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Calls for Papers and Contributions

Appel à communications : Ruptures et paroxysmes
Posted: Tuesday, November 27, 2018 - 13:17

Angers, 26 avril 2019

 

Cette journée d’étude s’inscrit dans le programme des rencontres scientifiques « Ruptures » de l’équipe de recherche pluridisciplinaire LÉMIC, inauguré par deux Journées d’étude « Ruptures : Approches méthodologiques » (17 novembre 2017 et 15 juin 2018), et approfondi par une troisième journée « Penser la rupture : définitions et représentations » (23 novembre 2018). Notre exploration du concept lors de cette ultime séance s’est ouverte largement à la littérature, aux arts, à la politique, à l’exégèse et à la traductologie. Cela a mis en valeur le bien-fondé de la notion de rupture comme paradigme de recherche et confirmé son caractère complexe et polysémique : de nouvelles pistes méthodologiques d’analyse de faits, phénomènes ou processus s’ouvrent véritablement.

Pour enrichir notre réflexion, nous envisageons pour ce nouvel atelier de travail de donner une direction assez peu empruntée, à savoir celle du paroxysme. Cette notion a été explorée par Christian Ingrao, Quentin Deluermoz et Hervé Mazurel qui la définissent, selon les dires des cardiologues, comme « la séquence la plus aiguë d'une affection[1] ». La journée d’étude propose de s’emparer de cet outil déjà identifié par Alain Corbin[2]. Nous tenterons de cerner, d’approcher ce point au-delà duquel quelque chose paraît s'arrêter, de repérer la brèche et avant elle le seuil, l’apex vers la chute ou la nouvelle séquence. Plus encore, le concept de paroxysme révèle de précieux objets d’étude : agonie, orgasme, extase, urgences, ferveurs, explosions de violence ou de joie apparaissent alors à la mesure de l’analyse scientifique.

Notre hypothèse de départ, rappelons-le, est que la rupture est une catégorie d’intelligibilité de l’histoire des hommes et des sociétés. Le séminaire dirigé par Christian Ingrao a vu le paroxysme comme un langage. Ainsi nous semble-t-il pertinent d’articuler ruptures et paroxysmes.

Comme pour les diverses journées précédentes, seront bienvenues des contributions de réflexion théorique aussi bien que des études de cas concrets. Les propositions peuvent émaner de différents champs disciplinaires (histoire, sociologie, anthropologie, littérature, sociolinguistique, traductologie, philosophie, sciences politiques, droit, cinéma…), et selon des approches méthodologiques variées (essais, synthèses, études comparées, études de cas).

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Les propositions de communication ne devront pas excéder les 500 mots. Elles comporteront :

Nom, prénom, rattachement institutionnel, courriel, titre de la communication.

Elles seront accompagnées d’un court CV.

Les propositions sont à envoyer conjointement avant le 30 janvier 2019 à :

jehanne.roul@uco.fr

et

anne.prouteau@uco.fr

 

Les communications se feront en français et ne devront pas excéder 20 minutes, pour permettre un échange de 10 minutes.

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Comité scientifique

Christian INGRAO, directeur de recherche à l’Institut de Recherche du Temps Présent (CNRS)

Anne PROUTEAU, maître de conférences en littérature française

Jehanne ROUL, maître de conférences en Histoire médiévale

Brigitte PIRASTRU, doctorante en Études germaniques (civilisation allemande)

 

 

[1] Christian Ingrao, Quentin Deluermoz et Hervé Mazurel, Corps au paroxysme, in « Sensibilités n°3 », Anamosa, 2017, p.7.

[2] Alain Corbin, Le village des cannibales, Paris, Aubier, 1990.

