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Calls for Papers and Contributions

CfP: Society for Early Modern French Studies 42nd Annual Conference
Posted: Tuesday, January 15, 2019 - 19:50

2nd-4th September 2019

St Hilda’s College, Oxford

PP88

 ‘Incompleteness’

« L’inachèvement »

The Society for Early Modern French Studieswill hold its annual conference at St Hilda’s College, Oxford, 2-4 September 2019.  The theme is ‘Incompleteness’. Papers are invited on any aspect of this theme.

Proposals for papers (250-300 words) should be sent by 29 March 2019 to the Secretary, Professor John O’Brien (john.o’brien@durham.ac.uk). Please note that only current subscribing members of the Society may present a paper at the conference.

We are delighted and honoured to announce that our keynote speaker will be Professor Nicholas Cronk (Oxford).

Contributors are requested to provide translations into English or French of any illustrative material taken from other European languages.

                                        *      *      *      *      *       *

Le colloque annuel de la Société d’étude de la première modernité française (SEMFS) se tiendra du 2 au 4 septembre 2019 à St Hilda’s College (Oxford).  Thème retenu :

« L’inachèvement », conçu sous toutes ses formes.

Veuillez adresser, avant le 29 mars 2019, un résumé de toute proposition de communication (250-300 mots) au secrétaire de la Société, prof. John O’Brien (john.o’brien@durham.ac.uk).  Nous vous informons que seuls les sociétaires à jour de leur cotisation auront le droit d’intervenir lors du colloque.

Nous avons le plaisir et le privilège de vous annoncer que notre invité d’honneur sera le prof. Nicholas Cronk (Oxford).

 

Les intervenants sont priés de fournir une traduction anglaise ou française de toute citation originaire d’une autre langue européenne.

Call for Articles for an Edited Volume : Life Writings. Recalled
Posted: Tuesday, January 15, 2019 - 10:09

Life writing, as a term, was first used by Virginia Woolf in 1939 in “A sketch of the past.” It includes “not only memoir, autobiography, biography, diaries … but also letters, writs, wills, written anecdotes, depositions, court proceeding (as a legal term), lyric poems, scientific and historical writings, and digital forms (including blogs, tweets, Facebook entries.”[1]1 So this interdisciplinary study is affected by contemporary digital literacy and the socio historical circumstances of its practitioners and theorists. Furthermore, life writing “has been a fertile ground for experimental writing … and can capture and address many contemporary concerns, for example the status of the subject, the relations and representations of ethnicity and gender, and perhaps most importantly questions the individual's relationship with the past.”[2]Life writing then explores the interrelations and representations of genres and sub-genres as well as the status of the self, now and in the past. Therefore, life writing is related to studies on memory, testimony, history, gender and language, which makes research on this issue timely and interdisciplinary.

Life writing is a site of struggle between life narratives and narratives of life. While life narratives — such as autobiography, biography, fiction, diaries, letters, etc. — narrate life events, narratives of life refer to texts that resonate with testimonies, resistance narratives, traumatic experiences such as slave narratives, scriptotherapy, etc. Life writing is both a writing of life and about life. In addition, life writing questions the self as both writer and reader on the one hand, and the self as reader and critic on the other hand. The self is at the core of all types of life writings, it is “shifting and multiple.”[3]Derrida describes it as a “living principle” that disrupts the status of the written text, transgresses genres as autobiography, biography, fiction and history,” [4]so “hybrid selves are translated into hybrid writing.”[5] The resurgence of life writing then shifts its focus to hybrid texts and forms that mix fact and fiction, poetry and prose, memoir and history as well as linear and fragmented narratives.

This project entitled “Life writings; Recalled” intends to recall, that is both to remember and re-conceptualize, by scrutinizing and contextualizing life writing, its corpus and foundations. It aims to raise and answer questions related to the surge of a large body of research on life writing in concomitance with other studies, namely memory, trauma, culture and resistance. We welcome proposals focusing on, but not restricted to, the following topics:

Language and linguistics:

-Corpus analysis in life writing

-Approaches to teaching life writing

-Research and life writing

-Objectivity/Subjectivity of primary sources in life writing

-Critical discourse analysis and life writing

Culture and media studies:

-History in life Writing

-Soldiers’/Immigrants’ correspondence and history writing

-Life writing as primary sources in teaching history

-Authenticity of life writing and historiography

Literary studies:

-Memory in/and life writing

-Intertextuality in/and life writing

-Travel literature and life writing

-Life writing and generic hybridity

-Story telling or life telling

-Critical/literary theories and life writing

-Digitizing life writing

Important Dates:

-Proposal submission: April 28th, 2019

-Notification of Acceptance: May 2nd, 2019

Proposals should be submitted to the following address: lifewriting2018@gmail.com

The following information should be specified in the abstract: Title of the article- Name and affiliation of the author- email address - keywords.

 

 

[1]Leader, Zachary. On Life Writing p.1, 2015.

[2]Gudmundsdóttir, Gunnthórunn. Borderlines : Autobiography and Fiction in Postmodern Life Writing p.1,

2003.

[3]Green, Susan. “Genre: Life Writing” p.50, 2008.

