute d'une héroïne tragique dans le malheur et met sur la scène française un sujet à la mode. Toutefois, en « grand libertin », il refuse la religiosité de son modèle latin et dénonce le « fart » de la religion dans cette tragédie épique.

Nombre de pages: 159
Parution: 04/05/2022
Collection: Textes de la Renaissance, n° 62
ISBN: 978-2-406-13154-0
ISSN: 1262-2842
DOI: 10.15122/isbn.978-2-37312-325-8

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Protestations et revendications féminines Textes oubliés et inédits sur l'éducation féminine (xvie-xviie siècles) - éd. Colette H. Winn
Posted: 17 May 2022 - 09:30

 Protestations et revendications féminines Textes oubliés et inédits sur l'éducation féminine (xvie-xviie siècles), éd. Colette H. Winn, Paris, Classiques Garnier, (2002) 2022.

Publiés entre 1595 et 1699, les textes recueillis dans cet ouvrage sont représentatifs de la part prise par les femmes dans le débat littéraire de la « Querelle des dames ». Ces traités, dont la majorité n'avait pas été rééditée, sont replacés dans leur contexte historique, socioculturel et littéraire.

Nombre de pages: 276
Parution: 04/05/2022
Collection: Textes de la Renaissance, n° 50
Série: L’Éducation des femmes à la Renaissance et à l’âge classique
ISBN: 978-2-406-13153-3
ISSN: 1262-2842
DOI: 10.15122/isbn.978-2-37312-552-8

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