 

Source: Fabula

 

Appel à communications : Port-Royal, la littérature et le cinéma aux XXe et XXIe siècles
Posted: Monday, November 19, 2018 - 10:31

Colloque de la Société des Amis de Port-Royal

Paris, octobre 2019

organisé par Constance Cagnat-Debœuf (Université Paris-Sorbonne, CELLF),Tony Gheeraert (Université de Rouen, Cérédi) et Laurence Plazenet (Université Clermont-Auvergne, Centre international Blaise Pascal, IHRIM)

PRÉSENTATION

Détruit depuis plus de trois siècles, Port-Royal n’a pas été anéanti. Louis XIV voulait qu’il ne demeurât rien du monastère : ses religieuses et le groupe réuni autour d’elles – Solitaires, grandes dames, artistes – continuent de rayonner à travers leurs œuvres ou les mythes auxquels leur singulière communauté a donné lieu. Écrivains et cinéastes ont été exceptionnellement nombreux aux XXe et XXIesiècles à mettre en scène l’abbaye et les grandes figures qui ont marqué son histoire. L’hostilité bien connue de Port-Royal envers les fictions et les images abusives n’a retenu ni les romanciers ni les réalisateurs : au contraire, ils lui ont souvent offert sa plus belle illustration depuis le Port-Royal (1840-1859) de Sainte-Beuve.

Ce paradoxe invite à la réflexion. On peut aussi plus généralement s’interroger sur la persistance d’une fascination qui ne se cantonne pas aux commentaires universitaires, mais touche, semble-t-il, au premier chef les créateurs de fiction. Au siècle dernier, les plus grands éprouvèrent cette invincible attraction : Charles Péguy, François Mauriac, Georges Bernanos, Julien Green ou Henry de Montherlant ont tenu à lier pour toujours leur nom au monastère de la vallée de Chevreuse, au « jansénisme », ou à Pascal. Qu’en est-il d’André Gide ? De Paul Valéry ? D’Albert Cohen lui-même ? Des analyses rigoureuses restent à mener. Plus près de nous, Jean-Philippe Toussaint ou Pascal Quignard continuent à trouver, de façon bien différente, dans un courant spirituel tricentenaire, dans les hommes et femmes qui l’ont fait vivre, une source d’inspiration. La contestation même de Port-Royal se révèle féconde : Lydie Salvayre l’a brillamment prouvé avec La Puissance des mouches. Il est aisé de multiplier les références dans la littérature de langue française. Convient-il de s’en tenir là ? Existe-t-il une influence de Port-Royal à l’étranger ? T. S. Eliot, Léon Chestov, Peter Handke, un cinéaste comme Béla Tarr, invitent à scruter des terrae incognitae peut-être fortes de surprises remarquables. La cartographie port-royaliste, souvent pascalienne, du cinéma en constitue une sans doute. Elle mérite une attention intrinsèque. 

Que représente donc Port-Royal pour les écrivains et les cinéastes qui s’y confrontent ? L’image que films ou romans en renvoient est rien moins qu’univoque. Chez Bernanos, dont toute l’œuvre est hantée par la puissance du mal, le Journal d’un curé de campagnes’achève sur l’affirmation : « Tout est grâce ». Robert Bresson se souvient de cette leçon ultime. Il prête ces derniers mots au curé d’Ambricourt à la fin de son adaptation cinématographique du roman : ils sont prononcés en voix off, alors que sur l’écran une haute croix rappelle invinciblement le scapulaire des religieuses de Port-Royal. Léon Daudet, déjà, inscrivait dans la tradition pascalienne le Soleil de Satan, comparant le récit, « nu et grave », de la rencontre avec le diable, à « une allée de Port-Royal des Champs ». Après la Seconde Guerre mondiale, c’est le symbole d’une résistance à l’oppression injuste des hommes qu’Henry de Montherlant célèbre dans sa pièce Port-Royal.