[4]Anderson, Linda. Autobiography p.89, 2001.

[5]Ibid.

 

RESPONSABLE :

Souhir Zekri

Source : Fabula

 

Appel de textes : Bilan et perspectives en historiographie de l’Amérique française
Posted: Tuesday, January 15, 2019 - 10:05

Numéro thématique de la Revue d’histoire de l’Amérique française

En tant que discours portant sur l’évolution de la production historique, l’historiographie est pour ainsi dire un compagnon réflexif de la pratique historienne. Elle la suit comme son double, la reflète, l’informe, l’oriente, et, parfois même, la confronte et la refonde. À ses adeptes, elle permet de s’insérer dans la mémoire longue de leur discipline, de ressaisir, par derrière eux, le sens des problèmes, des techniques et des concepts dont ils tirent parti au quotidien.

Pour une institution comme la Revue d’histoire de l’Amérique française, l’heure des bilans sonne de manière récurrente. Voulue par son fondateur comme « le principal lien entre les ouvriers de la même tâche », un « foyer » où s’exposent et s’échangent les travaux à propos d’une aire aux contours mouvants, l’Amérique française (Lionel Groulx, « Pages liminaires », RHAF, 1, 1 (1947), p. 5), elle doit garder le rythme et le contact avec la pratique historienne, sinon montrer la voie. L’essoufflement de la question nationale, l’apaisement des débats autour de l’« interprétation révisionniste de l’histoire du Québec », la diversité des travaux générés par une histoire sociale revigorée par le paradigme de l’histoire culturelle, le recul pris par rapport à la « nouvelle sensibilité historique », l’émergence ou l’exacerbation de certains enjeux sociaux, l’intégration de nouveaux(lles) acteurs(trices) et expériences du passé, de même que la réalisation récente de plusieurs études consacrées à des figures et des mouvances historiographiques (F.-X. Garneau, Thomas Chapais, Lionel Groulx, Marie-Claire Daveluy, l’« école de Québec », etc.) justifient, croyons-nous, un nouvel examen des pratiques historiographiques au Québec, au Canada comme dans le reste l’Amérique française.

Quels sont les questionnements, les objets, les méthodes, les orientations et les sensibilités qui ont animé et qui animent actuellement l’historiographie ? Tout en se moulant à cette vaste interrogation, les textes de ce numéro thématique doivent porter sur des figures, des œuvres, des thématiques, des espaces réels ou imaginaires, des interprétations ou des tendances reliées à l’historiographie de l’Amérique française, toutes périodes confondues.

*

Les chercheuses et chercheurs qui désirent contribuer à ce numéro doivent faire parvenir leur proposition d’article de 500 à 1 000 mots pour le 15 mars 2019 aux deux adresses suivantes : Louise.Bienvenue@USherbrooke.ca ; julien_goyette@uqar.ca.

Si votre proposition est retenue, vous aurez jusqu’au 15 décembre 2019 pour soumettre votre article (9 000 mots, incluant les notes). Les consignes pour la rédaction des textes sont disponibles sur le site web de l’Institut d’histoire de l’Amérique française (http://www.ihaf.qc.ca/ihaf/). Les articles acceptés seront publiés dans un numéro thématique de la Revue d’histoire de l’Amérique française àl’automne 2020.

 

Louise Bienvenue

Département d’histoire de l’Université de Sherbrooke

Julien Goyette

Département des lettres et humanités de l’UQAR

LA FABRIQUE DE L’INVENTION, Journée d’étude interdisciplinaire des doctorants du CSLF
Posted: Tuesday, January 15, 2019 - 10:01

(Centre des Sciences des Littératures en Langue Française, Université Paris Nanterre)

23 mai 2019

 

Appel à communication (date limite : 28 février 2019)

Cette journée d'étude, qui s’inscrit dans la continuité du séminaire des doctorants du CSLF, entend mettre à l'épreuve la notion d'invention, qu’il s’agisse de découverte ou de création. Il serait aisé de penser que le sens rhétorique d'inventio, tel qu'on le trouve théorisé chez les anciens [Cicéron, Quintilien], précède le sens de création ex nihilo, d’œuvre originale, que l'on relie plus volontiers au basculement vers la modernité, des Belles-Lettres à la Littérature. En effet, l'inventio latine, première partie de la rhétorique, consiste à puiser des arguments dans un fonds de lieux communs préexistants, et cette définition serait dominante durant toute la période classique, laquelle se fixe pour première règle de l'art l'imitation des anciens. L'invention, non plus comme imitation ou comme reprise, mais comme création d'un objet neuf, original, en rupture avec la tradition, serait dès lors une notion moderne. C'est selon cette dernière acception, valorisée dans nos conceptions actuelles, que l'invention devient un critère de sélection et d'appréciation des œuvres, que l'on applique volontiers à l'ensemble du corpus littéraire, de l'Antiquité à la période la plus contemporaine. Ainsi, telle ou telle œuvre entrerait dans le canon littéraire parce que novatrice par rapport à son temps, tel ou tel texte serait, au baccalauréat par exemple, sélectionné dans une liste de textes à enseigner parce qu'il est « original » et représenterait un écart par rapport à une norme souvent définie a posteriori. Il suffit pour s'en convaincre de se remémorer l'arsenal des « problématiques » qui structurent les explications de texte scolaires : « qu'est-ce qui fait l'originalité de ce poème ? », « en quoi cet incipit s'écarte-t-il des incipits traditionnels ? », « en quoi cet apologue est-il original ? », etc. L'invention, comme grille de lecture et de jugement, touche tous les genres littéraires et artistiques et toutes les époques, en mesurant l'écart d'une création à un canon supposé. 