François Mauriac, vers la même époque, et malgré les réserves doctrinales qu’il éprouve à l’égard du « jansénisme », trouve néanmoins dans Pascal et Port-Royal l’occasion d’un ressourcement. Au milieu de l’océan de destruction nihiliste où se trouve plongé son siècle, il revendique sa « dette envers Pascal » au cours d’une célèbre conférence en Sorbonne. Pascal, dit-il, est « l’écrivain à qui je dois le plus et qui m’a le plus marqué [...] » : « Le feu d’une seule nuit de Pascal aura suffi à nous éclairer durant toute notre vie ». Emblème de la liberté de conscience, lumière dans un univers enténébré, le Pascal des écrivains est encore pour beaucoup d’entre eux le héraut de l’antimodernité. Ainsi en va-t-il de Charles Péguy, qui considère l’auteur des Penséescomme un remède au « monde moderne » qu’il exècre. Le cinéma, avec les moyens qui lui sont propres, prend aussi volontiers Pascal pour boussole morale dans un monde désorienté : le fragment « Infini-Rien », celui qui énonce l’argument du « pari », paraît constituer « l’impératif catégorique [du] système moral » d’Éric Rohmer, non seulement dans les Ma Nuit chez Maud, mais également dans le Conte d’hiver et même dans ce Conte d’étéd’allure si frivole. Roberto Rossellini, de son côté, fait se côtoyer l’histoire et la légende dans son Blaise Pascal,biopic très personnel où l’auteur des Provinciales devient le témoin d’un procès en sorcellerie.

Ces relectures se doublent de réappropriations formelles qui nous tendent autant de miroirs imaginaires. L’éclatement formel et générique qui caractérise les Fragments sur la grâce de Vincent Dieutre, entre documentaire et fiction intimiste, tend à déconstruire la représentation conventionnelle et parfois sclérosée du monastère, renouvelant son image. Entretient-il aucune relation avec les chapelets narratifs qu’égrène Laurence Plazenet dans son roman La Blessure et la soif ? Qu’est-ce, parlant des disparus de Port-Royal, que « rendre à ces voix leur fulgurance » ? Le monastère, érigé en refuge pour passions incandescentes, montrant le chemin brûlant d’un absolu, conduisant ses créatures quelque part entre le ciel et l’abîme, entre le hurlement des corps et le silence de Dieu, ou bien foyer d’une liberté de conscience dressée contre l’arbitraire des hommes, antichambre ironique de déliaison sociale, est-il encore école d’esthétique ? Y a-t-il un style propre à ces « images intérieures » (Nicole) de Port-Royal ?  

CONTRIBUTIONS

Les contributeurs pourront donc s’interroger aussi bien sur l’image de Port-Royal dans un matériau, dont seule une esquisse sommaire est ici proposée, ses inscriptions formelles, que sur les raisons qui conduisent les créateurs à se tourner vers cet épisode tourmenté de l’histoire littéraire française. Les projets de communications, limités à 300 mots et accompagnés d’un C.V., seront envoyés avant le 15 février 2019 à laurence.plazenet@uca.frtony.gheeraert@univ-rouen.fret cagnat.deboeuf@gmail.com.

http://www.amisdeportroyal.org

 
Appel à communications : L'Amour et l'amitié au Grand Siècle / Love and Friendship in the Grand Siècle
Posted: Monday, November 19, 2018 - 10:28

8-10 mai 2019

Ghent University

Intervenants principaux :

Professeur Michael Moriarty (University of Cambridge)

Professeur Hélène Merlin-Kajman (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)

Professeur Jennifer Tamas (Rutgers University)

Nous invitons des propositions pour un colloque de trois jours organisé à l’université de Gand. Nous accueillons des communications en français et en anglais portant sur les conceptions et les expressions de l’amour et de l’amitié au XVIIe siècle en France.

Les auteurs baroques et classiques – de Théophile de Viau à Madame de La Fayette – réfléchissent et écrivent sur la tendresse, l’amour et les passions. Ils sont en même temps pris dans des réseaux d’amitié. Les philosophes – Cureau de La Chambre, Descartes – dissèquent les passions, et les théoriciens de la vie à la Cour théorisent les rapports humains. Le succès de Corneille résonne avec l’intérêt du public pour l’amour, la dignité, la vertu. Par ailleurs, le thème de l’amitié et la réflexion sur la force des passions alimentent la pensée de l’art de gouverner. L’Édit de Nantes demandait aux Français d’oublier leurs querelles afin de « vivre ensemble paisiblement comme amis » (article II).

Or l’idéal des relations polies, fondées sur la sympathie mutuelle et célébrées dans le roman pastoral, est infirmé dans la seconde moitié du siècle. Influencés par la pensée augustinienne, les moralistes (Pascal, La Rochefoucauld, Nicole) n’y voient qu’un amour-propre intéressé. L’amitié devient alors l’expression d’une hypocrisie ; la passion amoureuse la source d’un dérèglement. Aussi La Rochefoucauld estime-t-il que « quelque rare que soit le véritable amour, il l’est encore moins que la véritable amitié » (maxime 473). Pourtant, l’amour, même teinté de noirceur, continue d’être célébré : le public de Racine – qui s’essaie à une traduction du Banquet – plébiscite des pièces qui mettent en scène la passion, et le siècle se termine sur la polémique du pur amour.

Alors que l’amour et ses avatars ont été l’objet de différentes études, l’amitié semble avoir moins intéressé les chercheurs : la philosophie, la théorie des émotions, l’histoire des mentalités, la théorie politique offrent néanmoins des perspectives à explorer. En effet, l’amour et l’amitié, fictifs et littéraires, réels et historiques, sont révélateurs des tensions qui parcourent l’âge classique. Aussi ce colloque s’organisera-t-il autour des couples d’opposés, éclairant les relations d’amour et d’amitié : 

- Amour-propre et pur amour - Le public et le privé ; le collectif et le soi - Passion et raison   - Homme et femme ; homosexualité et hétérosexualité - Egalité et inégalité - Charité et désir ; amitié conjugale et passions illicites - Loyauté, constance et trahison, haine

Voir infra pour une bibliographie indicative.

Merci d’envoyer les propositions (de 250 mots maximum) pour une communication de vingt minutes avant le 10 décembre 2018 à Astrid Van Assche (astrid.vanassche@ugent.be) et à Delphine Calle (delphine.calle@ugent.be).

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Call for papers: Love and Friendship in the Grand Siècle 

8-10 May 2019 Ghent University

Keynote speakers:

Professor Michael Moriarty (University of Cambridge)

Professor Hélène Merlin-Kajman (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)

Professor Jennifer Tamas (Rutgers University)

Abstracts are invited for a three-day conference to take place at Ghent University. We welcome papers in French and in English that address the conceptions and expressions of love and friendship in seventeenth-century France.

Baroque and classic writers – from Théophile de Viau to Madame de La Fayette – reflect and write about tenderness, love and the passions whilst part of networks of friendship. Philosophers – Cureau de La Chambre, Descartes – dissect the passions; theorists of life at Court scrutinize all human interactions; and the success of Corneille’s plays tally with the audiences’ fascination with love, dignity and virtue. Moreover, the notion of friendship and debates surrounding the force of the passions spark reflection on the art of governing. The Edict of Nantes, accordingly, urges all citizens to ‘live together peacefully as friends’ (art. II).

However, this ideal of relations based on mutual trust and understanding, celebrated in the roman pastoral was to come under fire in the second half of the century. Influenced by Augustinian thought, moralists (Pascal, La Rochefoucauld, Nicole) warn against the omnipresent dangers of self-love. Friendship thus becomes hypocrisy and love a source of disruption. La Rochefoucauld writes ‘Quelque rare que soit le véritable amour, il l’est encore moins que la véritable amitié’ (maxime 473). Nevertheless love, even at its most dark and cruelly passionate, is still celebrated: the audiences of Racine – who translated Plato’s Symposium – applaud his passion-centred plays, and the century ends with the ‘querelle du pur amour’.

Whereas love and its various avatars have been the object of numerous studies, friendship has only recently begun to attract scholarly attention. Yet, philosophy, affect theory, political theory and the history of mentalities present promising perspectives to explore. For love and friendship – fictional and literary or real and historical – reveal the tensions that shaped classical France. This conference will therefore be organized around the following oppositions, casting relations of love and friendship in a fresh light:

- Self-love and pure love - The public and the private; the individual and the collective - Passion and reason - Man and woman; homosexuality and heterosexuality - Equality and inequality - Charity and desire; conjugal friendship and illicit passions - Loyalty, ‘constance’ and treason, hatred

Please send abstracts of up to 250 words for twenty-minute papers to both Astrid Van Assche (astrid.vanassche@ugent.be) and Delphine Calle (delphine.calle@ugent.be) by the 10th of December 2018.