À y regarder de plus près, pourtant, il semble que le point de basculement entre ces deux sens, apparemment opposés, du terme « invention » en littérature ou en art, doit être pensé très différemment. Dès l’Antiquité, on constate que la notion est loin d'être univoque : une ligne de partage se situe entre la tradition platonicienne, qui « suppose un créateur inspiré trouvant, grâce au souffle divin, à la muse ou à son propre génie, les ressources d’une création ex nihilo permettant d’atteindre le sublime » [Léoni] et la tradition rhétorique de l’inventio comme mobilisation de lieux communs préexistants. Dans le premier cas, la faculté mobilisée est l’imagination, dans le second, c’est la mémoire. En langue française, il suffit de consulter les dictionnaires pour constater que les deux acceptions coexistent de façon attestée dès la Renaissance, et que la notion d'invention ne s'y limite pas. Les différents sens du mot « invention » touchent tous au rapport à la réalité, qu'ils désignent le dévoilement d'un déjà-là (sens chrétien d' « invention des reliques », sens scientifique de « découverte »), une faculté à puiser dans un vivier intellectuel préexistant (sens rhétorique) ou la capacité à créer quelque chose à partir d'un modèle, voire à partir de rien, ce dernier sens étant déjà applicable à l’œuvre littéraire et artistique au XVIe siècle. Ce rapport à la réalité se double parfois d'un rapport à la vérité, conférant à la notion d'invention une dimension axiologique : si le Moyen-Âge utilise le terme d'invention pour désigner un acte de tromperie (ruse, expédient), cette connotation s'étend dès le XVe siècle au domaine littéraire, où l'on trouve le sens de « fable » ou de « mensonge », de création dénaturant la réalité. Il existe également un contrepoint mélioratif à cette altération de la vérité : la première moitié du XIIe siècle voit apparaître le sens d'invention comme « merveille », « trouvaille merveilleuse », qui se développe à la Renaissance comme « moyen ingénieux, procédé inventif, action de créer quelque chose de nouveau ».

Ce rapide aperçu des définitions montre que le sens de création artistique et littéraire n'est jamais décroché des autres sens du terme « invention ». D'ailleurs, un nouveau détour par l'univers scolaire permet de confirmer cette ambiguïté : une des épreuves de français au baccalauréat s'intitule « écriture d'invention », alors même que l'objet de cet exercice est plus souvent le pastiche d'auteurs du canon qu'un espace de création libre de toute contrainte alloué aux élèves. La notion d'invention n'est donc nullement devenue univoque, et contrairement à certaines idées reçues, le sens rhétorique conserve une actualité. Ce terme et la valeur qu'on lui accorde s'enrichissent donc à toutes les époques mais restent ambigus. Racine, que l'on considère volontiers comme le parangon du classicisme, écrit dans la préface de Bérénice que « toute l’invention consiste à faire quelque chose de rien » alors même que la critique postérieure le place comme l'un des principaux partisans des Anciens, dans la Querelle des Anciens et des Modernes. Ainsi, toute la question de l’invention semble liée à cette hésitation entre l’absence et la présence d’un déjà-là qui précède l’œuvre nouvelle [Léoni]. 

 

À partir de ces réflexions, nous avons défini quelques axes dans lesquels les propositions de communication pourront s'inscrire, sans toutefois s’y limiter :

      

- « Querelles d'Anciens et de Modernes » : l'invention et le rapport aux modèles. 

Quel est le rapport entre invention, imitation et originalité ? Quelles façons d’imiter peuvent-elles  être qualifiées d’ « inventives » ? L’invention, au sens de création, est-elle systématiquement l’apanage des « modernes » ? Comment peut-on lier l’invention avec la notion de « génie » ?

 

- L’invention et le rapport au réel.

L’œuvre d'art imite-t-elle le réel ou doit-elle créer quelque chose de totalement neuf ? Cette question se pose-t-elle avant le XXe siècle ?  Dans quelle mesure une injonction à l'originalité se développe-t-elle, et quelles sont ses limites ?  

 

- L'invention comme geste critique.

Comment notre regard analytique invente-t-il ou réinvente-t-il les œuvres du passé selon un prisme contemporain ? Quelles terminologies et quels outils inventer pour appréhender des objets nouveaux ou déjà existants ? Comment l’acte de nommer permet-il de créer de nouvelles catégories d’analyse et comment les auteurs eux-mêmes en usent-ils stratégiquement ?

 

- Valeurs axiologiques de l'invention.

Si être inventif peut être valorisé, en quoi l’invention peut-elle aussi être un objet de méfiance ? Comment en vient-elle à susciter des soupçons de mensonge ou de manipulation des émotions ?   