 

Bibliographie indicative / Selective bibliography 

Philippe Ariès et Georges Duby (éds), Histoire de la vie privée III. De la Renaissance aux Lumières, Paris, Seuil, 1986.

Erich Auerbach, Le Culte des passions. Essais sur le XVIIe siècle français, éd. et trad. Diane Meur, Paris, Macula, 1998.

Alan Bloom, Love and Friendship, New York, Simon & Schuster, 1993.

Maurice Daumas, Des trésors d'amitié. De la Renaissance aux Lumières, Paris, Armand Colin, 2011.

Jacques Derrida, Politiques de l’amitié, Paris, Galiliée, 2000.

Nathalie Freidel, La Conquête de l’intime. Public et privé dans la correspondance de Mme de Sévigné, Paris, Champion, 2009.

Susan James, Passion and Action. The Emotions in Seventeenth-Century Philosophy, Oxford, Oxford University Press, 1997.

Michel Jeanneret, Éros rebelle. Littérature et dissidence à l’âge classique, Paris, Seuil, 2003.

Ullrich Langer, Perfect Friendship. Studies in Literature and Moral Philosophy from Boccaccio to Corneille, Genève, Droz, 1994.

Jacques Le Brun, Le Pur Amour. De Platon à Lacan, Paris, Seuil, 2002. Simon May, Love. A History, Yale, Yale University Press, 2011.

Hélène Merlin, Public et littérature en France au XVIIe siècle, Paris, Belles Lettres, 1994 ; L’Excentricité académique, Paris, Belles Lettres, 2001.

Michael Moriarty, Fallen Nature, Fallen Selves. Early Modern French Thought II, Oxford, Oxford University Press, 2006.

Jean-Michel Pelous, Amour précieux, amour galant (1654-1675). Essai sur la représentation de l’amour dans la littérature et la société mondaines, Paris, Klincksieck, 1980.

Aurélie Prévost, L’Amitié en France au XVIe et XVIIe siècles : histoire d’un sentiment, Louvain, UCL Presses universitaires de Louvain, 2016é

Lewis Seifert et Rebecca Wilkin (éds), Men and Women Making Friends in Early Modern France, Farnham, Ashgate, 2016.

Jennifer Tamas, Le Silence trahi. Racine ou la déclaration tragique, Genève, Droz, 2018.

Michel Terestchenko, Amour et désespoir. De François de Sales à Fénelon, Paris, Seuil, 2000.

Linda Timmermans, L’Accès des femmes à la culture sous l’Ancien Régime, Paris, Champion, 2005.

Alain Viala, La France galante. Essai historique sur une catégorie culturelle, de ses origines jusqu’à la Révolution, Paris, Presses Universitaires de France, 2008.

Appel à communications : Colloque annuel de la société canadienne pour l'étude de la rhétorique
Posted: Monday, November 19, 2018 - 10:21

Le thème de notre colloque de 2019 (4-6 juin 2019, Université de Colombie Britannique, Vancouver) invite les intervenants à discuter les stratégies et les actes rhétoriques qui peuvent inspirer l’espoir en dépit de circonstances difficiles.

Une large partie de la rhétorique publique moderne repose sur l’opposé de l’espoir —la peur et le désespoir. Les thèmes et les récits dystopiques deviennent de plus en plus fréquents dans la culture populaire, à mesure que nous réfléchissons sur la dégradation de notre environnement, les inégalités socio-économiques, les conflits, et l’injustice. Des circonstances difficiles alimentent les attaques et la discorde et peuvent facilement glisser vers un pathos de tristesse et de désolation. Nous souhaitons explorer ensemble les voies rhétoriques qui traversent, entourent ou dépassent un tel désenchantement, qui mène les individus et les groupes vers des croyances et des actions dépourvues d’espoir.

Une rhétorique de l’espoir forte et durable offre plus qu’un salut émotionnel. Cicéron, l’un des plus grands orateurs et rhétoriciens de Rome louait une rhétorique qui n’était pas seulement capable de plaire et d’émouvoir le peuple en insufflant des émotions comme l’espoir avec force et éloquence, mais qui pouvait aussi obtenir l’approbation des connaisseurs, qui jugent la rhétorique par leur sens critique et leur compétence  (Brutus, 49, 184-189)

Dans quelles mesures et par quelles méthodes la rhétorique peut-elle nous rendre capables et nous encourager à faire face aux difficultés, aux désastres et aux prévisions tragiques ? Quels défis les rhétoriciens et les publics qui s’engage dans une rhétorique de l’espoir doivent-ils relever ? À quel point est-il difficile de trouver les forums, les moments, les stratégies et les arguments appropriés ? Que pouvons-nous apprendre des rhétoriques de l’espoir du passé ? Où nos rhétoriques de l’espoir actuelles nous conduisent-elles ?

Pour soumettre une propostion, avant le 12 décembre 2018, voir les modalités sur le site la société : http://rhetcanada.org/

Appel à communications : Europe/Asie/Eurasie : Transferts et échanges
Posted: Monday, November 19, 2018 - 10:17

Atelier SFLGC pour le XXIIe Congrès de l’AILC à Macao, Chine

29 juillet- 3 août 2019

Axe : Conversations across differences

 

L’objet de l’atelier est d’étudier les circulations littéraires et culturelles entre l’Europe et l’Asie, qu’il s’agisse des textes et de leurs réemplois ou réécritures, des phénomènes de transformation et de resémantisation lors du passage entre les différents espaces géoculturels ou encore des questions de traduction, de réception et d’influences réciproques. Inscrites dans une histoire culturelle et sociale des représentations, les relations Europe/Asie peuvent se prêter à une approche imagologique et mettre en œuvre les notions d’identité, d’altérité, de stéréotype/ethnotype voire de malentendu afin de déterminer la constitution d’imaginaires individuels ou collectifs. La réflexion pourra aussi se situer au croisement des différences et interroger, au-delà des hétérogénéités culturelles, les principes de rencontre et d’hybridation pouvant figurer une Eurasie inscrite dans un système de réseaux et de passages interstitiels, où se négocient les chevauchements et les déplacements des différences culturelles.

Les limites géographiques proposées sont extensives : on prendra l’Asie au sens large, du Proche à l’Extrême-Orient en passant par l’Inde et l’Asie du Sud-Est ; quant à l’Eurasie, elle désigne à la fois le supercontinent formé de l’Europe et de l’Asie et les zones intermédiaires, points de rencontre ou de friction entre les deux continents. Même si les limites géographiques peuvent être interrogées dans le cadre d’une poétique des confins, l’Eurasie reste avant tout une construction mentale ou imaginaire dont il peut être intéressant d’analyser les contours.

Les limites temporelles seront tout aussi larges et remonteront aussi loin que les échanges artistiques, littéraires et culturels entre Europe et Asie, même si une approche contemporaine pourra être favorisée en articulant le questionnement au phénomène de la mondialisation, à l’extension planétaire des échanges et des communications sous l’impact d’un capitalisme transnational qui tend à imposer un modèle unique tout en se heurtant aux résistances de particularismes locaux.

Les propositions de communications en une page maximum (+ un court CV) sont à adresser à Yves Clavaron (yves.clavaron@univ-st-etienne.fr) et Yvan Daniel (yvan.daniel@univ-lr.fr) avant le 21 janvier 2019.

Les membres de la Société Française de Littérature Générale et Comparée à jour de leur cotisation sont membres de fait de l’Association Internationale de Littérature Comparée (AILC). Il est précisé que les participant.e.s doivent assurer le financement du déplacement et régler les frais d’inscription (autour de 150 euros). Voir le site  du Congrès : http://icla2019.medmeeting.org/8045?lang=en

New Publications

Osez (re)lire Molière. 25 extraits pour se tordre de rire (Claude Bourqui, Marc Escola)
Posted: 8 Apr 2022 - 12:17

Claude Bourqui, Marc Escola, Osez (re)lire Molière. 25 extraits pour se tordre de rire, Paris, Flammarion, 2022.