 

Les propositions de communication, d’une longueur de 500 à 1000 mots, sont à envoyer pour le 28 février 2019 au plus tard au comité scientifique à l’adresse suivante : fabriquedelinvention@gmail.com, accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique.

Les propositions de toutes disciplines seront bienvenues (Histoire, Histoire des Arts, Musicologie, Littérature, Stylistique...).

Les réponses seront données début mars 2019. La journée d’étude aura lieu le jeudi 23 mai 2019 à l’Université Paris Nanterre.

 

Comité d'organisation: Marianne Albertan-Coppola, Marine Champetier de Ribes, Julia Pont, Hélène Parent, Luce Roudier, Émilien Sermier

 

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

Auerbach (Erich), Mimesis, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1977 [1969]. 

Barthes (Roland), « L'ancienne rhétorique [Aide-mémoire] », in Communications, 16, 1970. Recherches rhétoriques. pp. 172- 223. 

Bertrand (Jean-Pierre), Inventer en littérature. Du poème en prose à l’écriture automatique, Seuil, 2014.

Boirel (René), L'invention, Paris, PUF, 1961. 

Broglie (Louis de) & Hadamard (Jacques), L’Invention. (Neuvième semaine internationale de Synthèse), Paris, Alcan, 1938.

Butor (Michel), « La critique et l'invention », Répertoire III, Minuit, 1968. 

Cicéron, De l'invention, trad. G. Achard, Paris, Les Belles-Lettres, 1994. 

Danétis (Daniel) & Toulouse (Ivan) (dir.), Eurêka, le moment de l’invention. Un dialogue entre art et science, Paris, L’Harmattan, « Arts 8 », 2008.

Della Santa (André), Une culture de l'imagination ou l'invention en rhétorique, Genève, Patio, 1986. 

Delon (Michel), L’idée d’énergie au tournant des Lumières (1770-1820), Paris, PUF, coll. « Littératures modernes », 1988. 

Fumaroli (Marc), L'Âge de l'éloquence : rhétorique et « res literaria » de la Renaissance au seuil de l'époque classique, Genève, Droz, 1980. 

Leoni (Sylviane) (dir.), Les Figures de l’invention, Paris, Classiques Garnier, « Rencontres », 2012.

Martel (Jacinthe), « De l’invention. Eléments pour l’histoire lexicologique et sémantique d’un concept : XVIe-XXe siècles », Études françaises, vol. 26, n° 3, 1990, pp. 29-49. 

Mortier (Roland), L’Originalité. Une nouvelle catégorie esthétique au siècle des Lumières, Genève, Droz, 1982. 

Schlanger (Judith), L’invention intellectuelle, Paris, Fayard, 1983.

Quintilien, Institution oratoire, III, trad. J. Cousin, Paris, Les Belles-Lettres, t. II, 1976. 

Simondon (Gilbert), Imagination et invention (1965-1966), Chatou, Éditions de la Transparence, 2008.

Souriau (Paul), Théorie de l’invention, Paris, Hachette, 1881.

Valéry (Paul), « L’invention esthétique », dans Variété, Œuvres, tome I, édition de Jean Hytier,  Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1957, pp. 1412-1415.

https://cslf.parisnanterre.fr/

Source : Fabula

Colloque jeunes chercheurs, "Le dégoût : vécu, perception, représentations et histoire
Posted: Tuesday, January 15, 2019 - 09:48

JOURNEE D’ETUDE

Aix-Marseille Université

Label Initiative Jeunes Chercheurs CRISIS

Maison de la Recherche

Mercredi 22 mai 2019

 

1.         Résumé

Cette journée d’étude prolongera les réflexions introduites dans le cadre du séminaire interdisciplinaire de recherche « Le dégoût : vécu, perceptions, représentations et histoire », organisé au cours de l’année 2018-2019 à la Maison de la recherche d’Aix-en-Provence. Réaction vive provoquée à la vue d'un objet suscitant un mouvement de répulsion, le dégoût semble être spontané, naturel, instinctif. Pourtant, ce sentiment est - à l'instar de bien d'autres - le produit d'un conditionnement social et culturel que certains courants des sciences humaines et sociales se proposent d'étudier depuis quelques années. Comme dans le cadre de notre séminaire de recherche, l’époque moderne, centre des réflexions menées au cours de cette année, continuera de faire l’objet d’une attention particulière. Néanmoins, cette journée d’étude s’ouvrira davantage aux propositions portant sur d’autres périodes. Elle permettra de conclure notre séminaire en élargissant les perspectives d’étude de cette notion. 

 

2.         Argumentaire

            a.         Un enjeu de société

            « Dans la tradition esthétique, le dégoût reste compris comme le négatif du goût. Il désigne ce que le goût condamne » écrit Claire Margat dans son article « Phénoménologie du dégoût[1] ». Le dégoût se définit-il seulement par rapport au goût ? Ne serait-il pas aussi une réaction vive déclenchée par une perception sensorielle ou un jugement moral préétabli en chacun de nous et / ou dépendant d’une subjectivité ?