Combien de personnages, de scènes ou de répliques comiques de Molière êtes-vous capables de citer ?
Le dramaturge a composé une trentaine de comédies ; quatre cents ans plus tard, la magie continue d’opérer : nous rions en les lisant. À travers cette anthologie, savourez le best of de l’humoriste !

Librio (n° 1320) - Théâtre

Paru le 16/03/2022

Genre : Littérature française

128 pages - 130 x 204 mm

Poche - Format poche

EAN : 9782290261972

ISBN : 9782290261972

Plus d'informations ici.

Pratiques & formes littéraires 16-18, Cahiers du Gadges n°18, 2021 (dir. M. Bombart)
Posted: 8 Apr 2022 - 12:09

Pratiques & formes littéraires 16-18, Cahiers du Gadges n°18, 2021 : "Recueils factices. De la pratique de collection à la catégorie bibliographique" (M. Bombart, dir.)

Lyon, IHRIM, 2021
DOI: 10.35562/pfl.403
Numéro : 18

Prolongeant les travaux du séminaire sur les recueils menés au sein de l’IHRIM et du groupe de travail GADGES entre 2017 et 2020 (voir les deux numéros précédents de Pratiques & formes littéraires : sur le Recueil Barbin (1692) et sur Recueillir, lire, inscrire), ce numéro s’intéresse à une notion qui, bien que très couramment utilisée dans les catalogues de bibliothèque et les écrits bibliographiques pour désigner des volumes de toutes époques et de tous domaines, n’a encore donné lieu à aucune étude spécifique d’ensemble. L’expression de « recueil factice » désigne un volume relié dans lequel ont été agrégés des écrits (imprimés, mais aussi manuscrits, ou mixtes) qui n’ont pas été produits ensemble, qui ont souvent connu une circulation autonome, et n’ont pas (a priori) été pensés pour être réunis. La constitution d’un recueil factice résulte d’opérations après coup, soit de gestes d’assemblage et de reliure, réalisés par des acteurs divers et souvent mal identifiés : collectionneurs et lecteurs, bibliothécaires, libraires, éditeurs ou imprimeurs… Ces études visent à éclairer la fabrication et l’usage de ce type de volume qui représente un vecteur essentiel, même si souvent méconnu, de l’accès aux écrits du passé, en mettant en évidence ses fonctions et ses destinations, ainsi que les logiques intellectuelles et bibliographiques qui y sont à l’œuvre.

Plus d'informations ici.

Le Cinéma des Lumières. Diderot, Deleuze, Eisenstein (Marc Escola)
Posted: 8 Apr 2022 - 12:05

Marc Escola, Le Cinéma des Lumières. Diderot, Deleuze, Eisenstein, Sesto San Giovanni (Italie), Mimèsis, coll. "L'esprit des signes", 2022

EAN: 9788869763304
152 pages
Prix : 12 EUR
Date de publication : 07 Avril 2022

Le cinéma est l’invention des Lumières, il semble qu’on l’ait toujours su.

Mais on aura peut-être eu tort de dater sa naissance de 1895, et d’écrire Lumière au singulier. Car il n’était pas impossible de se rendre au cinéma à la  fin des années 1750 déjà, et Diderot fut l’un des premiers à installer « comme devant une toile » les spectateurs de son Fils naturel.

Il faut en croire Eisenstein : « Diderot a parlé de cinéma », et prendre le temps de méditer ce mot abyssal du réalisateur russe : le cinéma est le  fils naturel du théâtre.

 

Marc Escola est professeur de littérature à l’Université de Lausanne, où il anime le site www.fabula.org. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les rapports entre morale et  ction au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles, et de plusieurs essais de théorie littéraire, dont Littérature seconde ou la Bibliothèque de Circé (2016, avec Sophie Rabau) et Le Misanthrope corrigé. Critique et création (2021).