            Les cadavres en décomposition, la nourriture avariée, la torture, la débauche, la difformité, la laideur, le vice, l’immoralité, en somme tout ce qui est source d’un sentiment de répulsion, d’aversion ou d’abjection est communément identifié à la notion, plurielle, de dégoût, que l’on abordera dans ses trois manifestations : physique, morale et esthétique. Le dégoût est en effet avant tout une réaction physique qui naît de la perception de l’abject. Il peut aussi être envisagé comme un sentiment suscité par des pratiques jugées condamnables d’un point de vue moral, social ou religieux et dont on est le témoin, la victime ou l’acteur. Le dégoût peut enfin être de nature esthétique, voire en constituer une fonction, provoqué par tout élément transgressif qui s’écarte d’une norme imposée par le bon goût ; norme qui varie au fil des cultures et des époques. Or, ce qui est objet de dégoût est spontanément mis à l’écart, repoussé parce que repoussant, et dans ce cas comment problématiser le dégoût ? Peut-on penser le dégoût ? Quelles fonctions critiques occupe-t-il dans nos conceptions et représentations du monde ?

            b.         Une période d’étude

            C’est au départ à la période moderne que nous avons voulu circonscrire l’étude de cette notion plurielle et protéiforme. En effet, le développement, avec le courant humaniste, de traités de civilité, l’essor du processus de civilisation décrit par N. Elias puis au XVIIIe, l’invention du goût au sens subjectif, théorisé notamment par Kant dans la Critique de la faculté de juger, posent quelques jalons d’une approche diachronique de la notion de dégoût. Ainsi la période moderne illustre un certain nombre des mutations dans l’appréhension du dégoût. Cette période a donc été au cœur de nos réflexions et la journée d’étude qui conclura notre séminaire sera davantage ouverte aux autres périodes historiques afin d’inscrire la notion de dégoût dans une perspective diachronique plus large.

            c.         Une approche interdisciplinaire de la notion

            S’il est impératif d’historiciser l’approche de cette notion, il est également nécessaire d’en confronter les points de vue en associant les apports de plusieurs disciplines : l’histoire (histoire des mentalités, des émotions, des sens, etc.), la philosophie (esthétique, philosophie de la perception) ou encore l’anthropologie. De même, les enjeux de sa représentation en art et en littérature – française et internationale – soulèvent des questions d’ordre esthétique et rhétorique qu’il serait intéressant d’étudier. La confrontation des différentes approches de la notion permettra de voir comment elles se combinent, s’opposent ou se complètent en élargissant nos champs de réflexion.

            3.         La journée d’étude

            L’organisation d’une journée d’étude sera l’occasion de revenir sur les différents thèmes abordés au cours de l’année dans le cadre de ce séminaire interdisciplinaire de recherche. Tout en prolongeant nos discussions, elle permettra d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion. Les différentes communications éclaireront l’historicisation de la notion de dégoût et affirmeront son caractère interdisciplinaire. Les axes de recherches suggérés sont similaires à ceux du séminaire. Nous restons toutefois ouverts à d’autres propositions.

•          Le dégoût et ses objets : comment se définit le dégoût et quels sont ses objets ? comment se distingue-t-il d’autres notions (indignation, antipathie, détestation, etc.) ?

•          De la perception à la représentation : comment est éprouvé, exprimé et représenté le dégoût ?

•          Dégoût, société et politique : comment le dégoût s’inscrit-il dans le champ social ? comment fait-il l’objet de politiques et de pratiques particulières ?

Thèmes suggérés : le corps (gras, difformité, pilosité, sexualité, cadavres, maladies, fluides corporels, torture), la nourriture (nourriture avariée, tabous alimentaires, abats), les lieux (abattoir, cimetière, lieux d’aisance, égouts, marécages), les profils sociaux (prostituées, ouvriers, vagabonds, fous…), les croyances (religions, superstitions), les animaux (charognards, animaux errants, nuisibles), le déchet, les objets moraux (vice, péché, pouvoir, inceste, paraphilie).

4.         Modalités de soumission et organisation

            Pour une communication d’une vingtaine de minutes, les propositions comporteront un titre, un résumé entre 300 et 500 mots, ainsi qu’une brève présentation de l’auteur (nom, rattachement administratif, unité de recherche). Elles devront être envoyées au plus tard le 17 mars 2018 à sjc.degout@gmail.com.

            La journée d’étude se déroulera à la Maison de la Recherche d’Aix-en-Provence, située au 29 avenue Robert Schuman - 13621 Aix-en-Provence.

            Les éventuels frais de transport et d’hébergement restent à la charge des participants ou de leur institution de rattachement.

*

Comité d’organisation

•          Laura Bordes (CIELAM)

•          Aurore Guitry (Pratique et théorie de la création artistique et littéraire)

•          Pierre Léger (CGGG)

•          Mathilde Mougin (CIELAM/TELEMMe)

•          Emmanuel Porte (TELEMMe)

*

Bibliographie indicative

-           Ancet, Pierre, Phénoménologie des corps monstrueux, Paris, PUF, 2006.

-           Auzepy, Marie-France, Cornette Joël, Histoire du poil, Paris, Belin, 2011.

-           Barbafieri, C., Abramovici, J.-C. (éd.), L’Invention du mauvais goût à l’âge classique (XVIIe-XVIIIe siècle), Louvain-Paris-Walpole, Peeters, 2013.

-           Barles, Sabine, La ville délétère, médecins et ingénieurs dans l’espace urbain (XVIIIe-XXe siècle), Paris, Champs Vallon, 1999.

-           Burton, Robert, Anatomie de la Mélancolie, José Corti, 2000. 3 vol.

-           Carol, Anne, Renaudet, Isabelle, La Mort à l’œuvre. Usages et représentations du cadavre dans l’art, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2013.

-           Chevalier, Louis, Classes laborieuses, classes dangereuses à Paris pendant la deuxième moitié du XIXe siècle, Paris, Perrin, 2007.

-           Corbin, Alain, Le miasme et la jonquille, l’odorat et l’imaginaire social, XVIIIe-XIXe siècles, Paris, Aubier, 1982.

-                       , Les filles de noce. Misère sexuelle et prostitution au XIXe siècle, Paris, Aubier, 1978.

-           Delville, Michel, Norris, Andrew, von Hoffmann, Victoria (dir.), Le dégoût : histoire, langage, esthétique et politique d'une émotion plurielle, Liège, Presses universitaires de Liège, « Cultures sensibles », 2016.

-           Douglas, Mary, De la souillure, essai sur les notions de pollution et de tabous, Paris, Maspero, 1971.

-           Duflo, Colas, « Le système du dégoût. Diderot critique de Boucher », in Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, n° 29, octobre 2000, p. 85-101.

-           Eco, Umberto, Histoire de la laideur, Paris, Flammarion, 1997.

-           Ferrière, Madeleine, Nourritures canailles, Paris, Seuil, 2007.

-                       , Histoire des peurs alimentaires, du Moyen Age à l’aube du XXe siècle, Paris, Seuil, 2002.

-           Geremek, Bronislaw, Les marginaux parisiens aux XIVe et XVe siècles, Paris, Flammarion, 1976.

-           Kalifa, Dominique, Les bas-fonds, histoire d’un imaginaire, Paris, Seuil, 2013.

-           Kant, Emmanuel, Critique de la faculté de juger, Paris, Gallimard, Folio Essai, 1989.

-           Kolnai, Aurel, Le Dégoût, Paris, Agalma, 1997.

-           Kristeva, Julia, Pouvoir de l’horreur, Paris, Seuil, Points Essais, 1983.

-           Leplâtre, Olivier, Un goût à la voir nonpareil. Manger les images, essais d'iconophagie, Kimé, 2018.

-           Le Roux, Thomas, Le laboratoire des pollutions industrielles, Paris, 1770-1830, Paris, Albin Michel, 2011.

-           Margat, Claire, « Phénoménologie du dégoût. Inventaire des définitions », Ethnologie française, vol. 41, no. 1, 2011, pp. 17-25.

-           Quignard, Pascal, Le sexe et l’effroi, Paris, Gallimard, 1997.

-           Rosenkranz Karl, Esthétique du laid, Paris, Circé, 2004.

-           Sartre, Jean-Paul, Esquisse d’une théorie des émotions, Paris, Hermann, 1965.

-           Vigarello, Georges, Les métamorphoses du gras, histoire de l’obésité du Moyen Age au XXe siècle, Paris, Seuil, 2010.

-           Vigarelllo, Georges, Corbin, Alain, Courtine, Jean-Jacques (coll.), Histoire des émotions. De l’Antiquité aux Lumières, Paris, Seuil, 2016.

-                       , Histoire des émotions. Des Lumières à la fin du XIXe siècle, Paris, Seuil, 2016.

-                       , Histoire des émotions. De la fin du XIXe à nos

 

[1] Margat, Claire. « Phénoménologie du dégoût. Inventaire des définitions », Ethnologie française, vol. 41, no. 1, 2011, pp. 17-25.

New Publications

Roger Chartier, Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle)
Posted: 30 Apr 2022 - 16:39

Roger Chartier, Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle), Paris, Editions du collège de France, coll. "Faire savoir", 2022.

EAN: 9782722605855
112 pages
Prix : 24EUR.
Date de publication : 14 Avril 2022

Bilbo le Hobbit, les Chroniques de Narnia et Le Seigneur des anneaux ont habitué leurs lecteurs à rencontrer dans le livre une ou plusieurs cartes des territoires qu’ils décrivent. En allait-il de même pour les lecteurs des fictions de la première modernité, entre les xvie et xviiie siècles ? L’introduction de cartes n’allait pas de soi. Leur impression augmentait le coût des ouvrages, et la capacité des mots à produire des images mentales les rendait inutiles. Néanmoins, les cartes apparurent dans les œuvres d’imagination.