*

Sommaire

 « Et la pièce ne finit pas… »

Sortir du jeu. Sur un paradoxe du théâtre de Diderot

Interlude : Aller au cinéma dans les années 1750

Prendre le temps. Actualisation et réalisation

« Comme devant une toile… »

Indications bibliographiques

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Plus d'informations ici.

Montaigne en quatre-vingts jours (Alain Legros)
Posted: 8 Apr 2022 - 11:54

Alain Legros, Montaigne en quatre-vingts jours, Paris, Albin Michel, 2022.

" Une belle synthèse des connaissances disponibles sur l'écrivain." Le Monde

Quatre-vingts escales au pays de Montaigne, qu’Alain Legros a passionnément et patiemment exploré durant trente années de compagnonnage avec l’auteur des Essais. Bien que né voilà près de cinq siècles, Montaigne nous parle encore, il nous fait du bien, nous aimons sa compagnie.

Le voyage auquel invite le titre enjoué de ce livre, chaque lecteur ou lectrice le construira à sa guise, en sautant d’un lieu à l’autre au gré de ses caprices, de ses curiosités.

On ne fait pas le tour de Montaigne. Tout au plus peut-on, comme ici, dans des textes courts, donc lisibles d’une traite – à raison d’un par jour ? comme on lit un article de journal, une fiche de cuisine, une notice de catalogue… –, exposer à un large public les considérations fragmentaires et les découvertes originales d’un chercheur soucieux d’exactitude et de vérité, qui s’est rêvé aussi auteur, en quête de partenaire avec qui jouer à la paume sur le terrain des mots : « La parole, dit Montaigne, est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui l’écoute. » La balle est maintenant dans votre camp.

Plus d'informations ici.

Reimagining the Ballet des Porcelaines (M. Martin)
Posted: 8 Apr 2022 - 11:39

Reimagining the Ballet des Porcelaines. A Tale of Magic, Desire, and Exotic Entanglement,
M. Martin (ed.), Turnhout, Brepols, 2022.

ISBN: 978-1-912554-81-2

In 1739 at a château outside of Paris, a group of artists and aristocrats staged a ballet pantomime known as the Ballet des Porcelaines and sometimes also as The Teapot Prince.

In September 1739 at the château de Morville near Paris, a group of elite amateur artists staged a ballet pantomime known as the “Ballet des Porcelaines,” and sometimes also as “The Teapot Prince.” Written by the comte de Caylus, with music by Grandval, it tells the story of a prince who searches for his beloved on a faraway island ruled by an evil magician. The magician has turned the island’s inhabitants into porcelain, an event the audience witnesses in the form of a male and female singer who spin around on stage until they transform into vases. Aside from the libretto and the score, nothing survives of the Ballet des Porcelaines. The costumes and choreography are unknown. Although it inspired later famous ballets featuring sleeping beauties and porcelain princesses, it seems to have been staged only twice: first in 1739 and again two years later on the grounds of the estate, next to a lake encircled by vases and an illuminated arch suggesting a nighttime performance. The château’s owner served as France’s foreign minister and promoted trade with Asia. We can assume some kind of chinoiserie imagery and context for the ballet, which can be interpreted both as a standard fairy tale love story and as an allegory for the intense European desire to know and steal the secrets of porcelain manufacture. The ballet is an example of the deep intertwining of visual and performing arts in eighteenth-century France, and to an enchantment with Asia embodied on stage and in life by porcelain goods. The plot’s animation of porcelain also relates to a period understanding of the permeable boundary between persons and things manifested in a variety of cultural forms. The ballet exemplifies the profound sense of magic, mystery, and desire that porcelain instilled in European viewers (who referred to it as “white gold”), an effect that is lost on many museumgoers today.

Meredith Martin is Associate Professor of Art History at New York University and the Institute of Fine Arts. Specializing in European art of the long eighteenth century, she has published widely on gender and architectural patronage as well as maritime art, mobility, and exchange in the early modern world.

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