Initiée avec les cartes des itinérances de don Quichotte et menant jusqu’aux éditions vénitiennes d’œuvres de L’Arioste et de Pétrarque, cette enquête s’est principalement attachée à deux généalogies. La première, anglaise, donne à voir les périples d’un voyageur imaginaire présenté comme bien réel : elle conduit des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift à L’Utopie de Thomas More. La seconde, française et allégorique, a pour origine la Carte de Tendre, insérée dans la Clélie de Mademoiselle de Scudéry, et inclut les cartes galantes ou polémiques qui l’ont imitée. Selon les époques et les lieux, les cartes des fictions ont assumé divers rôles. Elles ont représenté des mondes à l’envers, satiriques, critiques ou utopiques ; elles ont brouillé la distinction entre le monde du livre et celui du lecteur ; elles ont nourri la raison et les rêves, au-delà même de la lettre du texte.

Cheminant d’œuvre en œuvre, Roger Chartier offre dans cet essai une nouvelle approche de la mobilité des fictions et de leurs interprétations.

Plus d'informations ici.

Alain Boureau, Casanova. Un générateur de hasard
Posted: 30 Apr 2022 - 16:36

Alain Boureau, Casanova. Un générateur de hasard, Paris, Les Belles Lettres, 2022.

EAN: 9782251452760
152 pages
Prix : 21 EUR
Date de publication : 18 Mars 2022

Giacomo Casanova (1725-1798), immense écrivain et penseur, s’est lentement constitué comme sujet au fil de la rédaction de l’Histoire de ma vie, en doutant toujours de parvenir à vaincre ses deux adversaires majeurs, le hasard et la nécessité.

Au fil du besoin et du plaisir, il ne cessa de s’inventer. Ses projets, souvent suivis de pratique, dans l’ordre des mathématiques et de la finance, de l’industrie et de l’agriculture, du journalisme et du théâtre, abondèrent. Mais la voie majeure fut celle de l’entregent, cet art de saisir les rapports et relations des autres, pour s’y insérer avec jubilation et profit : sa carrière d’occultiste autoproclamé, racontée avec beaucoup d’humour, reposait sur cette savante perception, mais il préféra le rôle de metteur en scène où il s’incluait parmi les acteurs et dont il donna de savoureux exemples.

Bien entendu, on ne saurait oublier la longue cohorte des aventures érotiques qui font cependant de Casanova l’opposé de la figure d’opéra de Dom Juan. Dans la suite mobile des aventures de Giacomo, un rêve, poursuivi et recommencé, visait la cohérence toujours fuyante du sujet : il eut l’ambition de maîtriser le titillement du hasard et la passivité de la sensation. Avec quelques femmes-philosophes, il cherchait une autre voie, un chemin qui réduirait l’écart entre ses deux langues, (l’une maternelle, l’autre d’élection), entre l’esprit et la chair, entre la fidélité et l’inconstance. La suite amoureuse ne procédait pas alors d’une accumulation par addition, mais dérivait de la soustraction qui aboutissait à la part infinitésimale de l’unicité.

 

Alain Boureau est directeur d'études à l’EHESS, spécialiste d’histoire de la scolastique médiévale. Parmi ses ouvrages récents : En somme… Pour un usage analytique de la scolastique médiévale (2011), L’Errance des normes (2016) et une édition critique et bilingue des Questions disputées (six volumes parus aux Belles-Lettres depuis 2011) et des Quodlibets (trois volumes depuis 2015) de Richard de Mediavilla. Aux Belles Lettres, il dirige également avec Michel Desgranges la collection « Histoire » et avec Ruedi Imbach la « Bibliothèque scolastique ». 

Table des matières

Introduction. Biribi
Choix
Remerciements

Chapitre 1. Renaissances napolitaines
Naples, 1743 : le rire initial
Naples, 1743 : l’invention d’un cousin
Rome, 1743 : mauvais sang
Écrire pour la mère (1752-1782)
Une conversion tardive à la langue française
Une bonne distance : traductions de l’inceste
1761 : le retour à Naples
Noce sombre et clair désir

Chapitre 2. Les essais de Casanova
Industrieuses traductions (1780-1782)
La langue d’un rachat stipendié (1784-1785)
Gallicisation de l’acidité pamphlétaire
Il duello : version originale avec sous-titres français
La rupture première d’un silence de plomb : l’Histoire de ma fuite
Casanova et les inquisiteurs
Économie de la narration : l’offre dépasse la demande

Chapitre 3. Une pensée de la parole
Parole et hébétude
E pur si muove !
Une promotion dialecticienne
Débats et ébats d’une théologienne
Un talmud féminin
Casanova au ghetto
La parole de Lia

Chapitre 4. Le paradoxe sur le metteur en scène
Nécessité de la mise en scène
Talents précoces
Le regard en spectacle
Quand il eut douze ans
Les désirs ostentatoires de Lisabetta
L’intrigue se noue
Une mise en scène qui dépasse les scénarios concurrents

Chapitre 5. Les jeux de l’occulte et du hasard
Un triomphe de hasard : la guérison de Bragadin
Service oraculaire
La pyramide
Casanova, entrepreneur d’une chasse au trésor et magicien de hasard
Le médecin imaginé de la duchesse de Chartres
Apothéose : la marquise d’Urfé
Fin de partie
Esther ou les jeux de l’amour et du hasard
La prison du surnaturel
Recyclage de la pyramide en biribi

Chapitre 6. La folle résolution
Troubles de la personnalité
Thérèse est mon nom
Henriette ou la décision
Casanova et Henriette philosophes

Chapitre 7. Désertion de soi et altérités
Pauline, 1763
Une résolution maléfique
Coups de force et coûts de la violence
Casanova anthropologue
Anatomie du suicide
Éloge de la contradiction
Go east, young man. Une altérité mesurée et dominée

Chapitre 8. Différence et répétition. L’unique et ses doubles
Clore les comptes et clôturer les contes
Un prétendu modèle littéraire, Don Juan
Les faux-semblants de la répétition
L’unique de Murano : une maîtresse à penser
Échos de M. M.
Miroirs et mirages de l’unique
Une identité usurpée

Conclusion. Pharaon

Chronologie sommaire de la vie de Giacomo Casanova et des épisodes de l’Histoire de ma viecités dans cet essai

Bibliographie

Disponible ici.

Françoise de Graffigny,Lettres d'une Péruvienne, Édition de Martine Reid
Posted: 30 Apr 2022 - 16:26

Françoise de Graffigny,Lettres d'une Péruvienne, Édition de Martine Reid, Collection Folio classique (n° 7042), Gallimard, 2022.

Arrachée à son Pérou natal, une jeune Inca est ramenée de force en France. Un officier amoureux d’elle la prend son sous aile et tente d’en faire une jeune Française. A son fiancé resté au Pérou, Zilia raconte sa découverte de la France, tout en se languissant de leurs retrouvailles. Peu à peu, elle parvient à retourner à son profit tous ses handicaps : le déracinement, la différence de langue et de culture, le manque d’autonomie. En autodidacte, grâce à la lecture et à l’observation, elle s’instruit. Elle ne choisit ni l’assimilation ni l’oubli des origines, mais une troisième voie, synthèse d’ici et d’ailleurs.
Dans ce roman d’amour par lettres, Françoise de Graffigny fait le récit de l’émancipation progressive d’une femme qui refuse d’être asservie à un protecteur ou un amant. Paru en 1747, l’ouvrage rencontre un extraordinaire succès dans toute l’Europe, déclenchant une véritable mode « à la Péruvienne ». Il est l’un des premiers bestsellers de la littérature française, et l’un des premiers manifestes pour l’indépendance des femmes.
Précurseure du droit à la différence, féministe avant l’heure, déjà critique de l’appropriation culturelle : telle est Françoise de Graffigny, dont il convient de redécouvrir le magnifique roman.

272 pages, sous couverture illustrée, 108 x 178 mm
Achevé d'imprimer : 13-01-2022

Genre : Romans et récits Catégorie > Sous-catégorie : Littérature française > Romans et récits
Époque : XVIIIe siècle
ISBN : 9782072890611 - Gencode : 9782072890611 - Code distributeur : G04105

en vente ici.

Condorcet, Conseils à sa fille et autres textes (Édition et préface de Laura El Makki et Nathalie Wolff)
Posted: 30 Apr 2022 - 16:23

Condorcet, Conseils à sa fille et autres textes, Édition et préface de Laura El Makki et Nathalie Wolff, Paris, Folio Gallimard, 2022.

Habile, Condorcet met en lumière les contradictions d’une Révolution qui, tout en souhaitant faire table rase du passé, le prolonge irrémédiablement. Il croit aux capacités des femmes à participer à la chose publique. Et il pose bientôt la question inhérente à celle, première, du droit de cité : à quoi servirait le droit de vote s’il était octroyé à des femmes privées du savoir et des moyens d’accéder à la raison critique ?

Penseur des Lumières, Condorcet (1743-1794), non loin d’Olympe de Gouges, ouvre dans ces quatre textes méconnus la voie d’un féminisme particulièrement exigeant et plaide pour une émancipation intellectuelle de toutes et tous. Il y déplie aussi la profondeur singulière du lien père-fille dans une lettre remarquable de finesse et de sensibilité.

Plus d'informations ici.

Pontus de Tyard, Œuvres complètes. Tome VII La droite imposition des noms (De recta nominum impositione), Eva Kushner, Jean-Claude Margolin, Sophie Kessler-Mesguich, Colette Nativel (ed.) & Jean Céard (trad.)
Posted: 30 Apr 2022 - 16:21

Pontus de Tyard, Œuvres complètes. Tome VII La droite imposition des noms (De recta nominum impositione), Eva Kushner, Jean-Claude Margolin, Sophie Kessler-Mesguich, Colette Nativel (ed.) & Jean Céard (trad.)

Paris, Classiques Garnier, coll. "Textes de la Renaissance", 2022

EAN: 9782406130086
DOI: 10.15122/isbn.978-2-37312-802-4
560 pages
Prix : 59€
Date de publication : 01 Avril 2022

Dans cette dernière œuvre, Pontus de Tyard pose le problème de l’imposition des noms. Il tire de maints domaines, tant mythologiques que bibliques, historiques et scientifiques, des étymologies mettant à l’épreuve son cratylisme. Un humanisme joyeux, capable de libre jugement, s’affirme dans cet essai à la résonance montaignienne.

Plus di'nformations ici.